F1 : Happart dépense plus que prévu Ph. Law. Mis en ligne le 27/08/2011 Il fait des travaux pour 500 000 €, or la FIA n’en exigeait que pour 200 000 €. Les habitudes ont manifestement la vie dure, sur le circuit de Spa-Francorchamps. Selon nos informations, Jean-Marie Happart (PS) a encore réussi à mettre ses partenaires de la nouvelle société du Circuit de Spa-Francorchamps (CSF) en rogne en faisant cavalier seul dans la réalisation de certains travaux demandés par la Fédération internationale de l’automobile (FIA). En effet, il aurait fait réaliser des travaux pour environ un demi-million d’euros par l’entreprise Bodarwé, alors que les aménagements recommandés par la Fédération internationale de l’automobile (FIA) ne devaient pas dépasser un budget de 200 000 euros. "Ce dernier budget était largement suffisant pour réaliser les travaux demandés par la FIA, mais Jean-Marie Happart n’en a fait qu’à sa tête et a fait des travaux pour un montant plus important. Pire encore, il n’en a pas informé le conseil d’administration de la nouvelle entité comme il l’aurait dû le faire", nous ont confirmé plusieurs sources. Les travaux concernent l’asphaltage d’un des virages du circuit de Spa-Francorchamps. Il a été réalisé sur une superficie plus importante que prévu, alors que ce n’était pas justifié. Pourquoi a-t-il ignoré (sciemment ?) les règles de bonne coordination entre les différentes entités dans la perspective de la mise en place de la nouvelle société du Circuit de Spa-Francorchamps ? "Tant que les deux structures existantes n’ont pas encore disparu, il est vrai que Jean-Marie Happart demeure président de l’Intercommunale immobilière de Spa-Francorchamps (ISF), laquelle a encore des pouvoirs et des missions. Tout le monde est d’accord qu’il faut une transparence et informer les uns et les autres pour faciliter les choses, mais apparemment, lui n’en est pas convaincu", analyse un des responsables de la nouvelle entité. Cet excès de zèle énerve d’autant plus les administrateurs de la société du Circuit de Spa-Francorchamps que la manche belge du Grand Prix de F1 ne roule pas sur l’or et accumule les déficits, lesquels sont épongés grâce aux deniers publics (lire ci-dessous). Nous avons tenté de joindre hier M. Happart pour avoir sa version du dossier, mais en vain. Mais on lui prête l’intention d’avoir étendu les travaux dans l’espoir de démarrer les aménagements en vue de faire (re)venir à Francorchamps les grandes compétitions de moto (Grand Prix, Superbike ou endurance). Or, pour ce faire, des travaux sont indispensables pour mettre le circuit aux normes de la FIM (Fédération internationale de moto). L’estimation qui circule pour ces travaux chiffre ceux-ci à un, voire cinq millions d’euros ! Le ministre de tutelle, Jean-Claude Marcourt (PS) aurait été informé de la situation et de l’attitude M. Happart. "Il a invité Jean-Marie à respecter les procédures et les recommandations. Mais une fois que la nouvelle société aura remplacé les deux existantes, chacun devra tenir son rôle, sinon la cohabitation sera difficile", dit-on. D’après le calendrier, l’ISF et la Société de promotion du circuit de Spa-Francorchamps (SPCSF) tiendront chacune une assemblée générale le 22 ou 23 septembre pour sceller leur dissolution afin de laisser la place à la société du Circuit de Spa-Francorchamps. Celle-ci sera pleinement opérationnelle dès fin septembre et l’actuel président, Etienne Davignon, cédera le flambeau à l’ancien ministre Melchior Wathelet père. Les travaux réalisés - et qui suscitent aujourd’hui la polémique - avaient été recommandés par la FIA. En effet, comme à son habitude, l’instance qui gère notamment les grands prix de F1 dans le monde a dépêché un de ses directeurs à Francorchamps pour vérifier la conformité du plus beau circuit du monde quelques mois avant le rendez-vous belge de la compétition phare des courses automobiles. L’objectif est de pouvoir procéder à temps aux aménagements nécessaires pour le bon déroulement de la course.