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LilWolf

Essai contact : Mercedes SL 63 AMG 537 ch

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Après le renouvellement du Mercedes SL début 2012, les versions AMG n’auront pas tardé à suivre. Et avec le SL 63 AMG, une problématique : face au roadster SLS, se pose la question de la légitimité du plus modeste SL, même dans sa version survoltée…

Lors de la dernière tournée estivale Mercedes AMG Live, le constructeur a cette année fait la part belle aux roadsters. Entre le SLS AMG (dernièrement à l’essai) et le plus modeste SLK 55, la grosse nouveauté était l’arrivée du nouveau SL 63 AMG. Avec à la clef, un hic : le SL étant, tout comme le SLS, un descendant de la légendaire 300 SL, on peut s’interroger sur une éventuelle cannibalisation au sommet de l’Étoile…

Un élément les départage d’emblée : là où le SL 63 AMG est la variante d’un modèle Mercedes classique, la conception du SLS a été dès le départ assurée par le département AMG. Partant de là, le SL 63 est fatalement moins exclusif et moins pointu que son grand frère. Premier point résolu, on ne joue pas tout à fait dans la même cour. Même si avec le Pack Performance (14 500 €), tarif et prestations sont très (trop ?) proches : 191 400 € contre 209 000 € pour le SLS, 564 ch contre 571 ch…

Moteur et comportement : downsizing et Grand Tourisme


Ce nouveau SL 63 AMG entre dans l’ère du downsizing de sport. Ainsi, derrière l’appellation 63 AMG, on trouve le V8 biturbo de 5,5 litres, introduit fin 2010 sur le CL, en lieu et place du précédent 6,2 litres atmosphérique. De 525 ch, on passe à 537 ch à 5500 trs/mn, soit 1300 tours plus tôt. Le couple maximal de 800 Nm est désormais délivré dès 2000 trs/mn, contre 630 Nm à 5200 trs/mn sur la précédente mouture !

Beaucoup moins pointu donc, mais dans les faits, le SL 63 AMG y gagne au change. Presque aussi musical et rageur, hormis pour quelques oreilles puristes, le bloc suralimenté sait également donner dans le râle guttural lors des montées en régime, musclées comme jamais, et dès les très bas régimes. Sans sauvagerie, vu que la boite 7 rapports MCT à double embrayage gomme les à–coups et entrave peut être trop l’allant du V8, cherchant à rentrer les rapports très tôt (efficience oblige…), même en conduite un minimum dynamique. Résultat, on se croirait presque en présence d’une boite à variateur en conduite coulée. Préférons rester en mode Sport mais là, même en faisant parler la poudre, la douceur prime sur la brutalité. Sur la SLS, c’était un reproche. Ici, cela semble être le bon calibre pour ce roadster, sorte de « monsieur – muscle » aux bonnes manières.



Cette éducation bourgeoise, elle se ressent déjà par sa présentation raffinée, avec cuirs surpiqués, horloge de bord IWC, et ses possibilités en terme d’équipements high-tech. Sièges massants, chauffage de nuque Airscarf, infotainment poussé (installation audio Harman Kardon, système multimédia Comand avec accès internet…). Même constat pour les aides à la conduite, avec détecteur d’angles morts, freinage d’urgence ou encore le régulateur de vitesse et distances de sécurité Distronic, fournis d’office.

Sur le SL 63, un peu comme sur un plus modeste SL 500, on laisse le SL mener son pilote plutôt que l’inverse. En gros, on est en première loge d’un spectacle qui se passe de 0 à 100 km/h en 4,3 s. En freinage sportif, tardif et sans vergogne, la plongée se fait sentir et le toucher de la pédale centrale est assez artificiel. Les disques céramique, onéreux (11 500 €), offrent certes une excellente endurance mais s’avèrent peu utiles compte tenu de la vocation de l’engin. Pas plus mordants ni plus puissants que les freins acier, finalement. Et en appui, le poids du V8 sur le train avant se traduit par une légère tendance sous-vireuse. Comme ses congénères SL classiques, l’usage brutal n’est pas sa tasse de thé. Mercedes a beau présenter le SL 63 AMG comme plus léger de 110 kg comparé au précédent, le nouveau cru accuse toujours 1845 kg malgré sa carrosserie et sa structure essentiellement réalisées en aluminium.



Donc, baissons d’un ton. Pas de beaucoup, mais sans chercher la chasse au dixième, courbes et épingles s’effacent dans une stabilité assez rare pour un engin de ce poids et de ce gabarit. En tout cas, l’arrière-train motrice sérieusement. Méfiance toutefois sur le tarmac du circuit de Bresse rendu gras par un crachin traitre, mais l’antipatinage veille. Tout comme l’ESP, impossible à désactiver totalement. Sur un rail, le gros SL enchaîne le tracé sans mouvement parasite, dans un confort de roulement princier, ponctué des détonations métalliques du V8 en relance. La suspension pilotée ABC, si elle s’accommode des rythmes soutenus, brille surtout par son toucher de route feutré. Trop isolé pour être réellement sportif, d’ailleurs. Même constat pour la direction, bien dosée : ni trop ferme ni trop souple, mais qui informe peu sur ce qui se passe sous les grosses gommes de 255/35 et 285/30.

Mercedes SL 63 AMG : au final

En somme, là où la SLS tient son rôle de supercar, tout autant apte à sillonner les circuits que les fronts de mer le coude à la portière, la SL 63 AMG joue plutôt les super-GT. Il n’y a rien d’extrême, dans ce roadster. Juste une dose de folie dans un écrin diablement efficace, raisonnable et policé, même aux moments où l’on devrait se cracher dans les mains. C’est peut-être ainsi qu’il tire son intérêt, justement.

Prix de base : 176 900 €

Prix du modèle essayé : 193 400 € (avec Pack carbone 3500 €, freins céramique 11 500 €, peinture mate 1500 €)

Les +
Noblesse mécanique préservée malgré le downsizing
Chronos de pointe
Confort royal
Équipement high-tech


Les -
Toucher de route isolé au possible
Poids trop élevé
Tarif trop proche du SLS AMG

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