Treyson 0 Posté(e) le 6 novembre 2008 Tout a commencé il y a bientôt 55 ans. C’est en 1954 que la mythique série des Mercedes SL a vu le jour, avec l’emblématique 300 SL à portes « papillon ». Une lignée de voitures exceptionnelles, qui mariaient et allient toujours, performances et confort. Aujourd’hui, une SL neuve se négocie aux alentours des 100.000 €. Une somme importante, mais qui donne accès à un monde de bien-être où chaque détail a été minutieusement étudié. Pour juger l’évolution de l’espèce, nous avons confronté la dernière venue dans sa version d’accès (SL 280) à l’une de ses aïeules, la « 107 ». Cette dernière, mythique de par ses nombreuses apparitions à la télé, fut la SL à la durée de vie la plus longue : 18 ans ! Historique La carrière de la R107 a débuté en 1971, soit il y a 37 ans aujourd’hui. Mais, preuve de l’indémodable design et des qualités intrinsèques du modèle, la production a perduré jusqu’en 1989, avec plus de 300.000 exemplaires construits (SLC comprises) ! A noter que les deux tiers des modèles ont été exportés vers les Etats-Unis. Basée sur la berline W114, la SL 107 reprenait les moteurs de la Classe S. Ces derniers étaient donc copieux et ne comptaient jamais moins de 6 cylindres ! Du 6 cylindres en ligne de 2,7 l et 182 ch au V8 de 5 l et 237 ch, le choix était vaste ! Sans même compter les variantes américaines, qui ne pouvaient s’équiper que de 8 cylindres, de cylindrées comprises en 3,8 l et… 5,5 l ! Mais les très sévères normes de dépollution en vigueur outre-Atlantique bridaient ces braves V8 qui, du coup, voyaient leur puissance fondre comme neige au soleil ! Question boîte, tout était possible : manuelle à 4 ou 5 rapports ou automatique (excellente pour l’époque) à 3 ou 4 vitesses, le choix était vaste ! La SL R230 a, quant à elle, été introduite en 2001. Elle fut la première SL avec toit rigide et, immédiatement, fut plébiscitée par la presse pour ses qualités de confort, d’efficacité et sa technologie incroyablement avancée. Roadster haut de gamme oblige, sa palette de motorisation est également étendue : cela commençait lors des premières années avec un V6 de 3.7 l et 245 chevaux et culminait avec le tonitruant V8 compressé de 5.5 l et retravaillé par AMG de 476 chevaux… Au niveau des boîtes de vitesses, seules des boîtes auto sont disponibles ! Aujourd’hui, c’est la SL 280 qui constitue la version d’entrée de gamme (231 ch). Une gamme qui culmine avec l’incroyable SL65 AMG de 612 chevaux ! Style Aaaaaaaah, le charme des pare-chocs chromés ! Face aux SL américaines, les versions du vieux continent sont nettement plus fines, plus cohérentes et… plus nerveuses ! Certes, des courbes, vous n’en trouverez pas beaucoup sur la « 107 », mais cela fait partie du charme du modèle, tout comme ces feux arrière nervurés et cette calandre inclinée. Et puis il y a cette surabondance de chrome, qui devait donner un petit charme suranné à notre modèle, qui date tout de même de1988. La SL actuelle est nettement plus agressive, avec un pare-brise bien plus incliné, des jantes généreusement ajourées, un regard menaçant et deux sorties d’échappement chromées. Ce lifting, qui lui a valu une nouvelle paire d’optiques, des extracteurs d’air rappelant la 300 SL première du nom, ainsi qu’un style généralement plus anguleux, remet bien la SL « 230 » au goût du jour. Vie à bord Pas de problème particulier pour se glisser à bord de la SL actuelle. L’accès à bord est même vraiment aisé pour une voiture aussi basse. La position de conduite est impeccable, les nombreux réglages possibles permettant à tout un chacun de trouver une assise idéale. Aucun doute là-dessus, ce vaisseau a été conçu pour voyager loin et sans douleur. Question ambiance, évidemment, c’est plutôt sérieux et l’ensemble respire nettement plus la qualité que la fantaisie… Affaire de goût… Dans la SL « 107 », l’ambiance est plus chaleureuse : le bois remplace avantageusement le cuir de la petite dernière pour créer une atmosphère accueillante. En revanche, le noir est toujours de mise, tout comme de nombreux plastiques, qui peuvent paraître un peu « cheap » aujourd’hui. Qu’importe, cela fait partie intégrante du charme de cette SL… En revanche, le volant non réglable – et vraiment moche - complique sérieusement la position de conduite. En dépit de mon mètre 88, je suis mieux assis dans mon MG Midget ! Le volant est définitivement trop éloigné, tombe sur les genoux et empêche les jambes de circuler dessous… Evidemment, l’équipement est nettement plus limité que sur sa descendante et on remarque des lacunes dans l'équipement de série assez étonnantes : pas d’air conditionné (même si la climatisation est bizone), pas de radio, de régulateur de vitesse… En revanche, l’instrumentation est étonnamment riche (économètre – curiosité typée 80’s -, pression d’huile,…) et le verrouillage est centralisé (mais pas de télécommande). Moteur : V6 contre 6 en ligne L’accès à la gamme SL se fait maintenant de manière plus démocratique, grâce à cette nouvelle motorisation. Sous l capot de la SL 280 se cache le bien connu V6 3 l de 231 chevaux et 300 Nm. Si la valeur de puissance n’a rien d’extraordinaire pour la cylindrée, le couple est cependant plus respectable. La mécanique est ronde, souple et disponible, mais se révèle trop timide pour emmener dynamiquement cette lourde SL (1.825 kg à vide !!!). Résultat : on se retrouve souvent à devoir user et abuser du kick-down pour obtenir des relances dignes de son esthétique. Pas vraiment le style de conduite approprié pour une SL… Notre exemplaire était doté du pack sport, qui entre autres modifications, apporte une admission plus directe. Le résultat est clairement perceptible pour vos oreilles, avec une sonorité ronflante et des inflexions graves ou aigues selon le régime. Un vrai bonheur auditif ! La boîte, obligatoirement automatique, comporte 7 vitesses. Comme à son habitude, cette 7G-Tronic se complaît à tous les modes de conduite. En 1974, la version d’accès s’appelait également 280 SL. Le moteur était un 6 cylindres en ligne à double arbre à cames en tête de 2.8 l et 182 chevaux. Elle resta au catalogue jusqu’en 1985, année où elle fut remplacée par la 300 SL. Le moteur, cubant 3 l, perdait un arbre à cames et gagnait trois petits chevaux. En revanche, le couple grappillait 17 Nm. Après un quart de tour de clé, la mécanique fait entendre son doux feulement soyeux. L’exemplaire mis à notre disposition, gracieusement prêté par Mercedes-Benz Belgium, est sans doute l’un des plus beaux encore en circulation. Ayant parcouru à peine plus de 8.000 km, cette SL est rigoureusement neuve et fonctionne à la perfection. Sa boîte manuelle est bien dans la tradition Mercedes, à savoir caoutchouteuse et imprécise ! L’embrayage très progressif permet de partir sur un filet de gaz et… en route ! Le 6 en ligne Mercedes, s’il n’a pas la rage de son homologue BMW, semble plus velouté, plus onctueux. Capable de reprendre dès les plus bas régimes, il présente un superbe agrément et se montre en parfait accord avec la philosophie de la voiture. Son équilibre et sa sonorité ravissent, tout comme sa souplesse. S’il présente une belle disponibilité, il sait aussi se montrer vif au fil de la montée en régime et rappelle que Mercedes aussi, sait fabriquer des voitures de sport ! Ce moteur est indubitablement une vraie réussite ! Enfin, dernière petite remarque, le client de l’époque pouvait également bénéficier d’une boîte automatique à 4 rapports. Comportement routier : l’esprit GT Tout d’abord, il faut mettre les choses au point. S’ils peuvent être considérés comme des roadsters (quoique la SL « 107 » possède des embryons de sièges à l’arrière), ces véhicules ne sont pas pour autant orientés vers le sport pur et dur, surtout dans les versions présentées… Pour qui veut un engin tonitruant, prière de voir ailleurs ou… de casser sa tirelire et de céder pour l’une des très performantes versions AMG. La philosophie se dirige plutôt vers le grand tourisme, dynamique certes, mais sans rien sacrifier au confort. Et vues sous cet angle, ces Mercedes excellent ! Commençons par la plus récente. Sa technologie embarquée est réellement impressionnante. Ces aides électroniques, si elles peuvent se révéler frustrantes pour les plus hardis, optimisent cependant l’efficacité. En clair, la SL « R230 » ne prend pas de roulis et reste extrêmement facile à manier, en dépit de sa masse et de son gabarit. Un vrai vélo ! Bon, il faut bien admettre que le moteur, de par ses faibles valeurs de puissance et de couple, aura du mal à mettre le châssis à mal. D’autant plus que les pneus fournis avec le pack sport sont d’une taille assez imposante ! Sur la plus ancienne, l’influence du marché américain se fait sentir ! Le compromis de suspension retenu est nettement plus orienté vers le confort : c’est souple tout ça ! Les mouvements de caisse sont assez généreux et les suspensions mettront un point d’honneur à pomper sur routes bosselées abordées avec optimisme. La direction est assistée d’une manière un peu trop typée outre-Atlantique, comprenez par là que l’ensemble ne présente pas une précision diabolique et qu’un certain flou règne autour du point milieu. Le freinage est tout à fait correct, mais il faut également admettre que l’on a fait quelques progrès sur ce point également. Confort : au top ! On touche ici au summum. La SL280 est quasiment irréprochable sur ce sujet. Si elle n’est pas dotée de suspensions actives, ses bras de suspension métalliques assurent un travail parfait. La SL ne tombe pas dans les ornières, elle les survole. Le reste est à l’avenant : la position de conduite est absolument remarquable, tout comme a qualité des sièges. L’insonorisation a été particulièrement étudiée : pas grand-chose ne filtre dans l’habitacle si ce n’est, de temps à autre, la sonorité sportive du V6. La finition est évidemment au-dessus de tout reproche, comme en témoigne la qualité du cuir embarqué. Pour ce prix, me direz-vous, c’est la moindre des choses… Autre point remarquable : le confort décapoté ! Il est tout à fait possible de rouler en plein hiver avec le toit replié dans le coffre ! Même si vous êtes frileux de nature, n’ayez crainte, la SL280 saura vous mettre au chaud, même par températures négatives ! Chauffage de nuque, de siège, de pied, de tout, la SL280 offre la panoplie complète pour passer l’hiver au chaud, mais avec les cheveux – très subtilement – au vent ! La 300 SL est également à considérer comme un summum dans le genre, même si ses quatre places sont hypocrites : comptez deux plus un espace de rangement… Bien sûr, l’époque est différente, la prestation l’est donc forcément aussi, mais l’esprit est le même. L’attention aux détails est fascinante (hormis pour cette fichue position de conduite) et les longs trajets sont un véritable régal. La suspension ballotte doucement les occupants, le feulement grave du 6 cylindres les berce gentiment et les multiples chromes scintillent de toutes parts. Le chauffage sert réellement à vous chauffer et la finition est exempte de tout reproche. Preuve indubitable : absolument rien ne craque ni ne couine dans cet habitacle de 20 ans ! En revanche, l’isolation face aux remous n’est pas exempte de tout reproche… Mais une fois la capote en place, tout revient dans l’ordre… mais il faudra s’habituer aux bruits du vent sur cette dernière sur autoroute ! Dernier petit point : pour capoter, mieux vaut s’armer d’une bonne dose de patience, l’opération n’étant pas des plus simple ! Tarifs et entretien Prix de base pour une SL 280 neuve : 82.038 € ! Si si, vous avez bien lu ! Et ce n’est pas tout, car malgré ce prix de base pharamineux, il vous faudra encore puiser dans la liste d’options quasiment sans fin pour, comme diraitune pub peu inspirée, faire d’une SL votre SL… Dans cette longue liste, on retrouve, entre autres choses très tentantes, le toit en verre à 2.253 €, les sièges chauffants (482 €), la peinture métallisée (1.087 €), l’intérieur cuir (1.073 €), le rétroviseur électrochromatique (382 €), les rétroviseurs rabattables électriquement (284 €), le régulateur de distance avec radar (2.518 €), l’airscarf (chauffage de nuque) (617 €), le pack sport (3.086 €), la sono Harman Kardon à 1.172 €,… Comme vous le constatez, la liste des équipements de série est pingre, compte tenu du prix ! Mais ces tarifs salés sont aussi une tradition… Pour une 300 SL des années 80 en très bon état, il faut compter environ 18.000 €. Naturellement, pour un exemplaire comme le nôtre, aussi faiblement kilométré et semblant être sorti la veille de l’usine, la cote s’envole ! Encore délaissées il y a peu par les fanas de la marque pour des modèles plus convoités comme les 190/300 SL et autres Pagode, ces R107 voient désormais leurs cotes grimper petit à petit ! Il est donc temps d’en profiter ! Surtout qu’elles savent se révéler d’une fiabilité ferroviaire ! Le 6 cylindres, tout comme les V8, est quasiment indestructible et les pièces sont refabriquées par la marque elle-même ! La disponibilité est donc excellente ! En revanche, les prix sont à la hauteur de la qualité : très élevés ! Mieux vaut donc se tourner vers un exemplaire irréprochable et au carnet d’entretien à jour. La question de la consommation révèle, encore une fois, une étonnante surprise : 12 l/100 km, pour l’une comme pour l’autre ! Conclusion Rien n’a changé. Une Mercedes SL constitue toujours un must indémodable. Confort, qualité, agrément, tout est pensé pour garantir des voyages en première classe. Plus sportive et bardée de technologies, la petite dernière est une fabuleuse voiture destinée à voyager vite et loin. Certes, son moteur manque de coffre pour se révéler tout à fait à l’aise dans ce lourd vaisseau, mais le voyage ne manque pas d’agrément ! Quant à la 107, elle symbolise le savoir-faire de la marque : une puissance généreuse, mais maîtrisée et servie dans du velours… Ajoutez-y le charme d’une voiture conçue dans les années 70 et vous obtiendrez un engin hautement désirable ! Hier comme aujourd’hui, une SL symbolise la référence en matière de cabriolet de grande classe… Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Phylout 0 Posté(e) le 6 novembre 2008 ouawwwwwwww bel exposé Pat Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Mehix 0 Posté(e) le 6 novembre 2008 je suis tombé sur cet article, je le trouvais sympa pour la relation de l'ancienne à la nouvelle Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Nickostar 0 Posté(e) le 6 novembre 2008 Merci pat tres enrichissant Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Kiogratin 0 Posté(e) le 7 novembre 2008 Trés bien, Patx !!! Tu peux nous faire le reste de la gamme ? Merci d' avance !!! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
leongermain 0 Posté(e) le 15 novembre 2018 bonjour bel exposé complet ! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites