Le dernier chapitre de l’histoire des trois-roues Morgan s’écrit à partir de 1933 avec les modèles motorisés par un quatre cylindres. Après qu’un prototype à moteur Coventry Climax a existé en 1929, c’est finalement un Ford qui est choisi. Il marque le début d’une collaboration qui dure encore de nos jours. Equipé de soupapes latérales, mais d’une culasse spéciale en aluminium à taux de compression plus élevé, ce groupe de 933 cm3 développe 33 ch et permet au Type F de dépasser les 100 km/h. La boîte de vitesses reste à l’arrière et la transmission finale se fait toujours par chaîne. Le Type F est doté d’un nouveau châssis à longerons en forme de Z, d’un empattement allongé, d’une voie avant élargie et de freins sur les trois roues. Sa proue ressemble à celle d’une automobile avec une calandre conventionnelle entourant le radiateur, le moteur étant monté en arrière de l’essieu avant (et non devant comme sur les V-twin) et disparaissant donc sous un capot classique. Pour la première fois chez Morgan, la carrosserie se voit gratifiée de portes. Les V-twin ne disparaissent pas pour autant, qui continuent à être construits en parallèle du Type F considéré comme un haut de gamme. En 1935, le Type F2, construit à côté du premier modèle désormais baptisé F4, reçoit un Ford de 1,2 litre. Ce groupe motorisera également le F Super Sports en 1938. Mais, en 1935, une réforme du gouvernement britannique a porté un coup sévère aux trois-roues en réduisant l’avantage fiscal dont ils bénéficiaient jusqu’alors sur les automobiles. D’où le lancement en 1936 de la première Morgan 4/4. La production des trois-roues tombera à 29 unités en 1939. Après la guerre, ils seront construits au compte-gouttes et uniquement en quatre cylindres. Le dernier sortira d’usine en 1951.