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6R6

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Tout ce qui a été posté par 6R6

  1. A chaque achat de voiture, j'ai redessiné le shéma électrique de manière à faciliter le dépannage. En effet, les shémas des revues techniques permettent de visualiser l'emplacement d'un câble dans un faisceau ou un appareil dans le véhicule, mais sont peu adaptés une recherche de panne. Je vous propose donc les miens en complément, utilisant la couleur (+ permanent en vert, + temporaire en bleu, masse en noir et haute-tension en rouge), la batterie est en haut à gauche, la masse en bas, et le sens conventionnel du courant va donc (généralement) de gauche à droite et du haut en bas. Les raccords de fil à fil sont représentés par une double flêche orientée dans le sens du courant et désignés comme sur le shéma d'origine. Je vous propose donc mes 9 shémas électriques qui, bien que simplifiés, n'en sont pas moins aussi complets que les autres. 1 - 203 U8 / C8 (pour les modèles d'après 1954 (?), ajouter une deuxième lanterne AR) 2 - 403 sept 3 - 204 coupé / cabriolet (modèles 1968 à 1970) 4 - 204 essence (modèle 1976) 5 - 304 essence (GL et LE modèles 1977 à 1980) 6 - 304 diesel à commandes manuelles (GLD modèle 1977 et LD modèles 1977 et 1978) 7 - 304 diesel à commandes électriques (GLD modèles 1978 à 1980, LD modèles 1979 et 1980) 8 - R4 (modèles 1979 à 1986) 9 - R6 TL (modèles 1972 à 1974)
  2. Roulé près de 19000 km avec mes anciennes, en 2012 : - 5536 avec l'R6 n°6 (foncée) - 4180 avec la 403 - 3676 avec la 304 n°5 (fourgonnette toute tôlée) - 2258 avec l'R6 n°5 (claire) - 2040 avec la 304 n°6 (fourgonnette semi-vitrée) - 1229 avec le fourgon 203 (ex-ambulance) - pas roulé avec les deux 204 et la camionnette 203 (réparation différée) De G à D : 203 fourgon, 403, 204 fourgonnette, R6 n°6 et 304 n°5. BONNE ANNEE 2013 A TOUTES ET TOUS !
  3. LE CENTRE DE LA FRANCE (Le "Coeur de France" comme on dirait aujourd'hui pour être à la mode...) Du 7 au 21 septembre 2009, Flavie et moi avons parcouru 3862 km sur les petites routes du centre de la France, dans le même esprit que notre tour de France de l'an dernier avec la 403. Cette fois, c'est l'R6 que nous avons choisie (la n°6), nous permettant de bénéficier d'un confort accru et d'une consommation inférieure. Nous avons ainsi traversé la Champagne, ce qui nous a fait passer par la commune ayant le nom le plus long de toute la France (Saint-Rémy-en-Bouzemont-Saint-Genest-et-Isson) et nous a permis de nous poser dans notre petite maison haut-marnaise. Puis ce fut la Bourgogne, avec une visite de l'oppidum d'Alésia (actuellement Alise-Sainte-Reine) où Vercingétorix se rendit à César, ce qui fut l'acte de naissance de la romanisation de la Gaule, et un arrêt aux sources de la Seine dont le site est propriété de la ville de Paris. Nuit à la Rochepot, en plein vignoble. Vignoble à nouveau le lendemain en Beaujolais, en pleine période de vendanges (en fin d'après-midi, les vendangeurs - style bohème - animent les terrasses de cafés). Repas dans un bouchon lyonnais avant de descendre la vallée du Rhône, puis halte aux gorges de l'Ardèche : site magnifique, mais Vallon-Pont-d'Arc est complètement pourri par le tourisme, boutiques souvenirs tous les 10 mètres. Ensuite, traversée des régions semi-désertiques des Causses et de l'Aubrac (on a vraiment adoré !), puis découverte du Périgord, avec arrêt à Rocamadour, visite du gouffre de Padirac, dîner à Sarlat (ville magnifique), bref, que des bons souvenirs dans cette région qui regorge par ailleurs de châteaux plus ou moins en ruines. Nous traversons ensuite le Limousin pour gagner l'Auvergne où nous grimperons sur un des plus beaux volcans français, le Puy Pariou, et monterons sur l'oppidum de Gergovie. On remonte ensuite dans le Berry (arrêt-photo à Bruère-Allichamps, centre géométrique de la France) puis rejoignons la Loire à Sancerre. Nous coupons par la Sologne, région de chasse et de pêche par excellence, avant de retrouver la Loire et ses châteaux somptueux. Après, fini les beaux paysages, on se farcit la Beauce, puis la banlieue parisienne, arrêt-photo devant les ruines de l'usine Renault de l'île Séguin où furent assemblées toutes les R6, et deux heures et demie de bouchons dans Paris pour finir la journée. Le dernier jour, on traverse la Picardie (beurk), l'occasion de voir cette fois le village au nom le plus court : Y, et on rentre le soir au bout de 3862 km, 10 nuits en chambres d'hôtes et 4 nuits dans la famille. Excellentes vacances. Ces deux périples itinérants (2008 et 2009) nous auront permis de sélectionner des régions où se poser lors de prochaines vacances. Dans la Marne, près du lac du Der, la commune au nom le plus long de France ! Les 50 premiers mètres de la Seine (la source est près de la statue, au fond) Halte en Bourgogne Halte en Beaujolais Dans les gorges de l'Ardèche En Lozère. Je suis friand de ces pancartes d'un autre temps ! Ruines surplombant le pays Flavie Point culminant des vacances, à la limite de la Lozère et de l'Aveyron Petite route en Aubrac C'est en Dordogne que nous croisons notre 1ère R6, pas trop tôt ! Un beau petit coin de France Le site grandiose de Rocamadour Collonges-la-Rouge Vaches limousines et voiture limousine en Limousin (ben oui, avec 3 glaces de chaque côté, l'R6 est une limousine !) Volcans d'Auvergne : magnifique ! Voici le point précis matérialisant le centre de la France (Bruère-Allichamps, dans le Cher) Marais en Sologne Je profite de mon passage en Sologne pour visiter mon petit pavillon de chasse à Chambord (oui bon on peut rêver, non ?) Chenonceaux, superbe ! La Beauce, le "grenier de la France". Ah, ça ne vaut pas la Sologne... La résidence de feu Monsieur Quatorze (Louis de son prénom) Ce qu'il reste de Renault (île Séguin à Boulogne-Billancourt) où furent montées nos R6 Toujours les ruines du berceau de Renault Nous voilà à Paris Le kilomètre zéro des routes de France (parvis de la cathédrale Notre-Dame à Paris) Bien français, bien parisien, notre resto préféré de la capitale (à l'emplacement du centre géométrique de la Lutèce romaine) 4ème et dernière R6 rencontrée, cette fois en plein Paris. Bien que complètement pourrie, cette R6 conserve une certaine élégance, par rapport aux deux curieuses voituroïdes électroniques qui l'encadrent ! Paris... Difficile de faire plus court ! (village picard)
  4. Ca fait plaisir de lire des messages comme ça ! L'estaminet, c'est le Blauwershof, en plein centre de Godewaerswelde, tu ne peux pas le louper. Peut-être ton Ariane et ma 403 s'y croiseront-elles un jour...? Avec une voiture bien entretenue qui roule tous les jours, y'a pas de raison que ça se passe mal. Avec toujours la caisse à outils dans le coffre, ne serait-ce que pour conjurer le sort !
  5. Pour les amateurs de photos, on se refait un tour de France avec les photos que je n'avais pas mises l'autre jour, voulant me limiter à une par jour. La 403 à Montmédy (Meuse) Le mémorial de Douaumont (Meuse), qui habrite un ossuaire impressionnant Bezonvaux (Meuse), un des neuf "villages morts pour la France" Longwy (Meurthe-et-Moselle), symbole successivement de la sidérurgie, puis de la lutte sociale, et enfin de la désindustrialisation. Dans les années 70, onze hauts-fourneaux s'élevaient de part et d'autre du mont de Châ. Le bassin en compta jusqu'à 26, employant 30.000 "métallos". Deux des trois hauts-fourneaux de Florange-Hayange (Moselle), encore en activité à l'époque, et derniers de Lorraine à s'éteindre en 2011. Sur une petite route lorraine, au-dessus de la vallée de la Moselle. La 403 sur les crêtes vosgiennes. Ribeauvillé (Haut-Rhin) Kientzheim (Haut-Rhin) La cascade du Cirque de Baume (Jura) Au col de l'Iseran Bonneval sur Arc (Savoie) Retour de la couleur avec la Vanoise. La route des Grandes Alpes Vers le col du Galibier Le massif des Ecrins Le lac de Serre-Ponçon Les gorges du Verdon Palmiers au Lavandou (Var) Les Baux de Provence (Bouches du Rhône) Le moulin d'Alphonse Daudet, près de Fontvieille (Bouches du Rhône) Le pont du Gard Une pancarte devenue rare ! Le causse Méjean, la région la plus désertique de la France métropolitaine (Lozère) On aura vraiment tout eu sur la route ! Flavie aura quand même conduit 0,5% du trajet total ! Une carcasse de 202 à Oradour (Haute-Vienne) Montrol-Sénard (Haute-Vienne) La Rochelle, une des rares villes importantes traversées (avec Charleville, Metz, Annecy, Toulon et Boulogne) Le passage du Gois, permettant d'aller à Noirmoutier par marée basse (Vendée) Les marais de la Grande Brière (Loire Atlantique) Chaumières à Poul-Fétan (Morbihan). Pas de doute, tout était plus beau avant ! Crépuscule à Belle-Ile Plage de Donnant à Belle-Ile La Méhari de location à Belle-Ile Ferme normande à Camembert (Orne) Honfleur, son port et son église en bois Le falaise d'Aval d'Etretat (Seine Maritime) Tout au nord du Nord, les dunes de Bray-Dunes. Le vent souffle en tempête... Les Moëres (Nord), nous sommes 1 à 2 mètres sous le niveau de la mer. Le beffroi de Bergues Mon estaminet préféré à Godewaersvelde (la photo est bien de 2008, pas de 1908 !) Au sommet d'un terril à Loos-en-Gohelle, quel vent ! Dans le Nord-Pas-de-Calais, l'exploitation minière, commencée en 1720, a cessé en 1990.
  6. Un gros morceau aujourd'hui, prévoyez 20 à 25 mn de lecture : je vous emmène pour un tour de France en 403 ! J'illustre chaque journée de la meilleure photo du jour, mais j'en remettrai d'autres par la suite. Bon voyage ! TOUR DE FRANCE EN 403 Peu envieux des vacances d'une majorité de mes collègues, dont la moitié se fait rissoler en juillet-août sur la plage surpeuplée d'Argelès, après des heures de bouchons sous le cagnard, pendant que l'autre moitié se fait accoster tous les 10 mètres à Marakech pour se faire vendre des babouches en plastique, j'opte pour des vacances itinérantes hors-saison. C'est ainsi que pendant un mois, du 8 septembre au 4 octobre 2008, ma compagne Flavie et moi nous sommes abreuvés de paysages sur les petites routes de la campagne française, goûtant ça et là les spécialités culinaires et rencontrant les gens du cru à l'occasion de nos étapes en chambres d'hôtes et fermes-auberges. C'est Flavie qui choisira la voiture : ma 403-sept de 1961, rachetée trois ans avant et remise en circulation après un sommeil de 24 ans. C'est ainsi que nous prenons la route le lundi 8 septembre, pour une étape de 320 km qui nous fera traverser mes Ardennes natales et voir ce qu'il reste des "villages morts pour la France", ces neuf communes de la Meuse entièrement détruites en 1916 et dont le Maire, faute d'électeurs, est nommé directement par le Préfet. Il n'en reste plus que quelques pierres au sol, la forêt y a repris ses droits. Fin de l'étape chez mon oncle à Longuyon (Meurthe & Moselle). La photo du jour : Monthermé, la perle des Ardennes au confluent de la Meuse et de la Semoy. - Le lendemain, nous traversons la Lorraine sur 314 km. Nous parcourons le pays du fer, dont le ciel était jadis embrasé par les hauts-fourneaux. A Longwy, le dernier est resté où il est tombé. Nous longeons les deux derniers d'entre eux encore en feu, à Florange, après avoir vu l'étonnante église en fer de Crusnes. Ici comme dans le Nord, la misère a succédé à la sidérurgie et à la mine. Au menu à Metz : quiche et dessert aux mirabelles arrosés d'un vin blanc "vendanges tardives". On file ensuite plein Est, les yeux rivés sur la ligne bleue des Vosges, et remontons la vallée de la Sarre Rouge pour entrer dans le massif vosgien. Fin de l'étape en chambre d'hôtes à Wisembach (Vosges). Le dernier haut-fourneau de Longwy, éteint en 1987, tombé sur la friche de Senelle-Maubeuge. - Le 10, nous parcourons les chaumes, ces pâturages d'altitude situés sur les crêtes, où paissent les vaches vosgiennes tachetées noir et blanc. Repas dans une marcairie (ferme d'altitude) au bord de la route des crêtes : liqueur de sapin, tourte à la viande, lard, munster, tarte aux myrtilles. On grimpe le Grand Ballon (1424 m) pour digérer, puis visitons le musée du chemin de fer à Mulhouse. Fin de l'étape (213 km) en chambre d'hôtes à Thannenkirch (Haut-Rhin) dans une maison vieillotte comme j'aime, avec des poêles à bois allumés un peu partout. Paysage vosgien depuis le Hohneck. - Le 11, l'étape de 227 km nous fera parcourir la plaine d'Alsace, qu'on découvre depuis la route des vins. On ne s'attarde pas à Riquewihr, infesté de cars de touristes et de boutiques souvenirs, et on se pose à Kaysersberg pour déguster un baeckoff, sorte de pot-au-feu comparable à notre hochepot. On a bien aimé cette région d'une forte personnalité. Nous retraversons le département des Vosges, où les scieries et les villes thermales se succèdent, et finissons l'étape dans notre maison familiale de Provenchères-sur-Meuse (Haute-Marne). Kaysersberg (Haut-Rhin). - Le 12, on parcourt 362 km à travers la Côte d'Or et le massif du Jura. Menu bourguignon à Nuits-St-Georges (escargots, jambon persillé, boeuf bourguignon... arrosés avec autre chose que du Coca, vous vous doutez bien !). Les vignes sont prêtes à être vendangées, on traverse Marsannay, Gevrey-Chambertin, Vougeot, Vosne-Romanée, Aloxe-Corton, Beaune... J'étais loin de me douter que les Chinois commenceraient à racheter ça quatre ans plus tard. Ici, de nombreux toits sont couverts de tuiles vernissées formant des motifs multicolores. Dans le Jura, on découvre les cascades du Cirque de Baume et du Hérisson, très sauvages et d'une grande beauté. Fin de l'étape à Samognat (Ain) chez la tante de Flavie où un succulent repas régional nous attend : poulet aux morilles sauce au vin jaune, bleu de Gex, Morbier, Comté, arrosés d'un Château-Chalon 1988 ! Les Cascades du Hérisson (Jura), plus précisément la cascade du Grand Saut. - Le 13, repos, on fera juste 62 km pour dîner au lac Genin (10 km à vol d'oiseau, 31 par la route, près d'une heure de voiture. Ah, ces routes de montagne !...) - Le 14, petite étape de 116 km (lors de laquelle on manque écraser un sanglier) pour aller squatter chez mon pote d'Annecy. C'est une ville splendide. Dîner savoyard en chalet avec tous les fromages des Alpes : reblochon, tome, gruyère... Annecy - Lundi 15, déjà une semaine de passée. On fait 182 km de montagne, via la route des Grandes Alpes qui nous fera traverser Val d'Isère, parc à touristes démesuré qui doit fourmiller de skieurs multicolores en hiver, mais en complète léthargie ce jour de septembre. La neige apparaît vers 2500 m. Flavie, qui découvre les Alpes, est impressionnée par le paysage grandiose. Nous atteignons le Col de l'Iseran (2764 m), point culminant de notre tour de France, puis redescendons la Maurienne jusqu'à notre chambre d'hôtes de Bonneval, charmant village savoyard aux toits de lauzes. Dans la haute vallée de la Maurienne (Savoie). - Le 16, on s'offre une grande randonnée dans le massif de la Vanoise, une journée complète à crapahuter dans les alpages et la rocaille, cotoyant marmottes, torrents, lacs glaciaires, neige... On grimpe un sommet de 2910 m, on a la montagne pour nous tout seuls ! Excellente journée. Fin de l'étape (112 km) à Valloire (toujours en Savoie) où nous devons nous rabattre sur un hôtel, devant lequel nous tombons sur une 403 camionnette et son propriétaire, originaire d'Aulnoye, la ville où je bosse ! Fondue savoyarde au menu. Au sommet de la Pointe de Lanserlia (2910 m), dans la Vanoise. - Le 17, on franchit le col du Galibier, précédé de paysages lunaires, et on aborde le sud des Alpes. Les sonnailles des troupeaux des vaches abondances et tarentaises font place peu à peu aux moutons et aux chèvres, qu'on trouve parfois au milieu de la route. Pique-nique au bord du lac de Serre-Ponçon, puis fin de l'étape de 252 km à Castellane (Alpes de Haute-Provence), charmante petite ville où nous dînerons de l'estouffade de boeuf avant de gagner une chambre d'hôtes trouvée in extrémis. Vaches abondance sur la route vers le Col du Lautaret. - Le 18, nous parcourons 208 km à travers la Provence. Partout, des mas couverts de tuiles canal, des oliviers, des pins qui donnent à cette contrée sa senteur caractéristique. La "Grande Bleue" n'est plus loin ! Nous faisons un tour de pédalo dans les gorges du Verdon puis arrivons sur la Côte d'Azur à Ste-Maxime. La "Méditerranée aux îles d'or ensoleillées", ce sera pour une autre fois car il fait tout gris. Mais les éternels bouchons sont bien là, eux ! Au Lavandou, nous nous attablons devant une bouillabaisse. Ambiance vacances à la nuit tombée, avec terrasses de café bondées, parties de pétanque, palmiers éclairés, bâteaux de plaisance au mouillage... Très agréable soirée d'été. Hôtel à Bormes-les-Mimosas (Var). On dirait un feu d'artifice végétal, ce sont des palmiers sur la plage du Lavandou (Var). - Le 19, on s'offre une heure de plage à Toulon après avoir dépanné une dame en panne sur un rond-point avec sa 2CV (commande d'accélérateur désemparée). Je retrouve ensuite la Nationale 7, de Brignoles à Aix, et on fait étape à Eygalières (Bouches du Rhône) après avoir parcouru 258 km. Le port d'Hyères, point le plus sud du voyage. - Le 20, on visite les Baux-de-Provence (qui a donné son nom à la bauxite, minerais découvert ici et à l'origine de l'industrie de l'aluminium); les ruines sont envahies de boutiques de souvenirs... Arrêt au moulin de Daudet. Nous voilà en Camargue, pays des rizières, des taureaux, des chevaux et des flamants rose. On pousse jusque Arles, la plus vaste commune de France (770 km2). On se gare ensuite au bord de la route Remoulins-Alès pour aller voir le Pont du Gard, qui portait jadis l'aqueduc alimentant Nîmes. De retour à la voiture, tout s'effondre, catastrophe : la 403 a été cambriolée, une vitre brisée, quatre sacs volés, nos moyens de paiement, nos papiers, nos chargeurs, les téléphones de Flavie, son appareil photo, nos clés, et j'en passe, disparus ! Il nous reste 30 euros et mon téléphone sans son chargeur. Maudissant cette "jeunesse en rupture sociale", comme les apôtres de la bienséance nous imposent aujourd'hui de qualifier la racaille, nous portons plainte à la gendarmerie de Remoulins. Le secteur, déjà riche en voleurs de tout poil, en est paraît-il saturé au moment de la Feria de Nîmes. Les parents de Flavie gèreront efficacement, depuis le Nord, nos démarches diverses. C'est à la nuit tombée que nous débarquons à la chambre d'hôtes sur le causse du Larzac, près de la Couvertoirade (Aveyron). Chaleureuse table d'hôtes en compagnie de cyclistes en vadrouille. Daube de taureau et riz au menu. Total de la journée : 266 km. Une photo qui nous a coûté cher : le Pont du Gard. - Le 21, repos forcé en attendant la réception d'un mandat. Juste 22 km au compteur pour faire quelques courses. On pique-nique près de la ferme, qui sera une de nos adresses préférées. Le confort y est sommaire, mais l'authenticité est au rendez-vous. Nous, on aime. J'apprécie le calme et l'isolement des Causses, ces plateaux calcaires sans source ni cours d'eau, très peu peuplés. Paysage aride sur le causse du Larzac. - Lundi 22 (premier jour de l'automne). 8h15, le gendarmerie de Remoulins téléphone : trois de nos sacs sont retrouvés. On repart donc là-bas, avec pause-photos au Cirque de Navacelles, et nous récupérons papiers, clés, et quelques bricoles inrevendables. Nous encaissons également un mandat postal de 200 euros envoyés par les parents de Flavie, ça nous permettra de gagner Marciac, où nous nous ferons expédier chéquiers et cartes bleues. On peut envisager à nouveau de poursuivre les vacances, ouf ! On repart par la corniche des Cévennes, puis on grimpe sur le Causse Méjean, en Lozère. Ce quasi-désert détient le record de la plus faible densité de population de France, avec 1,4 habitant au km2. On n'aura pas le temps de visiter l'Aven Armand, mais on passe voir le Chaos de Montpellier-le-Vieux, sur le Causse Noir. Mais la nuit tombe et il est tard quand nous arrivons à la chambre d'hôtes, épuisés par les petites routes sinueuses et par le kilomètrage record parcouru : 403 km, on aurait voulu le faire exprès on n'y serait pas arrivé ! Le Cirque de Navacelles. - Le 23, au moment de quitter la Couvertoirade, une vacancière originaire du Nord nous prête spontanément 50 euros. Pour compenser un peu les deux jours perdus, on décide de filer directement à Marciac. On file plein Ouest. Roquefort ne nous laissera pas un souvenir impérissable. A Rouffiac, près d'Albi, un collectionneur de Simca trouvé dans les "bonnes adresses des vacances" de LVA nous laisse une vitre de 403 pour un prix dérisoire et nous donne des pommes de son verger ! Finis les courants d'air. On contourne Toulouse. Comme dans le Nord, beaucoup de briques autour de la ville rose. Nous traversons Auch, chef-lieu du Gers, de bout en bout sans le moindre arrêt, tous les feux au vert ! Fin de l'étape (350 km) à Marciac (Gers), chez une tante éloignée de Flavie où un accueil chaleureux nous est réservé. Le Larzac à nouveau, du côté de Roquefort. - Le 24, mercredi, c'est jour de marché à Marciac, il y a des Anglais partout. A cause du retard pris, nous décidons de renoncer au Pays Basque, et on commence à remonter vers le nord. Pour la même raison, nous shunterons l'extrémité de la Bretagne, la semaine prochaine. Pour l'heure, nous reprenons la route avec nos chéquiers, cartes bleues et chargeurs neufs. Nous traversons un bout de la forêt landaise, plantée sous Napoléon III. Arrêt à Castelmoron d'Albret (Gironde), la plus petite commune de France (3,76 ha). Nous traversons ensuite quelques bastides, ces places fortes des 13è et 14è siècles bâties tantôt par le Roi d'Angleterre, tantôt par le Roi de France. C'est dans une de ces dernières, Villeréal - la "ville du Roi" - (Lot-et-Garonne) que s'achève l'étape (246 km), chez des producteurs de noisettes. Super ambiance à la table d'hôtes, où nous dégustons du magret de canard. Castelmoron d'Albret (Gironde), la plus petite commune de France en superficie. - Le 25, Flavie conduira 30 km sur les 280 de la journée. Nous traversons le Périgord Pourpre, celui de la vigne. Pique-nique près de Bergerac. Puis nous abordons le Limousin. Dans les prés, les vaches limousines, à la robe acajou, remplacent peu à peu les blondes d'Aquitaine, de couleur froment. Pavé de boeuf limousin au menu ce soir, justement, à Saint-Junien. Chambre d'hôtes dans une ferme de Saint-Victurnien (Haute-Vienne). Peu de photos prises ce jour, comme la veille d'ailleurs. La 403 dans les fougères quelque part en Dordogne. - Le 26, nous nous plongeons à 100% dans l'Histoire de France avec la visite d'Oradour, où 642 habitants ont été massacrés par les S.S. le 10 juin 1944. La ville a été entièrement brûlée et le site est resté tel quel. Saisissant ! A quelques kilomètres, le village de Montrol-Sénard tient lieu d'écomusée habité : quelques maisons sont offertes à la visite gratuitement, l'école, l'atelier du forgeron, une maison paysanne restituent l'ambiance des années 40/50. Nous parcourons ensuite la Charente, où des centaines de pancartes incitent à se ravitailler en cognac et en pineau. Ce soir, nous dînons devant l'océan, une délicieuse mouclade tout au bout du port de Marennes, avant de finir l'étape (318 km) en chambre d'hôtes à Romegoux(Charente-Maritime). Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne). - Le 27, nous allons faire un tour à la Rochelle où nous mangerons du poisson (sardines grillées pour Monsieur, cabillaud pour Madame), puis nous nous enfonçons dans le Marais Poitevin, ancien golfe marin que le travail combiné de la nature et de l'homme a transformé en véritable labyrinthe de bras d'eau serpentant sous une voute de verdure. On s'offre une heure de barque dans cette Venise Verte, c'est très reposant (ce n'est pas nous qui ramons !). Au bout de 269 km (de 403, pas de barque), nous trouvons un hôtel avec bien du mal à St-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée). Excellent dîner à deux pas de l'hôtel : pot-au-feu de poissons puis bouillie de millet pour Flavie, cabillaud sur lit de purée puis caillebottes pour moi. Enfin des desserts qui changent des éternelles crèmes au caramel - îles flottantes - profiterolles - crèmes brûlées - mousses au chocolat - tartes aux pommes - boules de glace que la plupart des restos se bornent à proposer ! Au fil de l'eau, dans le Marais Poitevin du côté d'Arçais (Deux-Sèvres). - Le 28, on profite de la marée basse pour parcourir la route du Gois, qui relie Noirmoutier au continent. En effet, à haute mer, la route est recouverte d'eau. On traverse ensuite l'estuaire de la Loire sur le plus long pont de France (3,3 km) duquel on surplombe les constructions navales de St-Nazaire. Ensuite, c'est les marais de la Brière, paradis des chasseurs de gibier d'eau. Voilà la Bretagne ! Nous visitons les chaumières de Poul-Fétan, un village-écomusée inhabité, lui. Puis nous parquons la 403 à Quiberon après 313 km de route, et nous embarquons pour Belle-Ile. Débarqués au Palais, nous louons une Méhari de 1977 et allons voir le coucher de soleil sur la mer avant de rejoindre Sauzon, adorable petit port de pêche où nous passerons la nuit à l'hôtel, après nous être rassasiés de fruits de mer et de far. Crépuscule sur les Aiguilles de Port-Coton, à Belle-Ile-en-Mer. - Lundi 29 , la Méhari nous emmène aux quatre coins de l'île, composée de quatre communes comportant une multitude de hameaux, comme partout en Bretagne. Flavie, qui vient en vacances ici depuis son plus jeune âge, est ravie de me faire découvrir son île préférée. Nous regagnons le continent en fin d'après-midi et récupérons la 403 qui ne fera que 36 km aujourd'hui. Nous croisons pas mal de mégalithes (dolmens, menhirs) puis arrivons à Locoal-Mendon (toujours dans le Morbihan), pour la table et la chambre d'hôtes. Toujours à Belle-Ile, la plage de Donnant. - Le 30, nous traversons la Bretagne dans le sens sud-nord. Autant les côtes nous enchantent, autant l'intérieur de la Bretagne est décevant : les cultures l'emportent sur l'élevage (c'est pourtant la première région d'élevage de porcs et de volailles, c'est dire si l'élevage y est intensif), et les anciennes maisons rénovées font l'objet d'un vrai massacre : baies vitrées, fenêtres à une seule vitre style Belgique, portes en PVC blanc, rien n'est épargné... Sur 302 km, on n'a pas vu un seul village typique. On rejoint la côte nord à Pleneuf-Val-André, sous un crachin typiquement breton. Nous allons voir la houle déferler avec violence sur la Pointe du Grouin, puis sympathiques table et chambre d'hôtes à Roz-Landrieux (Ille-et-Vilaine). Mer agitée à la Pointe du Grouin, en Bretagne-Nord. - Le 1er octobre, nous tombons sur un poste de télégraphe aérien, système Chappe, un des rares rescapés des 556 qui assuraient les communications de 1793 à 1855, quand la visibilité le permettait... Puis nous visitons le Mont-Saint-Michel, LE parc à touristes par excellence dont même la route d'accès est un vrai Las Vegas. Arrivés sur le parking payant, des vigiles nous font garer bien serrés, comme en discothèque. Il y a des cars de toute l'Europe. Au pied de la grimpette, la Mère Poulard affiche son omelette à 38 euros, et la ruelle principale est exclusivement bordée de boutiques de saloperies made in China. Il faut à nouveau payer pour accéder à l'abbaye et voir le large. En fait, c'est le genre d'endroit qui n'a du charme que vu de l'extérieur. Ici, l'amplitude des marée est la plus forte de France et la mer se retire jusqu'à 15 km. Quittant la baie, ses polders et ses prés salés, nous traversons la "Suisse normande", verdoyante et accidentée, puis arrivons au pays d'Auge, symbole de la plantureuse normandie avec ses herbages, ses pommiers, ses maisons à colombages, ses vaches normandes, son cidre, son calva, son pommeau et ses fromages ! Nous traversons le petit village de Camembert puis dînons à Vimoutiers (émincé de volaille à la crème, camembert, pont-l'évêque...). Fin de l'étape (275 km) à Ecorches (Orne), dans une maison d'hôtes de 1394 habitée par une charmante petite vieille (tout de même plus jeune que sa maison), en tablier à fleurs. Les plus perspicaces d'entre vous auront peut-être reconnu le Mont-Saint-Michel ? Jadis breton, il est devenu normand quand le Couesnon, le fleuve côtier séparant les deux régions, a fini par se jeter à la mer à l'ouest du Mont, par le jeu des marées et des bancs de sable. - Le 2, le petit-déjeûner restera un de mes meilleurs souvenirs. La cuisine, inchangée depuis au moins 50 ans, est délicieusement vieillotte et me rappelle les séjours à la campagne de mon enfance. Nous avons même du lait de ferme. Deux chasseurs passeront prendre le café, en voisins. On est loin des "3 épis" et autres labels mais ça restera mon adresse préférée des vacances. Après un arrêt à la basilique de Lisieux, nous nous posons à Honfleur, charmant petit port à l'extrémité de la Côte Fleurie qui possède une église en bois. Nous traversons ensuite l'estuaire de la Seine sur le plus long pont à haubans du monde, puis c'est le Havre, ville béton d'après-guerre et immense port de commerce. Nous longeons ensuite les falaises de la Côte d'Albâtre (Antifer, Etretat) et dînons du poisson à Dieppe avant de finir l'étape (274 km) à Saint-Aubin-sur-Mer (Seine-Maritime). Falaises du côté du Cap d'Antifer, entre le Havre et Etretat. - Le 3, nous reprenons notre remontée vers le nord sous un ciel de plus en plus gris. On traverse la Baie de Somme, dont les marécages semblent être le paradis des canards, puis on arrive à Boulogne, premier port de pêche français. Le temps, déjà pas terrible, devient effroyable, pluie, vent... Arrêts aux caps Gris-Nez et Blanc-Nez d'où on distingue les falaises britaniques, puis nous finissons par atteindre Bray-Dunes, commune la plus au nord de France et où règne une véritable tempête. En s'enfonçant ensuite dans la Flandre, le premier village traversé (les Moëres) a la particularité d'être bâti sous le niveau de la mer, un cas unique en France. La lagune qui s'étendait ici fut asséchée au 17è siècle grâce à des digues, des canaux et 20 moulins à vent munis de vis d'Archimède pour pomper l'eau. Ces polders furent inondés en 1940. On traverse la désormais célèbre ville de Bergues et nous finissons la journée (344 km) à Esquelbecq (Nord) pour une dernière chambre d'hôtes, après un succulent souper dans un resto voisin (parmentier de canard pour lui, carbonnade flamande pour elle, avec une bonne bière locale !). Le Cap Blanc-Nez, et au fond le Gris-Nez. C'est au niveau de ce dernier qu'on place la limite entre Manche et Mer du Nord. - Et on arrive au samedi 4, dernier jour du périple, où nous roulerons encore 219 km. Nous parcourons d'abord le plat pays flamand, hérissé de moulins à vent désormais immobiles (un comble à une époque où l'éolien a le vent en poupe), puis on se tape la cloche dans mon estaminet préféré, à Godewaerswelde (essayez de le prononcer 10 fois sans bafouiller !), encore un lieu où le temps semble s'être arrêté. Nous y dégustons une potée flamande, arrosée d'une bonne bière trappiste. Nous rejoignons ensuite le bassin minier où nous escaladons un des deux terrils jumeaux de Loos-en-Gohelle, les plus hauts d'Europe. Vue imprenable, mais quel vent ! On traverse Aremberg où nous nous farcissons 26 ralentisseurs sur 1 km, de quoi regretter les pavés ! Et retour à la maison au crépuscule, ivres de paysages... Tout in haut de ch'terril ! Loos-en-Gohelle. - Les chiffres : - kilomètrage total : 6543 km - consommation : 650 l d'essence, 7 l d'huile, 5 à 10 l d'eau - budget : 3100 euros (1/3 essence, 1/3 hébergement, 1/3 repas, + 250 euros divers), desquels il conviendrait de soustraire les 1000 euros de repas car nous aurions mangé quand-même si nous n'étions pas partis ! Points atteints : - le plus à l'est : Kientzheim (Bas-Rhin) - le plus au sud : Hyères-plage (Var) - le plus à l'ouest : Plouay (Morbihan) - le plus au nord : Bray-Dunes (Nord) - le plus élevé en 403 : col de l'Iseran (Savoie) 2764 m - le plus élevé à pieds : pointe de Lanserlia (Savoie) 2910 m - le plus bas : les Moëres (Nord) -2 m Dans quelques jours, on refera un tour de France uniquement en images, avec d'autres photos sympas.
  7. Merci à tous ! Prochainement, le tour de France en 403 en texte et en images.
  8. J'avais sollicité les administrateurs du forum pour ouvrir une section "CARNET DE ROUTE" aux baroudeurs de mon genre désirant faire partager leurs périples avec photos et rédaction du voyage, mais j'ai du me montrer peu convainquant car le forum n'offre toujours pas cette section. J'utilise donc ma page de présentation pour vous narrer mes vacances itinérantes en images. J'ai ainsi parcouru la Nationale 7 en 2006 (Renault 6), le tour de la France en 2008 (403), le coeur de la France en 2009 (R6), puis il y a eu les Alpes, la Bretagne, l'Est (Jura-Vosges-Alsace)... Ce soir, j'ouvre le bal avec la Nationale 7, notre "Route 66" tricolore ! Les photos sont loin d'être les meilleures que j'ai faites durant mes périples, d'autant plus que plusieurs d'entre elles ont du être scannées, faute de les avoir conservées sur carte mémoire. En préambule, je vous propose l'histoire de la N7, puis suit le récit de mon voyage et enfin les photos. HISTOIRE DE LA ROUTE NATIONALE 7 C'est à l'occupation romaine qu'on doit, au 1er siècle avant notre ère (période Astérix, pour les cancres en Histoire), le premier réseau routier structuré, établi à des fins autant stratégiques que commerciales. Une vingtaine d'années avant JC se met ainsi en place un réseau de voies romaines ayant Lugdunum (Lyon, capitale des Gaules) pour origine. De là partent les routes pour Lutèce (Paris) suivant en gros le tracé de l'actuelle N6, et pour Rome via le littoral, la Via Julia Augusta. Durant le premier millénaire, la période de troubles (dus à l'absence de pouvoir central que connaît la Gaule puis la France) ne favorise pas la création ni même l'entretien des routes. Celles-ci seront parcourues par les Barbares, puis par les pélerins et les marchands au cours du Moyen-Age. C'est au XVème Siècle, avec l'apparition de la Poste Royale créée par Louis XI, qu'un réseau de routes de poste est mis en place. Les chemins de Paris à Lyon passent soit par Moulins (route du Bourbonnais), soit par Dijon (route de Bourgogne). Le XVIème Siècle voit l'apparition des premiers transports de voyageurs réguliers, et la plantation des ormes le long des voies pour les ombrager et les délimiter. C'est aussi à cette époque qu'est édité le Guide des chemins de France de Charles Estiennes (1552), l'ancêtre des guides actuels. Sully achève les plantations d'arbres, dont certains ont subsisté jusqu'au début du XXème Siècle, et impose la corvée, qui oblige les riverains à entretenir les routes. A cette époque, on emprunte plutôt le coche d'eau pour aller jusqu'à Auxerre par la Seine et l'Yonne, puis la malle de poste pour traverser le Morvan jusqu'à Chalon, où on reprend un bâteau pour descendre la Saône puis le Rhône. L'Administratin des Ponts & Chaussées est créée au début du XVIIIème Siècle. De cette époque subsistent quelques ponts (Juvisy, Nemours, Livron...) Très impopulaire, la corvée est supprimée par Turgot en 1776. Napoléon Ier institue la numérotation des routes en 1811 et fait construire la Grande Corniche, unique passage pour aller de Nice vers Rome. Ainsi est numérotée en 1811 la Route Impériale n°8 de Paris à Rome. A l'époque, son tracé diffère à partir de Brignoles puisqu'elle prend la direction de Draguignan et Grasse pour rejoindre le futur tracé à Antibes. Sous la Restauration, les numéros sont décalés : elle devient alors Route Royale n°7 de Paris à Antibes, dernière ville importante avant la frontière de l'époque, puis Route Nationale n°7. A cette époque s'achève le tracé actuel dans la montagne de Tarare. La qualité des routes s'améliore avec l'usage du revêtement inventé par Mac Adam. Rebaptisée Route Impériale n°7 sous le Second Empire, elle est rallongée lors du rattachement à la France du Comté de Nice en 1860 et du rachat de Roquebrune et Menton à la Principauté de Monaco. A la chute de l'Empire, elle redevient naturellement Route Nationale n°7 en 1871. C'est à la fin du XIXème Siècle qu'elle emprunte la direction de Fréjus et Cannes. Menacée un moment par l'arrivée du chemin de fer, réduisant son trafic quasiment à néant, la route va retrouver son activité grâce à l'essor de l'automobile. En 1893, Hippolyte Panhard effectue la première liaison Paris-Nice en automobile. Les travaux se succèdent alors pendant la première moitié du XXème Siècle : construction de la Corniche de l'Esterel (qui fera passer la Nationale 7 de 1904 à 1935), construction de la Moyenne Corniche entre 1925 et 1939 (par où passera la N7 à partir de 1976), pose de bornes numérotées, goudronnage des chaussées... Le trafic s'intensifiant dans les années 1930 et 1950, une multitude de garages automobiles, d'auberges, de restaurants et autres relais voient le jour tout le long de la route. Une majorité d'automobilistes passant par Auxerre et Chalon (N5 et N6), les professionnels de l'hôtellerie, de la restauration et de l'automobile situés sur la N7 se regroupent dans une association, la Route Bleue, dans les années 1930, pour promouvoir le trajet par Nevers et Moulins. La Route Bleue, pour éviter la traversée de Lyon, quitte la N7 à Roanne, utilise les N82 et N86 via Saint-Etienne, et retrouve la N7 à Valence. Ce passage semi-montagneux en exclut les véhicules lourds, gardant à la Route Bleue un caractère plus touristique. Les légendaires bouchons de la N7 des années 1960 disparaîtront avec l'ouverture totale de l'Autoroute du Sud en 1970. De nombreux garages, stations-service et auberges n'y survivront pas. Le 1er janvier 2006, en vertu d'une loi sur la décentralisation, la plus grande partie de la N7 perd son statut de route nationale pour être intégrée dans le réseau des départements riverains, l'Etat ne conservant que quelques tronçons du réseau routier "structurant". LA NATIONALE 7 EN 2006 Il y a 5 ans, le 4 mars 2006, j'ai entrepris de parcourir la totalité de la Nationale 7, en suivant scrupuleusement le tracé de l'époque où elle traversait les villes. C'est à bord de ma R6 n°5 que j'ai pris la route, tout seul, à seule fin de me changer les idées que j'avais assez sombres à l'époque. A quelques jours du départ, je suis tombé sur le livre de Steven Weinberg, ce Luxembourgeois qui parcourt le monde avec sa petite 4CV verte, il avait parcouru la N7 l'année précédente et avait confronté, sur son livre, les photos qu'il avait faites avec des photos des mêmes endroits un siècle plus tôt. La comparaison des photos confirme s'il en est besoin que tout est plus moche qu'avant. Je prends donc la route ce samedi 4 mars pour rejoindre Paris par la N2, que je ne quitte pas d'Avesnes jusqu'à l'île de la Cité, et je passe une première nuit chez ma soeur. Le lendemain matin, dimanche, retour au kilomètre zéro des routes de France, devant la cathédrale Notre-Dame, puis départ de mon périple touristico-gastronomique. Je sors de Paris par la Porte d'Italie, au km 5, c'est ici que commence officiellement la N7. Après quelques dizaines de kilomètres de béton tagué, je sors enfin de cette banlieue morbide et j'atteins Fontainebleau (km 65). Je traverse alors le Gâtinais (célèbre pour son miel), où je tombe sur le restaurant des "100 bornes", au km 100, qui n'a pas survécu à l'ouverture de l'autoroute. Je parcours l'immense plaine jusque la Loire que je rejoins à Briare, puis je remonte le dernier fleuve sauvage de France. Je traverse un terroir réputé pour ses vins blancs et ses fromages de chèvre (Pouilly, Sancerre, Chavignol) et j'arrive à Nevers où je fais étape. Le lendemain, je traverse et quitte la Loire pour m'enfoncer dans le Bourbonnais. Je retraverse la Loire à Roanne, puis monte la montagne de Tarare, laissant de côté la Route Bleue pour rester sur la N7. Au km 415, je franchis le Col du Pin-Bouchain enneigé, point culminant de la N7 (760m). Puis j'amorce ma longue descente vers Lyon. J'arrive bientôt dans la capitale de la gastronomie, qui regorge de "bouchons" où le beaujolais arrose les spécialités locales (quenelles, cervelle de canut, tablier de sapeur, rosette, grattons...). Je longe maintenant le Rhône. A la sortie sud de Vienne, la pancarte immense du "Relais 500" m'indique que j'ai fait 500 km depuis Paris, me voici donc à mi-chemin ! Le vignoble des Côtes-du-Rhône fait son apparition (Crozes-Hermitage...). Au km 561 , à Pont-de-l'Isère, le monument du 45ème parallèle m'indique que suis à mi-chemin entre le Pôle Nord et l'équateur. "Ici commence le Midi", c'est écrit dessus. En effet, la végétation et le style des maisons commencent à sentir la Provence ! Après une nouvelle nuit dans un routier, je reprends ma descente du Rhône. Je traverse Montélimar, dont l'essor du nougat doit beaucoup à la N7, puis je visite le musée de la Nationale 7 près de Piolenc (km 663). Je contemple les monuments romains à Orange. Le soleil continue d'arroser généreusement les vignes omniprésentes; me voilà à hauteur de Châteauneuf-du-Pape. A Avignon (km 700), la route quitte enfin le Rhône. Je jette un coup d'oeil au pont St-Bénézet et au Palais des Papes, puis m'enfonce dans la Provence, sur d'interminables lignes droites bordées de platanes, de vigne et d'oliviers. Je traverse ainsi Aix, Brignoles... A Fréjus, la Méditerranée se découvre soudain, mais je la quitte aussitôt pour gravir le massif de l'Esterel et ses innombrables virages. Je rejoins définitivement la Grande Bleue à la Napoule (km 946), me voici au pays des stars, du pognon et des bouchons : la Riviera. Je passe ainsi devant le Carlton et Palm Beach à Cannes, devant le Negresco à Nice... Je poursuis en direction de l'Italie sur la Moyenne Corniche, je contourne Monaco et arrive à Menton à la nuit tombée. Me voici au bout de la route, à 1000 km de Paris ! Le lendemain, je m'offre une bouillabaisse dans cette sympathique ville célèbre pour ses citrons, en terrasse au bord de la mer (quand je pense que j'ai traversé des paysages enneigés avant-hier...!) et je vais faire un tour à Monaco. Des gardes filtrent l'entrée de la Principauté. C'est plein de voitures haut de gamme, de résidences tape-à-l'oeil. Dans cette débauche de luxe, ma vieille R6 rouillée fait un peu l'effet d'une crotte de chien dans le salon de la marquise. Je reprends la route de l'aller jusque Lyon, après une nuit à Avignon. Je remonte ensuite, via Dijon, jusqu'à la maison du grand-père au fin fond de la Haute-Marne, pour une dernière nuit. C'est là que l'R6 viendra vivre sa pré-retraite, deux ans plus tard. Au retour dans le Nord, j'aurai fait 2750 km au total, sans la moindre panne, avec plein de photos et un panier garni que je me suis constitué tout le long de la route, avec les spécialités locales. Quel beau pays, la France ! Deux photos du kilomètre zéro, le parvis de Notre-Dame à Paris La Porte d'Italie marque le véritable début de la N7 (km 5) Rencontre d'un "Concorde" à hauteur d'Orly, un avion contemporain de l'R6 (km 15) Le rond-point de l'Obélisque à Fontainebleau (km 65) L'ex restaurant des "100 Bornes" (km 100) aujourd'hui démoli. Briare, le superbe pont-canal qui enjambe la Loire (km 154) Cosne-sur-Loire (km 181) Pouilly-sur-Loire, le restaurant des "200 Bornes" (km 200) Nevers, me voici au sud de la Loire ! (km 237) Saint-Pierre le Moutier (km 262) Bessay-sur-Allier (km 304). L'ex restaurant des "300 Bornes" est juste en face. Lapalisse (km 337) Le col du Pin-Bouchain (km 415) Tassin-la-Demi-Lune, on aborde la banlieue lyonnaise (km 472) Lyon (km 476) Le "Relais 500" au sud de Vienne (km 500) Le vignoble endormi par l'hiver à Crozes-Hermitage (km 549) Le monument du 45ème parallèle à Pont-de-l'Isère (km 561) Jolie peinture en trompe-l'oeil à Loriol (km 595) Ancienne borne du km 659, maintenant visible au musée de la Nationale 7 à Piolenc Orange (km 670) Le fameux pont d'Avignon (km 700) La route file droit vers le km 755 Aix-en-Provence (km 774) Cette borne (km 797) doit dater d'avant 1860, quand la frontière était juste après Antibes... Le massif de l'Esterel (km 898 à 922) Deux vues de Cannes, l'hôtel Carlton et le casino de Palm Beach (km 934) Rencontre nocturne à Nice (km 965): une R6 encore plus déglinguée que la mienne ! Monaco (km 983), photos faites au retour, le lendemain (l'entrée de la Principauté - les HLM version monégasque - le rocher) Menton (km 993) Menton, la frontière ! (km 996) : le poste de douane (visible dans le Corniaud) - dans l'axe de la frontière depuis la mer - zoom sur la frontière J'ai "refait" cette année un petit bout de Nationale 7 avec Iancurtis (David), de Cosnes-sur-Loire à Nemours, à l'occasion de l'achat de sa 403.
  9. J'ouvre un nouveau chapitre qu'une rencontre fortuite lors d'une expo à Beugnies m'a inspiré. La 403 est à moi. Je n'avais jamais vu cette Panhard. Dingue, non ? On pourrait aussi mettre dans ce chapitre les photos des véhicules immatriculés avec une seule lettre, si vous avez la chance d'en posséder ou d'en croiser. A l'heure où les anciens numéros sont appelés à disparaître... Pour info, les n° 1A59 et 1A62 ont été saisis le 1er avril 1950, premier jour du système qui devait durer jusqu'au 13 octobre 2009. Le Nord est passé à deux lettres (1AA59) au deuxième semestre 1950 (c'était un des deux premiers départements à passer à deux lettres avec la Seine-et-Oise dès 1950). Le 17 novembre 1950, le Nord (mais aussi le 13, le 33, le 68 et le 78) passent à 4 chiffres (seul le 75 utilisait 4 chiffres depuis le début). Quant au Pas-de-Calais, il était encore à la série U le 1/1/1951 et n'est passé à deux lettres qu'au courant du premier semestre 1951. Ce n'est que le 20 juillet 1954 que le 62 passera à 4 chiffres (en même temps que le 76).
  10. 6R6

    Utilitaires au travail

    Je n'ai pas fait dans la discrétion, hier, pour transporter deux lourdes portes de hangar sur 55 bornes... Bien pratiques, les vieux utilitaires Peugeot !
  11. Ayant transmis le goût des anciennes à ma compagne, je lui ai offert une 4L de 30 ans pour ses 30 ans à elle, l'an dernier. Après avoir un peu épargné, elle vient de lui offrir sa première remise en peinture. C'est une R4TL modèle 81. Elle est superbe ! Avant peinture : Après mise en peinture de l'auto (et du ciel, par la même occasion !)
  12. Vends intérieur complet de 204 berline millésime 1975 ou 1976, couleur bleu turquoise : - Sièges AV et banquette AR tissus, non déchirés mais à nettoyer un peu - Garnitures de portes - Tapis Vends aussi feux AR, vitre de lunette arrière, pare-choc arrière et porte de malle arrière (de cette même 204 berline). A prendre dans l'Avesnois. Possibilité de livraison selon la distance.
  13. La B14 est très probablement de 1927/1928, d'après les quelques éléments encore d'origine.
  14. Je me propose aussi de remorquer et accueillir un naufragé de la route. J'aurai très prochainement une fosse. Je suis près d'Avesnes-sur-Helpe.
  15. 6R6

    Un tiot nouveau :-)

    Bienvenue à toi, on n'est pas trop loin l'un de l'autre. Pour ne parler que des marques françaises survivantes, en 1972 tu avais : - chez Renault : R4, R5, R6, R8, R12, R15, R16, R17 et Rodéo 4. - chez Peugeot : 104, 204, 304, 404 et 504. - chez Citroën : 2CV, Dyane, Méhari, Ami 8, GS, DS et SM. Bonne pêche !
  16. Moi c'est GAS-OIL, un excellent Gabin du milieu des années 50, avec pleins de camions (Gabin tient le rôle d'un routier). Avec Jeanne Moreau et Roger Hanin, un de mes films préférés
  17. 6R6

    Utilitaires au travail

    Dans une entreprise de matériaux de construction, la 304 de corvée.
  18. 6R6

    lesquin 2012

    Excellentes photos, du grand art ! Le noir et blanc, ça rend particulièrement bien pour un thème rétro comme celui-là. Bravo ! Le HY à flancs lisses, je l'avais vu à Arras cette année.
  19. 6R6

    Utilitaires au travail

    Merci David ! J'ai aussi une version N&B prise ce jour-là...
  20. Quelques photos de mes "bonnes à tout faire", surprises en plein boulot. 1er juillet dernier, je ramène un veau à la ferme. Rentrée des foins, été 2008. Janvier 2010, départ pour un déménagement à 100 km (Avesnes-la Madeleine). Avec l'aide de Iancurtis ! Mars 2012, re-déménagement dans l'autre sens (la Madeleine-Dompierre), 4 mètres-cube de cartons (on en a déjà déchargé !).
  21. Ah salut David ! Content de te voir sur ce site, que j'ai découvert moi-même par hasard il y a quelques mois.
  22. C'est une réplique, je crois que celle du film a été accidentée.
  23. Il y en a deux qui sont provisoirement hors d'usage : la fourgonnette 204 (fuite importante de liquide de frein) et la camionnette 203 (en cours de remise en état, je raffistole son châssis, lui cherche un démarreur, et zou, elle reprend la route !). Des épaves, j'en ai trois, non mentionnées plus haut (mes trois premières R6, arrêtées respectivement en 1992, 1998 et 2001).
  24. Merci à tous pour votre accueil !
  25. Voilà, j'ai posté où il faut. Désolé, je ne pouvais pas faire moins que de mettre une petite photo par voiture ! Voici déjà ma dernière Renault 6 (septembre 1972), ma sixième depuis 1989, d'où mon pseudo ! Là, ma 403-Sept (septembre 1961), j'ai fait un tour de France de 6543 km en 2008 avec, en un mois ! Une de mes 304 fourgonnettes diesel (avril 1979), la plus récente de toutes mes voitures ! Sa soeur jumelle (octobre 1978), ma 6ème 304 (égalité avec les R6 !) Toujours une fourgonnette, mais version essence et 204 (juin 1976, une des dernières ! Aux antipodes de mes utilitaires, mon cabriolet 204 (juin 1969). Une rareté, ma 203 ambulance, 37ème exemplaire (juillet 1950), je l'ai depuis 1992 ! Et ma 203 camionnette (décembre 1955), strictement d'origine ! Et pour finir ma 5ème Renault 6 (septembre 1972), qui tourne quant à elle en Haute-Marne !
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