Le comportement exemplaire de JV

[Scq-keystoneracing 0]

Jean-Luc Legendre
Jeudi 21 février 2008
RDS.ca

Jacques Villeneuve est passé par toute la gamme des émotions en quelques jours. Et ses objectifs ont considérablement été modifiés.

Le 14 février, jour des duels qualificatifs, il espérait participer au Daytona 500. Six jours plus tard, il expliquait aux journalistes qu'il aimerait bien participer à l'épreuve montréalaise de la série Nationwide. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les ambitions ont été revues à la baisse.

Le pilote de 36 ans, qui n'a plus rien à prouver, montre ici à mon avis toute la force de son caractère et de sa détermination. Il ne s'est pas défilé, a fait face à la musique, alors qu'il aurait pu plier bagages, contrarié par la décision d'affaires de Bill Davis Racing. Pour la deuxième fois en moins d'un an, il a l'humilité de refaire ses classes, de passer par les courses satellites de la Coupe Sprint dans le but d'y faire carrière pour au moins cinq années.

Jacques Villeneuve a mis toutes ses énergies pour participer au Daytona 500 et son équipe a fait, j'en suis convaincu, tout en son pouvoir pour lui donner une bonne voiture. Il ne s'est pas qualifié, ce qui est peut-être, au fond, une bonne chose. Plutôt que d'envisager la saison 2008 une course à la fois comme ça aurait pu être le cas, il prend une pause pour concocter avec son ancien patron, Barry Green, un plan solide.

Cette histoire démontre une chose: n'arrive pas en NASCAR qui veut. Cette association américaine ressemble à une grosse famille qui a ses codes et ses règles. Robert Desrosiers, le gérant de Patrick Carpentier, a travaillé pendant trois ans l'arrivée de son client en NASCAR. Craig Pollock de son côté est débarqué avec ses gros sabots, a tenté d'acheter l'écurie BDR et s'est immédiatement mis beaucoup de monde à dos.

Heureusement, Villeneuve a limité les dégâts en se séparant de son gérant.

Daytona

Oh qu'il est long et compliqué le processus pour participer au Daytona 500. Je n'étais pas le seul journaliste sur place à tenter de comprendre tous les scénarios de qualifications possibles. Ce sera plus facile la prochaine fois. Carpentier et Villeneuve ont payé le prix de ce système particulier de qualifications, mais c'est le jeu!

Tout de même, les deux courses de qualifications nous ont offert tout un spectacle. Je ne suis pas prêt d'oublier les hurlements de la foule quand Dale Earnhardt Junior a pris la tête de la première course. Pas sûr que j'ai déjà vu un athlète vénéré de la sorte. Pour ses partisans, Junior, c'est le fils de Dieu.

Je vais aussi longtemps me souvenir des voitures 10 et 27 côte-à-côte aux avants-postes. J'espère que ça se reproduira souvent, et bientôt. J'ai eu la chance de souper avec Carpentier, quelques heures après son élimination, et cet échec semblait l'avoir motivé comme jamais.