GP de Monaco

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Button : "Une victoire capitale"

Vainqueur de son cinquième Grand Prix en six courses, à Monaco, Jenson Button (Brawn GP) juge ce succès "capital à ce stade de la saison". Le Britannique affirme néanmoins qu'il est "beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions" quant à un éventuel sacre. Mais cette victoire "laissera des traces".

Vous n'avez même pas attendu la voiture pour rejoindre le podium. Vous avez simplement sprinté pour la cérémonie...

Jenson Button : Oui ! La course a été très dure mais avec le casque sur la tête quand vous courez, vous réalisez à quel point la ligne des stands est longue. J'ai eu une course claire avec Rubens derrière et puis il a eu des problèmes avec ses pneus arrière et j'ai creusé un écart qui n'a plus évolué jusqu'au bout. J'ai eu une vision normale à Monaco en trouvant que les rails se rapprochaient de plus en plus de moi pendant la course. Ça a encore été un week-end incroyable et nous avons prouvé que notre package marche. Nous allons être vraiment forts lors des prochaines courses. Cette victoire est capitale pour nous à ce stade de la saison.

Quand les couvertures chauffantes ont été enlevées sur la grille, les Brawn étaient en pneus très tendres contrairement à la majorité de vos rivaux. C'est là que vous gagnez la course ?

J.B. : C'est vrai que j'ai été surpris quand les couvertures chauffantes ont été enlevées. Nous n'avons pas hésité une seconde à partir en très tendres et à la fin de mon premier relais, je commençais à souffrir avec un peu de survirage mais pas autant que Rubens. Quand on m'a rappelé aux stands pour ravitailler il était grand temps! A ce moment j'avais quand même 16 secondes d'avance et donc ensuite ça a été plus facile, je n'avais plus qu'à gérer mon avance. Malgré tout, les derniers tours ont été durs: je perdais un peu ma concentration et ici plus qu'ailleurs c'est très dangereux de penser à autre chose. Finalement j'avais une bonne marge et j'ai pu pleinement profiter du moment dans les deux derniers tours. C'était fantastique, probablement les deux plus beaux tours de ma carrière. C'est vraiment une super sensation, surtout après ces dernières années qui ont été si difficiles.

Q: Vous affirmiez mercredi que vous considériez le Grand Prix de Monaco comme n'importe quelle autre course. Etait-ce vraiment le cas?

J.B. : Non, je mentais un peu, c'était surtout pour m'enlever un peu de pression. Cette course est si spéciale! Ce Grand Prix est fantastique, une victoire à Monaco signifie tellement pour moi... Cela me rappelle quand j'étais petit et que je regardais cette course à la télévision: c'était un tel spectacle, et bien sûr je rêvais de la gagner un jour.

Q: Après cinq succès en six courses vous devez forcément commencer à penser au titre?

J.B. : J'ai 16 points d'avance, c'est un avantage au championnat c'est sûr, mais on n'en est qu'à la sixième course, c'est beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions. Pour le moment laissez-moi apprécier cette victoire. C'est la plus belle de toutes. C'était un super week-end, l'équipe a vraiment fait un excellent travail. On a prouvé que notre voiture fonctionne sur tous les types de circuits et qu'on sera encore compétitifs dans les prochaines courses. Pour le moment je m'amuse bien et je prends les choses comme elles viennent.

Seulement six pilotes ont déjà remporté cinq des six premières courses de la saison : Ascari, Fangio, Clark, Stewart, Mansell et Schumacher. Qu'est-ce que cela vous fait d'apparaître dans cette liste ?

J.B. : C'est un sentiment incroyable bien sûr. Les chiffres ne m'excitent pas trop, surtout après les dernières années que j'ai vécues. En revanche, la victoire m'excite, en particulier ici. Je ne pense pas aux dernières courses en ce moment mais à celle-ci et je suis sûr que demain je commencerai à penser à la course suivante en Turquie. Pour l'instant, je me dis que j'ai gagné à Monaco et c'est un souvenir qui va laisser des traces pendant longtemps.

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Glock espérait une safety car

Timo Glock revient sur son Grand Prix de Monaco, ponctué par un 20e temps en qualification et une 10e place à l'arrivée.

Comment décririez-vous votre Grand Prix de Monaco ?

Timo Glock : Difficile et un peu surprenant au bout du compte car je ne m'attendais pas à finir dans le top 10 après être parti de la pit lane. S'élancer avec beaucoup d'essence, spécialement à Monaco, est une entreprise ardue pour un pilote.

Etes-vous donc content de cette 10e place ?

T.G. : Je ne suis jamais content d'une 10e place car mes objectifs sont plus élevés mais considérant comment était la voiture samedi et nos résultats en qualification, c'était le meilleur résultat accessible, pour être réaliste.

Pourquoi être parti de la pit lane ?

T.G. : Après la qualification, il était évident que nous avions des problèmes avec la voiture et nous l'avons retirée du parc fermé pour faire des changements sur le set-up et la suspension afin d'améliorer la situation. Considérant le résultat de la qualification (20e et dernier en Q1), nous n'avions rien à perdre.

Pourquoi être parti avec autant de carburant ?

T.G. : En discutant stratégie avec mes ingénieurs, nous avons décidé que la meilleure chance de reprendre des positions était de faire un premier relais long. Ça nous mettait aussi potentiellement dans une bonne position en cas de safety car, qui est probable à Monaco. Il n'y a pas eu de safety car et c'est plutôt inhabituel à Monaco, vu les statistiques des dernières années.

Pourquoi la performance de la voiture n'a pas été à la hauteur des attentes ?

T.G. : Le team continue d'analyser ça car il n'y avait pas de raison évidente à la performance en qualification. Nous espérions être plutôt compétitifs et ce fut une surprise en essais de voir que la vitesse n'était pas là. Nous avons compris que le week-end allait être dur. Idéalement, à Monaco, vous voulez démarrer le week-end avec le set-up dont vous êtes content et apporter quelques ajustements pour répondre à l'évolution de la piste, mais ça ne nous est pas arrivé.

Attentez-vous un week-end similaire en Turquie ?

T.G. : Je suis confiant quant au fait que Monaco restera une parenthèse car nous avons été vraiment compétitifs lors des précédentes courses ; nous savons que l'auto est bonne. Monaco est une piste unique et je pense que nous n'aurons pas les mêmes problèmes en Turquie. Néanmoins, il faut vraiment comprendre ce qui s'est passé pour améliorer la voiture.

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Rosberg a raté le coche en Q3

Sam Michael, directeur technique, accueille la 6e place de Nico Rosberg avec une satisfaction mesurée. Il y avait de la place pour mieux faire. Et la Q3 en est responsable.

Etes-vous satisfait de la performance de la FW31 à Monaco ?

Sam Michael : Williams a traditionnellement été forte à Monaco et cette année n'a pas fait exception, avec Nico qui a signé des chronos compétitifs en qualification quand c'était important. Oui, donc, je suis satisfait.

Pas mal de voitures ont eu des problèmes d'usure de pneus en gomme "très tendre". Est-ce que ce fut la même chose pour Williams ?

S.M. : Le problème avec le mélange très tendre était un grainage sévère, et n'était pas relatif à un taux d'usure. Williams n'a pas eu de problème durant la course, contrairement à deux équipes (Red Bull et BMW), mais nous avons programmé un ultime relais très court uniquement parce que nous avions constaté un grainage massif aux essais. En conséquence, nous n'avons jamais roulé avec beaucoup d'essence avec ces pneus.

Nico a été le plus rapide en Q1, puis il s'est qualifié 6e. A-t-il eu un problème en Q3 ?

S.M. : Oui. Quand il a attaqué son dernier run en Q3, il avait un écart de 4.5 secondes par rapport à Rubens Barrichello (Brawn), devant lui. Malheureusement, Rubens était dans un tour lent et Nico l'a rattrapé à la moitié du tour, juste avant le Bureau de tabac. Nous aurions du débuter le tour avec plus d'écart.

Sa 6e place finale est-elle un bon résultat, tout considéré ?

S.M. : Les points sont toujours bienvenus mais la Formule 1 est faite d'espoir et nous aurions du obtenir plus compte tenu de la vitesse de la FW31 à Monaco.

Avez-vous pensé demander à Kazuki [Nakajima] de laisser passer Nico lorsqu'ils étaient roues dans roues après le premier pit stop de Nico ?

S.M. : Oui, nous avons brièvement considéré ça mais cela aurait trop affecté la course de Nico. Nico était à fond sur une piste claire et essayait de rester devant chaque voiture à cet instant. Comme Nico était sur une stratégie à compromis (il avait trop peu d'essence à bord pour le premier relais à cause du trafic en Q3) et perdre ne serait-ce qu'une demi-seconde par tour lui aurait coûté très cher.