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beamish

Pas d'ombre pour nos Étoiles

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Le haut de gamme Renault ne naitra pas sous la bonne étoile






C
’était un secret de polichinelle, et même annoncé par Carlos Tavares, Renault voulait sérieusement attaquer le segment du haut de gamme,
segment qui ne lui a pas vraiment réussi jusqu’à maintenant si l’on
compte les ventes de la défunte VelSatis, ou de la Latitude actuelle.

Pour être crédible, Renault voulait
frapper fort, et s’appuyer sur son partenaire Daimler, qui est lui la
référence dans cette catégorie avec sa marque Mercedes. L’idée semblait
séduisante : reprendre la plateforme de la future Mercedes Classe
E, et lui offrir une robe à la française, c’est-à-dire, à l’opposé du
conservatisme germanique. Ce modèle aurait vu le jour vers 2015-16.

Avec de tels dessous, les acheteurs potentiels auraient dû être
rassurés sur la fiabilité de la voiture, et ainsi faire oublier certains
souvenirs laissés par la VelSatis. Ils achèteraient en fait, une
Mercedes, mais plus jolie.

Las, la raison l’aura sans doute emportée sur la passion et Carlos
Tavares, directeur général dédié de Renault, l’a lui-même confirmé, le projet est abandonné.

Les raisons officielles sont financières. Mercedes utilise des
composants au coût élevé, or Renault, avec son badge plus prolétaire,
aurait eu du mal à justifier des tarifs aussi élevés que ceux du cousin
portant l’étoile. Avec un prix de vente inférieur, l’affaire n’aurait
pas été rentable pour Renault.

L’abandon de ce projet ne sonne cependant pas le glas du haut de gamme Renault, puisque comme notre ministre du redressement productif nous l’annoncait,
Renault comptait revenir dans ce segment avec 4 véhicules. Il en reste
donc 3 qui devraient être l’Espace et les remplaçantes des Laguna et
Latitude.

En mettant les raisons financières de côté, nous pouvons tout de même
nous interroger sur le bien-fondé d’un tel haut de gamme sous la marque
Renault. En effet, mise à part en Asie ou Renault jouit d’une bonne
image de marque, en Europe, le haut de gamme Renault doit correspondre
plutôt à une Megane RS, les Laguna et Latitude étant quasiment
inconnues. Ne parlons pas de l’Amérique du Sud ou Russie ou Renault est
plus assimilé aux Logan et Sandero…

La logique voudrait qu’à la manière de Citroën avec la ligne DS,
Renault crée d’abord un nouveau blason qui ait le temps de s’imposer (la
ligne Initiale Paris), ou emmene toute la gamme Renault vers le
premium. Cependant, les dernières créations de la marque, les Clio et Captur, n’offrent pas un niveau de raffinement qui soit au-dessus de la concurrence des autres généralistes.

Au final, Renault a sans doute pris la bonne décision, mais un jour peut-être…

Rappelons que ce n’est pas le premier projet en commun abandonné,
puisqu’à l’origine, il était prévu un dérivé sous le badge Renault de la
prochaine Smart ForTwo.
Il reste la Twingo et Smart ForFour, ainsi que les projets de partage
déjà existant dans les moteurs diesels (1,5l DCi sur la Mercedes Classe
A) et l’utilitaire Mercedes Citan (Kangoo). A l’étude également: un moteur essence de 1,3l turbo.

Cependant, les coopérations les plus importantes seront entre
Mercedes et Infiniti, avec l’utilisation des moteurs diesel (abandon du
V6 d’origine Renault) et de plateformes compacte Mercedes par Infiniti. Infiniti et Mercedes développeront aussi conjointement les prochaines plateformes compactes pour les remplaçantes des classe A et B.

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Dans un interview accordé au Wall Street Journal, le directeur de Renault, Carlos Tavares, a expliqué que le projet d'un modèle haut de gamme badgé du losange fabriqué sur une base Mercedes n'était plus à l'ordre du jour. Renault n'arrive toujours pas à s'imaginer en constructeur Premium.





Lors du
rapprochement scellé entre Renault-Nissan et Daimler (Mercedes/Smart),
la question du futur vrai haut de gamme du Losange ne se posait plus, il
allait nécessairement reposer sur une plateforme Mercedes Classe E et
donc faire oublier la Latitude manquant singulièrement de prestance pour
dignement figurer sur ce segment élitiste. Nous pensions les études de
ce modèle déjà avancées, il n'en était rien puisque Carlos Tavares vient
d'avouer que le projet avait tout simplement été stoppé, faute
d'équation économique viable.



En d'autres termes,
Renault n'a pas su ou pu construire un projet convaincant, notamment à
cause de problèmes insurmontables de logistique d'approvisionnement et
de fournisseurs. Même si Carlos Tavares s'est refusé à donner plus de
détails, certaines sources affirment que le projet aurait capoté
également parce que Mercedes n'acceptait de proposer que la plateforme
de l'actuelle Classe E forcément obsolète lorsque le modèle Renault
serait sorti. Sans compter que la marque qui peine déjà à vendre des
Laguna aurait probablement eu beaucoup de difficultés à écouler un
modèle à plus de 50 000 euros.

Renault qui va très
bientôt lancer la marque haut de gamme Initiale Paris devra donc
développer ses modèles haut de gamme de segment supérieur avec son seul
allié Nissan, qui possède aussi, rappelons-le, Infiniti.

La rivalité en F1 a-t-elle joué dans ce coup d'arrêt ?

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