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Mercedes-Benz G63 AMG : l’homme des casernes.

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ESSAI – Né pur franchisseur en 1979, le Mercedes-Benz Classe G n’a cessé de s’embourgeoiser au fil des ans pour mieux séduire la jet-set. Aujourd’hui disponible en une indécente variante G63 AMG de 544 ch, il se montre aussi futile que génial. Retour sur la vie d’un militaire débauché.



Comme nombre d’individus de sa génération, le Commandant G. a débuté sa carrière militaire lors du service national. Cela remonte à la fin des années 1970. Guère musclé à l’époque (son laborieux cinq-cylindres Diesel développait un maximum 123 ch dans sa version turbocompressée), il a su se distinguer par son agilité. Grimper aux arbres ne lui a jamais fait peur, pas plus qu'un bain de boue. Un bleu-bite de talent, en somme.

Le commandant G. présente toutefois une double personnalité. Légionnaire redoutable, il aime également à parader dans les endroits les plus en vue de la planète. Cela a commencé timidement : à ses débuts, le Commandant G. n’avait pas intégré tous les codes vestimentaires de la haute société. Sans retenue, il avait pour habitude de débarquer dans les soirées costumées vêtu de son treillis. Directement sorti de la caserne, il déparait quelque peu les soirées cocktails…



Sans totalement renier son métier, le Commandant G. a raffiné sa mise au fil des ans. Il lui aura tout de même fallu attendre 2012 et ses trente-trois ans de carrière pour apprendre à soigner les moindres détails de son apparence. Désormais, il ne quitte plus le champ de bataille sans passer chez son tailleur.

Tout vêtu de cuir, il affiche fièrement une tenue distinguée (jantes AMG de 20 pouces, planche de bord entièrement nouvelle dotée des derniers raffinements technologiques comme un grand écran de navigation façon i Pad…). Cela ne masque toutefois ni son âge ni son visage durci par le combat, au point que d’aucuns osent le qualifier de vieux beau. Dur.

A trop se préoccuper de son allure, le Commandant G. en a en effet oublié ses fondamentaux. Chaussé par l’officine d’Affalterbach, il n’osera guère s’aventurer en terrain trop accidenté, de peur de se salir ou, pire, de se griffer contre un rocher indélicat. Un comble, alors qu’il conserve par ailleurs quelques manières de rustre. Verrouiller ses portières dans un bruit de ferraille, par exemple.

Pas totalement rangé des voitures, le Commandant G. a tout simplement changé de hobby. Adieu le crapahutage, bonjour le culturisme. Désormais repenti de ses activités martiales, il a trouvé dans sa nouvelle musculature (un V8 biturbo de 5,5 litres et 544 ch) la manière d’impressionner les grands de ce monde. Et peu importe si ses vieilles articulations (il s’en remet toujours au bon vieux châssis à échelle et aux essieux rigides, doublé par un ESP très restrictif) ont du mal à encaisser la charge. Avec sa voix de contrebasse (digne d’un canot Riva au ralenti) et ses accélérations fulgurantes, il peut en remonter – en ligne droite – à la bleusaille. Pour la frime, le Commandant G. ne craint personne, encore moins depuis que le Général Hummer a été dégradé. Seul au monde.

Las, cet isolement a entraîné le Commandant G. dans toutes les débauches. Déjà au bizutage, lorsqu'il n’était que sous-fifre, il savait enquiller sans coup férir de jolies rasades de boissons. Avec l’âge, son penchant s’est affirmé. Il engloutit aujourd’hui allègrement ses 30 l/100 km (et peut-être plus, nous soupçonnons son ordinateur de bord de pudiquement plafonner l’indication à cette valeur déjà indécente). Par ailleurs, il faudra débourser près de 140.000 € pour jouir de sa compagnie, certes difficile à assumer mais si divertissante. On aurait presque envie de l’inviter dans un club louche, à l’abri des regards indiscrets.



Dès lors, inutile de dire que le Commandant G. ne se montrera guère dans les soirées parisiennes, trop politiquement correctes pour souffrir sa présence. Maintenant, c’est dans les rencontres mondaines à Abu Dhabi ou Dubaï que vous aurez le plus de chances de le croiser. A son arrivée, on lui cède la place comme à tous les habitués de marque. Si vous passez devant le lieu à l’heure qui convient, peut-être aurez-vous la chance de voir cette vielle gloire s’évanouir au couchant dans un grondement de tumulte. Avec une torchère en arrière-plan. Et si vous avez l’oreille fine, peut-être distinguerez-vous derrière le tonnerre de ses échappements latéraux ses haut-parleurs diffuser "I’m just a gigolo". "And there will come a day and youth will pass away, What will they say about me? When the end comes I know, there was just a gigolo's. Life goes on without me."

En résumé
Mercedes-Benz G63 AMG (2012)
Les plus
-Sonorité moteur phénoménale
-Accélérations décoiffantes
-Charme décalé
-Finition ahurissante

Les moins :
-ESP castrateur
-Consommation gargantuesque

» Confort 4/5
» Prix / Equipements 2/5
» Performances 4/5
» Consommation 0/5
» CO2 1/5

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