ExTaZzii 0 Posté(e) le 5 mai 2009 La Mercedes 300 S est l'une des plus belles et des plus remarquables automobiles de rêve des années cinquante. Méconnue en France, où elle a été éclipsée par le lustre de la 300 SL, elle est, fort légitimement, considérée comme l'un des sommets de la marque à l'Etoile dans son pays d'origine. Présentée par Stuttgart comme " la voiture de l'élite ", la 300 S est destinée à quelques richissimes happy few. Elle est en effet l'un des modèles les plus chers de son époque, son prix s'avérant nettement supérieur à celui de la 300 SL : 34 500 DM contre 29 000 DM pour la 300 SL - et jusqu'à 36 500 DM pour la Sc. Dotée d'une finition de très haut niveau, la 300 S affiche un design dépouillé et d'une noble élégance, qui fait de la voiture l'un des grands classiques de l'esthétique automobile d'après-guerre. Le dessin de la calandre évoque le radiateur des Mercedes d'avant guerre, notamment celui de la 500 K. Extrapolée de la toute nouvelle berline 300, la 300 S est dévoilée au salon de Paris de 1951. Toutefois, sa production ne démarrera qu'en juillet 1952. Si elle emprunte à la berline son six cylindres de trois litres à arbre à cames en tête unique, la nouveau-née bénéficie d'un traitement survitaminé. Un taux de compression plus élevé et l'adjonction d'un troisième carburateur Solex font passer la puissance de 115 ch à 150 ch. Même bond en avant pour le couple qui grimpe à 23,5 mkg. Capable de 175 km/h, la 300 S apparaît comme la voiture la plus sportive de la marque jusqu'au lancement de la 300 SL. Puissante, rapide et dotée d'une bonne tenue de route, elle est une reine de l'asphalte. Vu la vocation sportive assignée à la 300 S, l'empattement a été réduit de 3,05 mètres (pour la berline) à 2,90 mètres. Trois types de carrosseries sont proposés : coupé, cabriolet A et roadster, cette dernière version étant la plus sportive. Elle reçoit une capote simplifiée qui s'escamote entièrement - une bâche supplémentaire pouvant prendre place sur les places arrière de secours. Après 560 exemplaires construits, la voiture s'efface au profit de la 300 Sc présentée au salon de Francfort en septembre 1955. La grande nouveauté du modèle est l'injection directe Bosch (un système mécanique à six plongeurs), dont son moteur est équipé. Le six cylindres, qui développe maintenant 175 ch avec un couple de 26 mkg à 4300 tr/mn, permet à la 300 Sc d'atteindre les 180 km/h. Parallèlement, l'essieu arrière oscillant a été modifié afin d'offrir un meilleur confort et d'améliorer la tenue de route. Extérieurement, la 300 Sc se reconnaît à l'abondance de ses chromes (notamment sur les flancs du capot moteur), à la présence de déflecteurs sur les portes, ainsi qu'à ses clignotants plus largement dimensionnés. De l'arrière, elle s'identifie grâce à la mention " Einspritzmotor " (moteur à injection), qu'elle arbore fièrement sur son pare-choc. Cédant à la concurrence de la 300 SL - même si les deux modèles n'appartiennent pas à la même catégorie -, la 300 Sc disparaît en avril 1958 : 200 voitures ont été produites, dont 98 coupés, 49 cabriolets A et 53 roadsters. Elle peut être considérée comme la dernière voiture de sport allemande, dont le style classique et la carrosserie non pontée renvoient à la grande époque de l'avant-guerre. Les trois Mercedes 300 Sc de la Collection Rolf Meyer illustrent les trois types de carrosseries dans lesquelles le modèle était offert. Elles ont toutes fait l'objet d'une restauration totale à partir du châssis. Les boiseries, qui ont été refaites, sont en acajou, à l'exception du roadster sur lequel elles ont été réalisées en citronnier. Leurs coffres accueillent des valises réalisées sur mesure. Sorti d'usine en 1956, le coupé possède un toit recouvert de vinyle blanc, dont l'effet donne l'illusion d'une capote. Le cabriolet A et le roadster datent de 1957. Le premier a longtemps séjourné aux Etats-Unis avant de gagner la Suisse, où Rolf Meyer l'a acquis, tandis que le second a fait partie de la célèbre collection américaine Blackhawk. La cote actuelle d'une 300 S/Sc roadster ou cabriolet est proche de celle d'une 300 SL. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
PAULIN111 0 Posté(e) le 5 mai 2009 Avec la Mercedes 300, lancée en 1951, Mercedes renoue après la guerre avec sa tradition des limousines de très grand standing. La même année, un coupé dérivé est présenté au salon de Paris, la 300 S, dont la ligne magnifique, le luxe et… le prix exorbitant (34 500 DM contre 19 900 DM pour la 300 déjà très chère) en font le fleuron de la gamme. L'empattement de la berline a été raccourci de quinze centimètres et le moteur porté à 150 ch, grâce notamment à un troisième carburateur Solex. Quatre ans plus tard, apparaît la 300 Sc, qui se caractérise extérieurement par l'ajout de chromes et de déflecteurs aux vitres latérales. Surtout, la voiture est équipée d'une nouvelle suspension arrière et son moteur reçoit l'injection Bosch, qui lui permet d'offrir 175 ch - une mécanique montée également sur la 300 SL mais poussée à 215 ch. Cette seconde série sera produite jusqu'en 1958 à 200 exemplaires, dont 68 coupés. Pinin Farina n'a réalisé que quatre concept cars sur des châssis Mercedes d'après guerre : deux coupés exécutés en 1955 et 1956 sous la responsabilité de Sergio Pininfarina, le premier sur la base de la berline 300 b, le second sur le coupé 300 Sc. Dans les années soixante, le maître italien exercera son talent sur une Pagode 230 SL et un coupé 300 SEL 6,3 L. Fred Kriz, un collectionneur américain de Los Angeles, ne possède rien moins que les deux concept cars Pinin Farina 300 b et Sc. Ce sont bien sûr des exemplaires uniques. Celui que nous vous présentons, le 300 Sc de 1956, correspond à une commande spéciale réalisée pour une personnalité transalpine, le docteur Pastora. La voiture est construite sur le châssis de série (si l'on peut dire s'agissant de voitures fabriquées au compte-gouttes), dont elle emprunte la mécanique. Son design n'est pas sans rappeler celui du coupé 220 S/SE de 1957 dans la ligne de toit et l'épure des ailes arrière. La découpe du panneau de custode et de la lunette arrière annonce par ailleurs les coupés des séries 111 et 112 dessinés par Paul Bracq. De même, les projecteurs sous verre préfigurent ce que seront, en plus développé, les Lichteinheiten de ces modèles. A l'intérieur, on retrouve par contre l'habitacle typiquement Mercedes de la 300, notamment la planche de bord. C'est à la fin des années 80 que Fred Kriz a fait l'acquisition de ce coupé 300 Sc très exclusif. La voiture se trouvait en assez bon état, mais elle avait été repeinte en blanc, avec un intérieur noir. Il fut décidé de procéder à une restauration complète. Initié au début des années 90, le chantier fut confié à Scott Restaurations, une entreprise située à Van Nuys, près de Los Angeles. La 300 Sc a ainsi retrouvé sa livrée originelle bleu marine et son habitacle le cuir gris - ces couleurs ont été dégagées lors du travail de restauration, car on ne disposait que de photographies d'époque en noir et blanc. Fred Kriz présente régulièrement sa voiture dans les concours d'élégance américains, notamment à Pebble Beach en 1993, où elle fut primée. Voiture originale, ce coupé 300 Sc Pinin Farina illustre les tentatives des carrossiers italiens d'exercer leur art sur les modèles allemands, en particulier ceux de Stuttgart - un exercice qui n'a pas toujours été des plus convaincant. Outre son caractère exclusif de concept car unique, l'intérêt historique de la voiture tient à ce qu'elle annonce certains éléments du style des coupés Mercedes des années soixante. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites