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MERCEDES 710 SS Saoutchik

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La Mercedes 710 SS illustre la nouvelle politique de la Cité de l’Automobile de Mulhouse. Pendant longtemps, le musée est demeuré statique. Belles endormies dans l’exceptionnel (et vaste) écrin Schlumpf, les voitures ne sortaient pas. Avec l’arrivée de Culturespaces, le nouveau directeur et le nouveau conservateur ont changé la donne. En faisant sortir et rouler ses voitures, la Cité de l’Automobile tend à devenir un musée vivant, dynamiquement présent dans les manifestations d’automobiles de collection organisées en France et à l’étranger.

De l’hôtel Meurisse, où il réside à Paris, un riche Arménien du nom d’Ivan Maxudian commande en 1929 un châssis de Mercedes 710 SS à Stuttgart. Il en confie la carrosserie à la célèbre maison Saoutchik. La voiture lui est livrée en avril 1931. Il s’agit d’une quatre places qui sort de l’ordinaire avec sa poupe caractéristique du style Saoutchik et le soin apporté aux ouvrants. Rares seront les châssis de 710 SS carrossés hors de l’usine de Sindelfingen, encore plus rares ceux réalisés en France — Mercedes-Benz estime aujourd’hui que cinq ou six 710 SS auraient porté la griffe de Saoutchik.



Modèle éminemment sportif, la 710 SS est capable de 190 km/h, une vitesse considérable pour l’époque. Elle doit cette célérité à son six cylindres suralimenté de sept litres à un arbre à cames en tête, qui, alimenté par deux carburateurs Mercedes, délivre 200 ch à 3200 tr/mn. La boîte de vitesses possède quatre rapports. 115 exemplaires ont été construits de cette machine exceptionnelle.

Ivan Maxudian roule quatre ans au volant de sa Mercedes avant de s’en séparer. Acquise par un certain Mr Pickersgill habitant le Devonshire, elle part en 1935 en Angleterre, où elle subira diverses modifications et transformations : conduite passée à droite (à l’origine la direction était à gauche), pare-chocs remplacés, marche-pieds modifiés, nouvelle et mauvaise peinture, etc.. Immatriculée BTT 697, elle va parcourir environ 80 000 kilomètres outre-Manche.



La 710 SS connaîtra diverses aventures jusqu’au moment où Fritz Schlumpf l’achète en 1967 pour 6500 francs. Il entreprend de la restaurer en carrosserie, laquelle est dans un état moyen, mais dans le style de ce qui se fait à l’époque et dans l’une des combinaisons de couleurs qu’il appréciait, à savoir jaune et noir. C’est ainsi que la voiture se trouve quand éclate l’affaire Schlumpf. La restauration est arrêtée.

La Mercedes est présentée dans la salle du musée, jusqu’au jour où, ce dernier ayant été réaménagé, la direction estime que son état n’est plus compatible avec la qualité des voitures exposées. Elle part dans les réserves.



En 2001, l’Association Internationale des Amis du Musée de l’Automobile de Mulhouse (AIAM), dont la mission est d’assurer la promotion du musée, cherche un porte-drapeau, qui la représenterait ainsi que le musée, lorsque ce dernier se déplace dans les manifestations automobiles.

Bernard Jaeggy, président de l’AIAM, et Patrick Garnier, alors directeur du musée, portent leur choix sur cette rare 710 SS carrossée en France. Si la caisse paraît fort défraîchie, ils pensent que le moteur devrait tourner sans trop de difficulté. Ils déchantent vite en ouvrant le six cylindres : culasse fendue, arbre à cames piqué, etc. Sa restauration complète s’impose, qui est confiée en 2004 à Laurent Rondoni, le sorcier de Carpentras.



Après réfection, le moteur est remonté dans l’atelier du musée, tandis que les essais sont réalisés sur une piste désaffectée de la base aérienne de Colmar-Meyenheim. Avec deux sièges de R16 installées sur une palette, car la voiture est dépourvue d’intérieur !

Pour financer la restauration de la carrosserie, soit 35 000 €, Bernard Jaeggy se tourne vers des entreprises privées (le groupe Vinci, Lyonnaise des Eaux-Suez, Generali, l’assureur du musée, etc.). Ruedi Wenger, vice-président de l’AIAM et carrossier installé à Bâle, se charge du travail. Il redonne à la voiture sa couleur originelle, dont des traces ont été retrouvées sous l’aile arrière. Au bout de huit mois, le chantier est terminé. Pour fêter cette renaissance, la Mercedes 710 SS est au cœur d’une manifestation organisée le 18 novembre 2006 à la Cité de l’Automobile en présence des petites-filles de Jacques Saoutchik.

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