Syztematicz 0 Posté(e) le 5 juillet 2008 http://www.autotrends.be/sommaire/article/num-1037.html L'automobile, c'est un peu comme la cuisine. En partant d'une recette de base et en modifiant les proportions de l'un ou l'autre ingrédient, le résultat peut varier du savoureux quotidien à l'extase gustative de grandes occasions. Ici, les Maîtres Queues de Stuttgart on trouvé la recette parfaite… Depuis que sous le capot de diverses Mercedes j'ai découvert ce somptueux V8 de 6,3 litres signé AMG, je ne me lasse pas de le savourer à grandes bouchées gourmandes dès que l'occasion m'en est donnée. La première fois que j'y ai goûté, c'était à bord du «Coupissime» CL. Délicieux quoi que manquant un peu de je ne sais quoi. En effet, la CL est une voiture pour Messieurs dignes ayant depuis un certain temps passé la quarantaine. Des messieurs aux papilles délicates car ayant pu découvrir tous les mets les plus raffinés du monde mais qui ne détestent pas un peu de piquant de temps à autre. La voiture est donc vraiment, vraiment très rapide mais sans vraiment, vraiment en avoir l'air et la sonorité du V8 est cachée loin derrière l'insonorisation. L'onctuosité générale de la voiture l'emporte donc sur le piquant du moteur. La S 63 AMG est plus relevée, plus prompte à titiller les sens mais pas au point de vous faire suer à grosses gouttes. Elle serait un plat thaï : poulet coco au curry vert. D'un raffinement absolu mais pas aussi piquant que la version curry rouge, celui qui vous fait supplier pour de l'eau et du pain. A l'opposé total de ces recettes, il y a encore la CLK 63 AMG. Là oui, ça pique. Limite un peu trop si on n'est pas préparé. Trop de piment-moteur pour une voiture indéniablement conçue comme une sauce à la crème. Le mélange prend mais a parfois un petit arrière goût de poivrier tombé dans la casserole. Chaud! Ce qui nous amène à la recette d'aujourd'hui ! Un plat situé entre le raffinement thaï et la CLK à l'harissa. Le truc qui pique juste ce qu'il faut, sans vous donner mal au ventre et qu'on peut manger tous les jours jusqu'à la fin des temps parce que c'est trop bon. La recette est simple: quelques kilos de métal en moins pour laisser s'exprimer le moteur, disons un maximum de 1.730 kilos. Mais attention aux proportions! Si on laisse le moteur avec ses 525 ch, ça risque d'être un peu indigeste. Alors on retire un peu de piment. 457 ch c'est déjà très bien (et puis, c'est plus que dans la recette munichoise, suivez mon regard) et 600 Nm suffiront. Une belle boîte auto 7G-Tronic parfaitement calibrée (et on sait que ce n'est pas toujours le cas) sert de liant au plat. Bien sûr, avant d'emmener tout cela pour la dégustation, se rappeler que la présentation est très importante. Rien qu'en voyant l'assiette (plutôt basse) garnie de ses contours typiquement AMG (jantes 18'' laissant apparaître les étriers de freins, boucliers plus expressifs, calandre Avantgarde, ailes avant élargies, traitement sport de l'habitacle), on comprend qu'on s'apprête à savourer quelque chose qui déménage. Mais ces contours étant posés sur un lit de Classe C athlétique certes mais pourtant pleine de finesse, on comprend également que pour relevée qu'elle soit, la sauce n'obligera pas à prendre du Maalox toute la nuit. Ajoutons enfin que le tout est servi prêt à déguster et que seuls quelques petits ajustements gustatifs vous sont proposés: des modes Confort, Sport ou Manuel pour la boîte (avec effets réellement perceptibles selon le mode choisi) ainsi qu'un ESP avec mode Sport (autorisant plus de glisse mais se réactivant dès que les freins sont utilisés) voire intégralement déconnectable pour ceux qui continueraient à trouver le tout un peu fade. Verdict? Trois étoiles Michelin! La Classe C est LA voiture qu'il fallait à ce moteur. Et inversement. Depuis les premiers tours de roues avec la C, on sent son potentiel. Un châssis si réussi ne demandait qu'à être amélioré par AMG (voies élargies de 35 mm à l'avant et de 12 mm à l'arrière, suspensions retravaillées, direction recalibrée, freins redimensionnés…) avec la suite logique que cela implique: lui coller sous le capot un moteur superlatif qui en tirera la quintessence. Or la quintessence de la Classe C, c'est quoi? Ca n'a rien d'extrême, mais c'est extrêmement enthousiasmant. C'est une voiture belle et encore plus agressive dans la présente version. C'est une voiture à la fois domestiquée et pleine de caractère. Dans le trafic, curieusement, on n'est pas frustré de ne pas pouvoir utiliser les 457 chevaux. Rien qu'en écoutant le V8 ronronner à 1.500 tours, on sait qu'ils sont là, on sait que les autres savent et c'est un sentiment incroyablement gratifiant, une sorte de force tranquille. Sur route ouverte, sur autoroute, sur un tracé tortueux qui ne demande qu'à être chiffonné un peu plus, la C 63 AMG donne tout ce qu'elle a et c'est énorme. Du grip, du son, de la présence, de la vitesse, de la reprise dantesque, de l'équilibre, un ESP vigilant mais pas envahissant… Elle secoue sans jamais malmener. Si, par exemple, on écrase l'accélérateur dans la moquette en sortie de courbe, la boîte sait exactement ce qu'elle a à faire (ou présente le juste étagement si vous le faites vous-même en mode M): sur ses sept rapports, il y en a toujours un qui emmènera le régime moteur dans la bonne zone du compte-tours. Pas trop près du rouge où ça deviendrait violent, plutôt au milieu, vers les 2.500, 3.000 tours, où 500 des 600 Nm sont disponibles. Un petit rapport de moins donc, peut-être deux et boum, le train arrière envoie le tout dans le tarmac, la voiture est projetée dans le futur, accompagnée par la bande sonore animale du V8 qui allonge, allonge, allonge l'accélération. Et vous n'avez même pas encore commencé à remonter les rapports. Miam, miam et remiam. Finalement, on ne regrette qu'une chose: que la voiture n'existe pas en 4 roues motrices, ce qui permettrait de remonter la puissance plus près des 500 chevaux sans rien gâcher au goût si particulier de la C 63 AMG. Et dans ce cas, certaines GT auraient du souci à se faire… Mariage voiture/moteur Sonorité du V8 Look Utilisable au quotidien Consommation au diapason Finition en retrait face aux concurrentes Ce moteur et cette voiture sont des ingrédients désormais indissociables. Chacun agit envers l'autre comme un exhausteur de goût. La C n'est jamais aussi jouissive qu'avec le 63 AMG, qui lui-même ne semble jamais plus naturellement à sa place que sous le capot de la C. L'addition est certes un peu salée, mais pas du tout surfaite Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
RuxziA 0 Posté(e) le 5 juillet 2008 ouf une qui plait à Loulou et ta moitié aussi Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites