freesbj11 0 Posté(e) le 4 juin 2008 copié/collé : PORTLAND, Oregon | À la suite d'un accident survenu en mer, Mazda se voit obligée d'élaborer une chaîne de «démontage»... «Couvrez-vous !», s'écrie Ron Hoodenpyle, protégeant de ses mains ses oreilles tout en s'éloignant d'une Mazda 3 toute neuve à laquelle il vient de fixer des détonateurs. Soudain, les six coussins gonflables de la En l'espace de quelques heures, la rutilante berline bleue sera vidangée de tous ses liquides, éviscérée, écrasée puis déchiquetée - comme le seront d'ailleurs des milliers d'autres voitures, la plupart d'entre elles n'affichant que 15 kilomètres à l'odomètre. Alors que les constructeurs automobiles rivalisent d'imagination pour trouver des façons novatrices de construire des véhicules, Mazda Motor Corp., ces jours-ci, s'affaire pour sa part à découvrir un moyen efficace pour les détruire. Tout a commencé il y a près de deux ans, lorsqu'un cargo transportant 4 703 nouvelles Mazda a presque chaviré dans l'océan Pacifique. Couché sur le flanc à un angle de 60 degrés, le navire de charge Cougar Ace s'est fait ballotter par les vagues en haute mer pendant des semaines avant d'être finalement remis en bonne position. L'accident a suscité tout un dilemme : que devait-on faire des voitures ? Bien qu'elles soient demeurées solidement attachées, personne n'était en mesure de dire avec certitude si les véhicules avaient été endommagés après s'être retrouvés dans une telle position pendant si longtemps. Les liquides corrosifs s'étaient-ils infiltrés dans des endroits où ils n'ont pas leur place ? La cargaison du Cougar Ace était-elle désormais composée de «citrons» ? Offres rejetées Le constructeur japonais, propriété de Ford Motor Co., aurait facilement pu trouver preneur pour ses véhicules. Des centaines de consommateurs ont communiqué avec la société, souhaitant acquérir ces véhicules à bons prix. Mais Mazda a rejeté toutes les offres, craignant des poursuites si, par exemple, un coussin gonflable refusait de se déployer en cas d'accident en raison d'une surexposition à l'air marin. Le constructeur redoutait en outre que des gens de mauvaise foi n'achètent les voitures pour les refiler à l'étranger à titre de voitures neuves, comme cela s'est produit dans le cas de milliers de voitures rescapées de l'ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans il yatrois ans.Cesvéhicules,dotés de systèmes électroniques détraqués et de moteurs remplis de sable, furent repeints puis offerts à des acheteurs d'Amérique latine, entachant ainsi la réputation des constructeurs automobiles. Une valeur de 100 M$ US Selon Mazda, il n'y avait pas de solution facile. Elle décida donc de détruire ces véhicules tout neufs valant quelque 100 M$ US. «Nous ne pouvions courir le risque de ternir notre marque», dit Jeremy Barnes, responsable des affaires commerciales en Amérique du Nord. Mais la démolition des voitures s'avère plus complexe que prévu. Il a fallu plus d'un an pour élaborer un plan réalisable. La ville de Portland exigeait l'assurance que les liquides antigel, de frein et tout autre liquide potentiellement dangereux seraient traités de façon adéquate. Quant aux assureurs de Mazda, ils voulaient avoir la certitude que le constructeur ne procéderait pas à la revente des voitures ou des pièces. Ainsi, chaque roue en acier allié devait être sectionnée, chaque batterie rendue inopérante et chaque pneu endommagé à un point tel qu'il soit irréparable. Ce sont souvent de petits riens qui font toute la différence. Ainsi, la plupart des voitures sont dotées de six coussins gonflables, et le déploiement d'un coussin gonflable (obliger le coussin à se gonfler afin d'éviter la revente) prend quelque cinq minutes, pour un total de 30 minutes par voiture. Les ingénieurs oeuvrant au siège social de Mazda à Hiroshima ont donc élaboré un appareil permettant de déployer les six coussins à la fois. Cette technique à elle seule a permis d'épargner des mois de travail. Mazda n'a pas voulu chiffrer ce processus de démantèlement, lequel a été couvert par l'assureur, mais indique que toutes les réclamations ont été réglées. Le démantèlement de A à Z Le processus débute lorsque les débardeurs retirent les voitures du cargo afin de les conduire vers un endroit où les coussins gonflables sont détruits par des employés comme M. Hoodenpyle. Dernièrement, ce dernier a manipulé quelques boutons du détonateur spécial à coussin gonflable, puis actionné un commutateur. Le bruit de l'explosion des coussins rappelait les coups de feu étouffés d'un film de gangster. Par la suite, un chariot élévateur à fourche empile les voitures sur des remorques pour une brève excursion vers la société Pacific Car Crushing, où il faut compter quelque 45 minutes pour préparer chaque Mazda avant qu'elle ne soit écrasée. Les roues en acier allié sont sectionnées à l'aide de puissantes scies à chaîne afin de s'assurer qu'elles ne puissent être revendues, alors qu'une perceuse transperce chaque pneu. Les voitures s'engouffrent ensuite dans un compacteur qui applique une pression de 25 000 livres par pouce carré, les écrasant en dalles colorées. Recyclage Prochain arrêt : Schnitzer Steel, un dépôt d'objets de récupération d'un secteur riverain hébergeant une immense machine à meuler les métaux. «Des marteaux-pilons pourvus d'une force motrice de 7 000 chevaux-vapeur les broient en moins de 10 secondes», dit Jamie Wilson, gestionnaire chez Schnitzer. Quelques instants plus tard, les fragments de métaux - de la taille d'un cendrier - sont pulvérisés au sommet d'une montagne de ferraille près du quai de Schnitzer. Un cargo se prépare à transporter cette ferraille vers l'Asie. M. Wilson jette un coup d'oeil, puis lance : «Le tout réapparaîtra sans doute sous forme de voitures». http://argent.canoe.com/lca/chroniques/wallstreetjournal/archives/2008/06/20080602-094956.html Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
