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Alfa Brera 2.4 JTD

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Essai Alfa Romeo Brera 2.4 JTDm : une enclume sculpturale…




Magnifique, sculpturale ou tout simplement belle ? On ne sait quel superlatif employer pour décrire une ligne aussi séduisante. Après avoir succombé sous le charme de sa ligne, il ne nous reste plus qu'à ouvrir le capot pour apercevoir qu'un moteur diesel s'y est inséré. Hérésie, malédiction ? Un moteur fonctionnant au mazout (entraînant les roues avant qui plus est…) sous le capot d'une Alfa aussi resplendissante ? Vous n'y êtes pas… Diesel, oui, mais quel diesel ! Un super mazout à 5 cylindres qui développe 200 chevaux et rien moins de 400 Nm… Mariage contre nature ou association logique ?

Du couple mais pas tout en bas…

Monté transversalement, ce 5 cylindres en ligne de 2,4 litres de cylindrée a beau indiquer 200 chevaux sur sa fiche technique, à l'usage, on ne les trouve pas tous… Les pur-sangs se seraient-ils transformés en faibles petits poulains ? Non, les cavalinis sont là, mais la masse impressionnante du véhicule les calme fortement. Une tonne six à vide, ce n'est pas rien, surtout que le moteur manque réellement de couple sous la barre des 1.800 – 2.000 tours/minute. L'inertie du turbo y est sûrement pour quelque chose et le résultat sait parfois se montrer pénible sur la route où il faut jouer du levier de vitesse pour reste au dessus de cette barre fatidique… Le changement de vitesse, par ailleurs précis et plaisant à manipuler, est agréablement ferme, ce qui donne la sensation au conducteur de réellement changer de vitesse et non pas de tourner une cuillère dans un pot de mayonnaise.
Toutefois, que les allergiques au mazout se rassurent, la Brera est disponible avec un 2.2 essence d'origine Opel qui fournit 185 chevaux, ainsi qu'avec un V6 3.2 l d'origine Holden (dans ce cas, la transmission s'effectue aux quatre roues)… Adieu donc le mélodieux V6 Alfa, il semblerait ainsi que la Scala de Milan ait fait place à l'opéra de Sydney…

Un comportement facile

Sain et sous-vireur à la limite, le comportement de la Brera ne porte pas le flanc à la critique. L'adhérence sur sol sec étant même réellement impressionnante. Il faut dire que notre exemplaire était équipé des pneus de 235/45 en 18 pouces, disponibles en option. La direction seconde bien le châssis, en se montrant directe et très précise. Ici encore, c'est un véritable régal que d'enchaîner les virages sur routes sinueuses, ponctués par les grondements sourds du 5 cylindres lors des relances énergiques… Le freinage est puissant et la pédale est très facile à doser. Toute la panoplie des aides habituelles sont de série, comme l'assistance au freinage d'urgence, l'antipatinage, l'ESP,…

Stricte deux places

Avec une telle ligne, on peut lui pardonner beaucoup… Mais manifestement, certains aspects ont été sacrifié sur l'autel du style ; le manque de visibilité arrière, par exemple. La lunette arrière a plutôt des airs de meurtrière vu de l'intérieur et il est heureux qu'Alfa dote sa Brera de capteurs arrières de série.
Si la présence des deux sièges arrière vous fait penser que ce véhicule peut transporter 4 personnes, sachez qu'il n'en est rien. L'habitabilité aux places arrières est quasiment nulle et il faut plutôt les considérer comme des places d'appoint pour enfants en bas âge sur de courts trajets… C'est donc définitivement aux places avant que se savoure cette Brera et à la place du conducteur en particulier… L'instrumentation, comprenant, petite originalité, un manomètre de pression de turbo, est orientée vers celui-ci et est rédigée en italien. La climatisation bi-zone est de série et fonctionne très bien… Heureusement car le toit en verre de notre modèle (Sky View) constitue une serre idéale ! Sur parcours bosselé, la suspension peut paraître assez sèche et les sièges trop fermes. De plus, le mobilier se fait entendre en couinant à plusieurs endroits. Et il n'est pas le seul à se manifester dans l'habitacle : sur autoroute, quelques bruits de vents apparaissent au niveau du joint de portière, les pneus chahutent assez joyeusement sur revêtement bétonné et, mais cela est moins désagréable, les 5 cylindres pilonnent sourdement lors de fortes accélérations.
Au niveau des aspects pratiques, le coffre au seuil de chargement très élevé propose une capacité de 300 litres, volume qui peut être agrandi à 610 litres si les sièges arrières sont rabattus.
Reste la finition… Le progrès est certes considérable depuis l'époque des 33 et autres 155, mais est encore loin d'égaler les meilleurs de la catégorie. Des visses apparentes, des plastiques mal ajustés et parfois de qualité douteuse font dire qu'il y a encore un effort à fournir à ce niveau… Cependant, la présentation est agréable et l'ambiance, chaleureuse…

Bon rapport prix/équipement

Correctement tarifiée (35.400 €), l'Alfa Brera propose un équipement assez complet. Les rétroviseurs sont asphériques, électriques et rabattables de série, de même qu'une belle série d'airbags (frontaux, latéraux, en rideaux, voire même pour les genoux du conducteur, celui pour ceux du passager étant en option). L'ordinateur de bord est fort complet et est lui aussi proposé de série. La version Sky View de notre essai propose un très agréable toit en verre qui illumine l'habitacle. Facturée à 37.150 €, cette version offre de plus les essuies-glace automatiques, le régulateur de vitesse et le volant multifonction. Le cuir est une option à 1.750 €, voire à 2.125 si vous optez pour le cuir pleine fleur, le GPS vous coûtera 2.800 € et la peinture métallisée 650 €… Au niveau de la concurrence, on trouve la Peugeot 407 coupé, certes équipée d'un 2.7 litres, mais de puissance équivalente et d'un tarif proche. L'équipement plus complet de cette dernière, ainsi que son habitabilité supérieure aux places arrières justifiant les 3.000 € supplémentaires demandés par rapport à la version Sky View. La future BMW série 3 coupé est sans doute la plus proche de la philosophie sportive de la Brera. Quant au coupé CLK de Mercedes, moins puissant et beaucoup plus cher (150 chevaux et 40.656 €), il s'adresse à une clientèle différente. La vraie rivale de chez Alfa semble provenir de chez… Alfa même ! En effet, la GT, facturée à 28.000 €, ne propose certes que 50 chevaux de moins, mais est bien plus habitable, plus pratique et, surtout, moins lourde ! Ses performances étant donc similaires, on peut donc logiquement hésiter avant de signer le bon de commande… Il reste la ligne de la Brera, délicieuse d'agressivité…
Au niveau consommation, la masse importante de cette œuvre d'art se fait encore sentir. A vitesse de croisière stabilisée (et autorisée), la Brera demande environ 8 litres… Consommation qui peut monter à loisir si vous profitez quelque peu des 200 chevaux disponibles… Mais qui aura un peu de mal à retomber sous cette barre…

Conclusion

Giugiaro a signé là un véritable chef d'œuvre. Un dessin magnifique qui ne manque pas de susciter l'enthousiasme chez les passants. C'est là sans doute l'argument le plus convaincant de ce coupé. Bien plus tournée vers le Grand Tourisme que vers le sport pur et dur, la Brera est bien trop lourde et trop peu fonctionnelle que pour susciter l'envie chez un esprit rationnel. Cependant, le virus Alfa qui sommeille en chacun de nous s'est réveillé à son contact et nous a fait pleinement apprécier toutes ses autres qualités que sont son comportement rigoureux, son intérieur cossu et son ensemble moteur/boîte plaisant…

Plus d'infos : Alfa romeo

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