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La jamais contente

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La "Jamais Contente" de Camille JENATZY





Ingénieur réputé et pilote de grand talent, le Belge Camille Jenatzy (1868-1913, dit "le Diable Rouge" à cause de sa Barbe rousse) fit construire, selon ses plans, plusieurs types de voitures, notamment des fiacres électriques, par la Compagnie internationale des transports de Paris.
En 1898, l’un des ses châssis fut hautement transformé, reçut 2 moteurs et une légère carrosserie profilée pour s’attaquer au record de vitesse/heure que détenait alors le comte de Chasseloup-Laubat.
La Jamais Contente fut la première voiture à dépasser les 100 km/h.
Pilotée par Jenatzy, elle couvrit sur la route d’Achères, le 29 avril 1899, le kilomètre lancé en 34" (105,879 km/h) et le kilomètre départ arrêté en 47" 4/5, battant définitivement la voiture Jeantaud de De Chasseloup-Laubat.

voiture au musée de Compiègne.






2 moteurs électriques placés à l’arrière entre les roues (marque Postel-Vinay), puissance maximale totale 50 kW (67 chevaux).
Alimentation batteries d’accumulateurs Fulmen (80 éléments), pour près de la moitié du poids total (Poids total 1.5 tonne).
Les moteurs attaquaient directement les roues arrière motrices.
Possibilité de couplage des moteurs en série ou en parallèle, donnant 6 allures de marche, commande par pédale.
Suspensions avant par ressorts semi-elliptiques, arrière par doubles ressorts semi-elliptiques, direction à barre franche commandée par levier.
Freins à tambours à l’arrière commandés par levier, pneus et roues spéciaux Michelin.
Longueur 3.60 m, largeur 1,56 m, empattement 1,82 m, voies avant 1,34 m, voie arrière 1,28 m
à Achères 1899, course de vitesse pure lancée par le journal La France Automobile :


17 janvier : 54 s au kilomètre lancé (66.667 km/h)
27 janvier : 44 s (81.818 km/h)
1er avril : 1e essai à Achères, non homologué pour chronométrage ne présentant pas de garanties suffisantes.
29 avril : 34 s soit 105.882 km/h (franchissement de la "barre des 100 km/h). Il réalise le kilomètre lancé à 105,580 km/h.
1er mai : 105,882 km/h, 120 km/h en pointe.






Le Record de la vitesse des automobiles. Du 105 A l’heure ! (A travers le Monde, 1895)

On a pu voir à l’Exposition internationale des automobiles qui vient de se tenir dans le Jardin des Tuileries une voiture de forme particulière, très basse sur roues, pointue à l’avant et à l’arrière, rappelant la silhouette d’une torpille ou d’un torpilleur. Cette voiture, baptisée "La Jamais contente", nom qu’elle porte fièrement inscrit sur sa caisse, détient, pour le moment, le record du kilomètre. Elle a, en effet, parcouru récemment le kilomètre en 34 secondes, ce qui équivaut à du 105 kilomètres 852 mètres à l’heure.
Cette voiture, essentiellement voiture de course, est l’oeuvre de M. Camille Jenatzy, l’ingénieur bien connu de la Compagnie internationale des Transports automobiles et le créateur du fameux 16000, le premier fiacre public ayant circulé dans Paris.
"La Jamais contente" est à propulsion électrique et tous les détails de sa construction visent exclusivement l’obtention de la plus grande vitesse possible.
Elle semble bien, d’ailleurs, avoir satisfait un problème que son constructeur s’était posé, puisqu’elle a battu le record du kilomètre que détenait, avant elle, la voiture également électrique de M. le comte de Chasseloup-Laubat, laquelle avait fait du 92 kilomètres à l’heure.
Voici le tableau comparatif des résultats obtenus par les deux champions. (Par kilomètre arrêté on entend le kilomètre de départ, la voiture partant du repos ; par kilomètre lancé, on entend le kilomètre franchi en pleine course et repéré au passage).






Ce qui ne fait que du 62 kilomètres à l’heure. Une misère n’est-il pas vrai ?... On voit que l’électricité l’emporte sur le pétrole.
Reste maintenant à parler de la glorieuse voiture "La Jamais contente". Les moteurs au nombre de deux et d’une puissance totale de 50 kilowatts, soit environ 55 chevaux effectifs, sont susceptibles d’un effort momentané qui peut atteindre 100 chevaux. Leur poids est de 250 kilogrammes. Chacun de ces moteurs commande directement une des roues arrière. Ce qui est évidemment le dispositif permettant d’atteindre la plus grande vitesse, avec le minimum de chances d’accident.
La batterie d’accumulateurs donnant l’énergie électrique pèse 650 kilogrammes.
Tous les autres organes de la voiture pèsent 200 kilogrammes environ au total, ce qui porte à 1 100 kilogrammes le poids de la voiture en ordre de marche.
Afin d’arriver à cette énorme puissance spécifique (10 chevaux par 100 kilogrammes pour l’effort momentané et 5 chevaux par 100 kilogrammes pour l’effort normal), il a fallu naturellement avoir des pièces et des organes extra-légers : c’est dire que l’aluminium entre pour une large part dans la voiture Jenatzy. La carrosserie notamment est entièrement constituée par ce métal, ou du moins par un de ses dérivés, le partinium.
Pour présenter le moins possible de résistance à l’air, la caisse affecte la forme toute spéciale, visible sur la photographie de la page précédente.
Ce facteur est le plus important, car au delà d’une vitesse de 65 kilomètres à l’heure, la résistance de l’air absorbe un travail bien supérieur à celui qui est nécessité pour la translation du véhicule.
Grâce à cet ensemble de dispositions spéciales, La Jamais contente pourrait certainement dépasser l’énorme vitesse qu’elle a obtenue dans son célèbre record. Ce jour-là, en effet, la route d’Achères, sur laquelle elle courait, était loin d’être en bon état, la pluie des jours précédents l’avait détrempée et on a observé une diminution de vitesse due au roulement des pneus sur une boue collante.
La vitesse maxima d’un tel véhicule ne pourrait pas être tenue longtemps, car les accumulateurs, pour un effort pareil, se déchargent vite ; mais à la vitesse de 8o à 90 kilomètres, M. Jenatzy a pu rouler pendant 45 minutes sans décharger sa batterie d’accumulateurs. Il peut, de même, marcher à une vitesse beaucoup plus modérée et faire, au besoin, de son torpilleur une voiture de promenade, quoiqu’il y ait lieu de remarquer que, pour un long trajet, on manquerait un peu de confort dans une voiture de course, où naturellement toute la place a été réservée aux divers organes de propulsion.

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