didu 0 Posté(e) le 3 août 2010 Voici quelques conseils pour réussir facilement l’étamage des éléments de carrosserie.Tous d’abord, l’étamage permet en carrosserie de couvrir un défaut ne pouvant plus être rattrapé en formage. Il peut, par exemple, servir à cacher une soudure. Certains carrossiers utilisent des mastiques modernes, plus facile à appliquer et à poncer, mais il est préférable, pour nos voitures anciennes, d’utiliser les méthodes de l’époque, qui ont fait leurs preuves et garantissent une bonne durabilité.Phase 1 : étamerL'apport d'étain ne tient pas sur la tôle nue et il faut "étamer" auparavant. Cette opération se fait en prenant du mastic d'étain à étendre avec une brosse ou un pinceau. Ce mastic est assez liquide et de couleur gris foncé. Il faut chauffer légèrement l'endroit enduit pour d'abord le sécher et ensuite le faire fondre. La partie décapante du mastic va agir pour nettoyer la tôle et les fines particules d'étain fondent pour venir se coller à la tôle. Un morceau de tissu est utilisé pour frotter et enlever toutes les impuretés. Il ne restera plus qu'un voile très brillant d'étain. Ne trainez pas, si la tôle se refroidi de trop, vous ne pourrez pas "essuyer" correctement. Si cela arrive, réchauffez à nouveau. La tôle est prête à recevoir de l'étain qui permettra de boucher les trous et éliminera toutes les inégalités provoquées par la soudure, la tôle bouge inévitablement toujours un peu. Ces inégalités peuvent aussi être éliminées en débosselant l'endroit avec un tas ou une cuillère et un marteau plat assez large. Encore une raison supplémentaire pour ne pas trop charger les soudures. En effet, si une belle "boule" se trouve sur votre chemin, le débosselage au marteau devient très difficile et le métal ne se place pas correctement. Etamer une tôle a d'autre avantage encore !!! En premier lieu, vous protégez la tôle qui ne rouillera plus à cet endroit et en deuxième lieu vous pouvez rendre étanche deux tôles non pas soudées bord à bord mais se chevauchant. Imprégnez le joint de pâte à étamer, chauffez pour étamer et il y aura suffisamment d'étain entre les deux tôles pour former un joint étanche et qui vous protègera de la rouille.Phase 2 : chargerAvec une baguette d'étain, vous allez déposer des morceaux qui vous faites fondre au fur et à mesure. Toute l'astuce se trouve à ce stade où il faut chauffer suffisament la baguette pour obtenir des morceaux pâteux et avoir la tôle prête à recevoir ce morceau pâteux. Vous vous rendrez vite compte que si vous ne chauffer pas assez, la baguette ne devient pas pâteuse et/ou la tôle n'accepte pas l'étain. Il tombe par terre !! Et si vous chauffer trop fort, le bout de la baguette coule comme de l'eau et/ou la tôle liquéfie le bloc pâteux. Si vous aimez les comparaisons, votre étain c'est comme du beurre : trop froid, il est dur et vous ne pouvez pas le tartiner, trop chaud, il devient liquide et vous ne parvenez pas le maintenir en place. Encore une petite astuce, lorsque vous vous déplacez, faites attention de ne plus trop chauffer les parties où l'étain est déjà mis. Si tout se met à couler, recommencez après avoir attendu que la tôle refroidisse un peu. Il y a quand même une bonne nouvelle dans tout ce processus, ne faites pas trop attention à l'aspect de la réparation et assurez vous plutôt de déposer assez d'étain pour obtenir le résultat que vous désirez.Phase 3 : égaliserVous devez égaliser tous les morceaux d'étain déposés tant bien que mal. Cette opération est plus facile que la précédente mais doit quand même faire l'objet de toute votre attention. Ne chauffez pas trop sous peine de voir tout l'étain couler (vous vous rappelez le beurre !!). Prendre maintenant une palette de bois prévue spécialement pour cet usage et chauffer petit à petit jusqu'au moment où il est possible de travailler l'étain pour l'étendre, le planer, boucher les trous (pas comme des entrées de métros bien sûr !!). Bref à ce stade, vous travaillez l'étain comme le mastic de carrosserie. Il ne reste plus qu'à limer, poncer pour terminer. C'est long à expliquer mais en réalité tout va assez vite et les résultats sont à la hauteur de votre patience et de votre doigté. Dernier petit conseil, il vaut mieux charger trop que pas assez. Vous pensez bien il est quasi impossible de recommencer tout ce processus si vous n'avez pas assez de matière. La première partie ne tiendra pas lorsque vous allez recharger la deuxième. Il est possible de recharger juste un petit endroit mais cela reste très risqué. Si par contre vous avez trop chargé, vous pouvez essayer d'en éliminer un peu lors de la phase 3 et bien sûr en final, vous devrez limer plus pour enlever l'excédant de matière.Conclusion :Maintenant, vous allez me dire : pourquoi se tracasser pour un tel procédé alors qu'il existe des mastics deux composants (même chargé de métal) qui peuvent donner le même résultat et beaucoup plus facilement. La réponse est : simple et efficace à 100%. A vous de juger !!- si vous restaurez une voiture dans un état "concours", ce procédé est obligatoire. Vous devez savoir que lors de la présentation, les juges ont à leurs dispositions des méthodes et surtout des outils qui leur permettent de connaitre l'épaisseur de mastic entre la couleur et la tôle. Vous perdrez des points si ces valeurs sont trop importantes. Et ne vous en faites pas, ils connaissent les points faibles des voitures et savent où regarder !- aucun mastic n'a le même coefficient de dilatation que le métal. Il bougera donc différemment que la tôle sur lequel il est posé et vous risquez de voir apparaitre des crevasses. Et je suis certain que ce n'est pas ce que vous désirez, après avoir passé tant d'heures à restaurer une voiture, de voir votre travail se ruiner petit à petit. Une carrosserie de voiture bouge en roulant et le mastic réagira différemment aussi. Par contre l'étain n'a pas cet inconvénient et il reste solidaire de la tôle sur lequel il est posé. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
didu 0 Posté(e) le 3 août 2010 Décapage à nue de la tôle et dégraissage au diluant de nettoyage :Appliquer la pâte à étamer :Chauffer la pâte à étamer :Essuyer :Charger à l'étain :Etaler avec la spatule :Ponçage et finition :Copyright photos : Pleviez Flat ever.com (merci à lui) Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites