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scuderia57

Prost Grand Prix

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Prost Grand Prix 


















Prost Grand Prix est une ancienne écurie de Formule 1 française fondée et dirigée par Alain Prost de 1997 (après le rachat de Ligier) jusqu'à la faillite de l'entreprise en fin d'année 2001. Prost Grand Prix a disputé 83 Grands Prix de Formule 1 et inscrit 35 points au championnat du monde des constructeurs. Les Prost ont également décroché 3 podiums et parcouru 37 tours (soit 160 km) en tête de Grands Prix.











Prost Grand Prix est l'émanation de l'ancienne écurie Ligier, propriété de Flavio Briatore, qui est également directeur de l'écurie de Formule 1 Benetton Formula, depuis le printemps 1994. Briatore a alors acheté Ligier dans le seul but de récupérer le contrat moteur avec Renault Sport avant de la revendre. L'écurie est achetée le 13 février 1997 pour 12 millions de dollars par l'ancien pilote de Formule 1 Alain Prost, qui la rebaptise de son nom.



Ce rachat s'accompagne d'un partenariat payant d'une durée de trois saisons avec Peugeot Sport, à compter de 1998. Prost comptait sur une fourniture de moteurs gratuits pendant cinq saisons, comme pour la plupart des partenariats avec un grand constructeur mais l'arrivée du nouveau PDG Jean-Martin Folz (successeur de Jacques Calvet pro F1) a compromis ses vues.



La prise de contrôle d'Alain Prost se traduit par l'arrivée de très nombreux nouveaux sponsors : Canal+, qui vient alors d'acheter les droits de diffusion numériques du championnat du Monde, BiCAlcatel... André de Cortanze et Frank Dernie sont remerciés et Bernard Dudot, l'ancien directeur technique de Renault Sport, devient directeur technique et Loic Bigois concepteur en chef.




Prost Grand Prix effectue ses débuts en Formule 1 en Championnat du monde de Formule 1 1997sur la base de l'équipe Ligier, avec un châssis siglé JS45 (dénomination en JS historique chez Ligier en hommage à Jo Schlesser), des moteurs Mugen-Honda et des pneumatiques BridgestoneOlivier Panis réalise un excellent début de saison, avec deux podiums au Brésil et en Espagne, des arrivées dans les points en Australie, pour la toute première course de l'écurie, et à Monaco, deux départs en deuxième ligne, et une troisième place au championnat du monde.


Shinji Nakano, qui est aligné en contrepartie du contrat avec Mugen-Honda, a plus de difficultés, et Alain Prost n'hésite pas à qualifier la deuxième monoplace de voiture morte. Nakano parvient tout de même à marquer un point au Canada, Grand Prix qui marque un tournant dans l'histoire de Prost GP puisque Panis y est victime d'un grave accident et sera absent plusieurs mois.



Jarno Trulli, alors managé par Briatore et préféré à un pilote français, le remplace à partir du Grand Prix de France mais les performances d'ensemble de l'équipe baissent et le moteur Mugen-Honda connaît plusieurs problèmes de fiabilité. Trulli finit tout de même quatrième enAllemagne, et Nakano sixième en Hongrie. En Autriche, Trulli part en seconde ligne et mène la course pendant 37 tours avant d'abandonner sur casse moteur au 58e alors qu'il était deuxième. Panis revient au Grand Prix suivant, au Nürburgring, et marque un nouveau point, le dernier de la saison. L'équipe termine sixième du championnat.


1998 est l'année des véritables débuts de l'écurie qui entame son partenariat avec Peugeot Sport et aligne sa première monoplace, la Prost AP01.









AP01




Prost Grand Prix perd logiquement son statut d'écurie de développement Bridgestone au profit de McLaren-Mercedes. Au cours de l'hiver, l'équipe déménage, quittant l'usine Ligier de Magny-Cours pour s'installer à Guyancourt. Enfin, le règlement 1998 a fortement changé (pneus sculptés, aéro modifiée...) et tout ces changements entraînent de grandes difficultés pour Prost GP dont le début de saison est très difficile.


L'équipe est, de plus, victime de problèmes de fiabilité avec sa boîte de vitesses mise au point par Peugeot Sport et ne marque qu'un seul point sur l'ensemble de la saison, sous le déluge de Francorchamps, grâce à Jarno Trulli. Elle ne termine que neuvième du classement constructeurs.




1999 doit être la saison de la reconquête : la Prost AP02 a été conçue avec le soutien de John Barnard, le déménagement et l'arrivée de Peugeot ont été digérés. Dès le début de saison, on constate une nette amélioration des résultats puisque Trulli est troisième en Australie avant d'être victime d'un souci avec la trappe à essence qui le renvoie en fin de peloton où il s'accroche avec Marc Gené.











AP02




Au Brésil, Panis marque son premier point depuis plus d'un an malgré une pénalité pour départ anticipé. À Monaco, Trulli est sur le point de marquer un point quand il sort à Sainte-Dévote. Il marque enfin sur le circuit de Barcelone. À Magny-Cours, les voitures partent troisième et huitième grâce à la pluie et finissent à la porte des points. Les occasions manquées accroissent la déception et on commence à évoquer un départ de Peugeot. Alain Prost noue alors des contacts avec Supertec et Mercedes-Benz. En Allemagne, les Prost sont performantes et marquent un point grâce à Panis. Enfin, au Nürburgring, Trulli profite des conditions météo pour finir deuxième. Au Japon, Panis est troisième avant d'abandonner sur problème électrique. Prost Grand Prix termine à la septième place du championnat mais les occasions manquées font naître une déception qui entraîne un grand recadrage de l'écurie.



En 2000, Prost change drastiquement son personnel. Alan Jenkins, designer de la Stewart Grand Prix de la saison 1999 dessine la nouvelle AP03 avec John Barnard et Loïc Bigois. Panis et Trulli sont remplacés parJean Alesi et Nick HeidfeldYahoo, nouveau commanditaire, remplace Canal+ et Alcatel. Enfin, Peugeot crée le bloc A20 nouvelle génération, plus puissant et plus léger. Mais ce moteur connaît de gros problèmes de fiabilité qui limitent le développement de la monoplace. 





Le moteur Peugeot A18 V10 de 2 998 cm³ F1 (AP03)




Logiquement, le début de saison est très difficile car les voitures ne sont ni performantes ni fiables. La plupart des contrats de sponsoring ainsi que celui de Peugeot arrivent à échéance. La seule lueur d'espoir est la 7e place en qualification d'Alesi à Monaco, non concrétisée à cause d'un problème de transmission.









AP03


Les employés de Peugeot se mettent même en grève lors du warm-up du Grand Prix de France à cause de critiques répétées de Prost et Alesi. L'écurie boit la coupe jusqu'à la lie lorsque les deux voitures s'accrochent lors du Grand Prix d'Autriche. En n'inscrivant aucun point dans la saison, l'équipe se classe dernière du championnat du monde.



En 2001, Prost Grand Prix doit repartir de zéro. Peugeot a quitté la Formule 1, et Ferrari demande 28 millions de dollars pour son bloc de la saison précédente rebadgé [[Acer (entreprise)|Acer]. Or l'écurie a perdu de nombreux sponsors (GauloisesYahoo...) qui ne sont pas totalement remplacés par Acer, Adecco, PSN (Pan American Sport Network), Dark Dog et Brastemp. De plus, la 11e place de l'année précédente prive l'équipe du transport gratuit sur les Grands Prix. Pour amener de l'argent frais, l'ancien pilote Pedro Diniz achète 40 % de l'écurie et le pilote payant Gaston Mazzacaneremplace Heidfeld. Enfin, Michelin, qui revient en F1, remplace Bridgestone et Henri Durand, ex-chef aérodynamicien chez McLaren, remplace Jenkins et Barnard.









AP04




Dès le début de saison, la voiture est fiable mais manque de vitesse. Sous la pluie brésilienne, Alesi est sur le point de marquer un point, mais il finit septième. Mazzacane, peu performant, est remplacé par Luciano Burti qui a débuté la saison chez Jaguar. Alesi se classe 6e à Monaco puis 5e à Montréal mais l'ambiance se détériore en raison des problèmes financiers.


Lors du Grand Prix national, à Magny-Cours, un problème de fond plat provoque la décision de départ d'Alesi qui marque tout de même un dernier point pour son dernier Grand Prix, en Allemagne, avant son départ pour JordanHeinz-Harald Frentzen le remplace mais il ne marquera aucun point malgré une 2e ligne en Belgique où Burti est victime d'un grave accident. Il est remplacé, sans plus de résultat, par Tomáš Enge. Prost finit 9e du championnat, totalement exsangue financièrement.



Le 22 novembre 2001, Prost Grand Prix est mis en redressement judiciaire avec une dette de 30,5 millions d'euros. Faute de repreneur, l'équipe est mise en liquidation judiciaire le 15 janvier 2002. La société Phoenix Finance Ltd de Charles Nickerson et Tom Walkinshaw, le patron d'Arrows, tente de racheter les droits et les monoplaces mais comme la FIA ne les autorise pas à s'engager aux Grands Prix de Malaisie et du Brésil, les deux hommes renoncent.

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L'histoire de Prost GP est très trouble, car très politisée. Ligier a été à un moment sous le giron Walkinshaw/Briatore, mais les objectifs de ces derniers étaient malgré tout financier, ce qui ne plaisait guère à Guy Ligier, fondateur de l'écurie. De l'autre côté, on avait Prost, qui voulait s'investir dans la F1 après sa retraite (rappelons qu'il a réalisé quelques séances d'essais avec McLaren, notamment en 96, saison durant laquelle il était "conseiller spécial" de l'équipe).

Ligier et Prost, ce ne sont pas vraiment le même genre d'hommes. Ligier était plutôt proche des politiques de gauche locaux, ce qui lui a permis de pouvoir plus facilement promouvoir auprès du gouvernement de l'époque le circuit de Magny Cours comme lieu pour le GP de France. Prost, lui, n'a jamais caché qu'il était de droite, bien vu de Chirac et faisant partie des soutiens (plus tard) de Sarkozy.

A la moitié des années 90, on a donc deux grands monuments du sport auto français qui sont dans une sorte d'impasse. L'affaire finit par se conclure: Prost devient patron de Ligier, appose son nom avec la bénédiction du gouvernement. La première saison, notamment au début, avant l'accident de Panis est prometteuse. Une grosse pression est mise pour que cette jeune équipe Française s'allie à Peugeot pour 98, désormais seul motoriste tricolore officiellement présent en F1, avec une fois de plus la bénédiction du gouvernement, afin de faire une sorte d'équipe de France de F1, avec le soutien de Gauloises, Total, Bic, Canal +, Alcatel... bref, que du lourd. Malheureusement, ça n'a pas fonctionné, et ce fut alors la débandade, même si en façade tout le monde essayait de sauver les apparences. La fin de saison 99 et l'intersaison 99/00 (avec le recrutement de Alesi, Heidfeld (jeune et prometteur poulain de Mercedes), de Alan Jenkins, directeur technique qui a conçu la Stewart, révélation de 99 et que Prost connaissait de l'époque McLaren) ont fait naître des espérances proportionnelles à la déception de voir que rien ne fonctionnait. Peugeot qui revenait en Rallye et y gagnait voulait passer sous l'éteignoir ce fiasco, Gauloises, racheté par Altadis qui commence à supprimer des emplois en France, Yahoo -sponsor de poids arrivé à l'intersaison, avec un gros chèque grâce au boom d'Internet et des sartups- qui fait vite ses valises...

Tout le monde accuse son voisin d'être responsable, et le pouvoir politique, pourtant impliqué jusqu'au bras dans la genèse de cette écurie, va vite fait bien fait jouer la politique de l'autruche. Prost parvient à avoir un moulin Ferrari pour 2001 et 2002, mais espère convaincre Renault de l'aider... En vain. Tout ça, parce que comme vous l'avez dit plus haut, Schweitzer et son directeur de la com' ne voulaient pas qu'il puisse y avoir "plus Français" que l'équipe offcielle... qui pourtant repose à 60% sur des infrastructures anglaises (puisque les F1 sont conçues et assemblées à Enstone, seuls les moteurs sont fabriqués en France, chez Mécachrome) et sur un personnel international, quand Prost importe ses moteurs, mais conçoit et assemble tout à Guyancourt, avec un personnel majoritairement français.

Prost a longtemps été l'image de la France qui gagne en F1, car quoi qu'on en dise, dans les années 90's, même si les moteurs Renault étaient LA référence, il n'en demeure pas moins que c'était Williams l'écurie à battre... le motoriste, aussi important qu'il soit dans la performance, n'est que "secondaire" d'un point de vue communication, image etc... Car excepté en France, les fans supportaient Williams pour Williams ou ses pilotes, mais pas pour Renault! On retrouve le même phénomène avec McLaren-Mercedes, que les teutons supportent pour le moulin de chez Benz plus que pour McLaren en général, ce qui est moins vrai à l'international (les anglais, français, japonais etc... fans de McLaren-Mercedes le sont plus probablement pour McLaren ou ses pilotes que pour le moteur!). Alors voir Prost perdre, qui plus est voir Prost-Peugeot, véritable équipe de France de F1, être la risée du paddock, ça a juste inspiré cette réflexion à tous les investisseurs: "Courage, fuyons!". Ainsi, en ne prenant pas sa part de responsabilités, on laisse Alain et sa bande dans la merde, voire on le montre du doigt pour bien montrer qu'on n'est pas "la France qui perd", et on donne les clefs à Renault pour aller redorer le blason au lieu de jouer l'unité.

On a pu observer un phénomène assez similaire en 2002 après la coupe du monde de foot: les instances fédérales ont bien pointé du doigt les joueurs et le staff (responsables de l'échec, c'est clair; comme Prost et Peugeot ont incontestablement des choses à se reprocher dans la gestion de leurs saisons communes) mais ont été incapables d'avouer publiquement qu'eux aussi avaient leur responsabilités et que leur mode de travail ou leur mode décisionnel était à revoir.

C'est en fait une situation bien Française: on fait les fiers avant, on bombe le torse, et si on échoue, tout le monde s'en va. Dommage, car nous y avons perdu un tremplin intéressant pour nos jeunes pilotes, mais aussi un certain savoir faire.

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