Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
scuderia57

Joakim Bonnier

Messages recommandés

Joakim Bonnier

Et oui, ça faisait un petit moment que j'avais envie qu'on en parle...



Né le 31 janvier 1930 & décédé le 11 juin 1972 au MANS



Joakim Bonnier (surnommé affectueusement « Jo » ou « Jocke »), né le 31 janvier 1930 à Stockholm, Suède, et mort le 11 juin 1972 au Mans, France, est un pilote automobile suédois qui s'illustra dans les années 1960 tant en Formule 1 qu'en endurance.
Francophone, il vivait en Suisse, près de Fribourg. C'était aussi le siège de ses écuries, le Bonnier Racing Team et le Bonnier Switzerland Team.

Jo Bonnier est né à Stockholm au sein de la riche famille Bonnier. Il parle six langues et ses parents espèrent qu'il deviendra médecin. Son père, Gert, est professeur de génétique à l'université de Stockholm et plusieurs membres de sa famille travaillent dans l'édition, domaine qu'il envisage de rejoindre pendant un temps. Il étudie les langues pendant un an à l'Université d'Oxford puis vient à Paris où il se prépare à travailler dans l'édition.

Parallèlement, il commence à faire des courses à l'âge de 17 ans sur une vieille Harley-Davidson. Il retourne en Suède en 1951 et prend part à plusieurs rallyes et courses sur glace à bord d'une Simca puis d'une Alfa-Romeo, marque dont il est le représentant distributeur pour la Suède.

Comme beaucoup de Grands Pilotes, Joakim BONNIER commença sa carrière en Rallyes :

ALFA ROMEO lors de l'HINDAS ICE RACE du 26 février 1956

... & au NÜRBUGRING, toujours en 1956 :


Il prend part à cinq grands rallyes dont le Midnattssolsrallyt entre 1953 et 1957. Il prend une quatrième place en 1954 (équipage : J. Bonnier/B. Boeson sur Alfa Romeo) et il semble même qu'il soit passé près de la victoire en 1957.

1957, à HELSINKI cette fois :


... ainsi qu'à MONZA :


... & PESCARA :


Il participe à d'autres épreuves sur circuit comme le Daily Express à Silverstone, en 1958, sur une PV544. On le trouve aussi dans des courses de côte.

Il débute en Formule 1 au Grand Prix d'Italie 1956 avec l'équipe officielle Maserati.

C'est sur une MASERATI 250 F qu'il fit ses (petits) débuts en F1 au Grand Prix d'ITALIE sur le Circuit de MONZA :

Bon, pas terribles les débuts (abandon au 6e tour), mais faut bien commencer

... à CARACAS, il explose carrément sa barquette dans un lampadaire




D'ailleurs, en parlant de F1, pour cette saison 1957, il participa (toujours sur sa MASERATI 250F) au GP d'ARGENTINE (7e place) ; au GP de GRANDE-BRETAGNE à AINTREE (abandon au 17e tour) ; abandon également à PESCARA, au 7e tour ; & à MONZA (30e tour)

GP de GRANDE-BRETAGNE à AINTREE


Il continuera à courir sur Maserati avec la Scuderia Centro Sud puis sur sa propre Maserati. Sa carrière manque de s'achever en septembre 1958, à Imola, lors d'un accident où il est projeté hors de son véhicule. Il souffre d'une concussion, de plusieurs côtes cassées et d'une vertèbre brisée, et sa voiture est réduite en miettes. Peu après, il entre dans l'écurie BRM avec laquelle il marque ses premiers points au Grand Prix du Maroc en 1958 avec une très belle quatrième place. Ses progrès se confirment l'année suivante avec sa pole position au Grand Prix des Pays-Bas, sur le circuit de Zandvoort, épreuve qu'il remporte après un coude à coude serré avec les Cooper de Moss, Brabham et Gregory. Il termine le championnat 1959 à la huitième place.

Coupe International de Vitesse, Reims, le 5 juillet 1959
Au volant de sa Formule 2 Porsche 718/2 usine, Jo Bonnier va prendre la 3ème place derrière Hans Hermann qui pilotait la fameuse Behra-Porsche, et le vainqueur Stirling Moss sur sa Cooper Rob Walker.
(Châssis 718/2#001)
Copyright McKlein





La saison 1960, toujours chez BRM, est plus morose, Bonnier ne finissant que deux fois dans les points à Monaco et aux USA. Début 1961 il signe chez Porsche, écurie pour laquelle il courait déjà en Sport et en Formule 2.
Volant démontable en 1962 sur la Porsche 804 (châssis 804#02) lors du Grand Prix des USA...



À partir de 1963, après le retrait de Porsche en Formule 1, il court pour l'écurie Rob Walker, et termine sa carrière en monoplace sur les voitures de sa propre écurie mais son intérêt pour la Formule 1 diminue à partir de 1966 et il ne court plus qu'occasionnellement de 1969 à 1971.

Dernière course en Formule 1 pour Jo Bonnier...
3 octobre 1971 à Watkins Glen sur la McLaren M7C (châssis M7C#01)



Indépendant en 1966, il va monter l'équipe "Anglo-Suisse Racing Team" pour faire rouler en F1 sa dernière acquisition : la Cooper T81 à moteur V12 Maserati.
(Châssis T81#F1-5-66)
Cette photo nous montre un "Jo Bo" placide, en train de lire un magazine, dans le paddock de Monza pour le Grand Prix d'Italie, en septembre 1966.
En course, il va abandonner au 12ème tour...

Copyright Ferret fotographic


"Jo Bo" au volant de la Brabham BT7 de l'écurie Rob Walker (châssis BT7#F1-2-63) au Grand Prix de Monaco 1965
Couché, sans harnais, pour 100 tours de Monaco (enfin 97 pour notre suèdois, qui termine 7ème à 3 tours)

Copyright Franco Varisco


Grand Prix de Bruxelles 1961
Jo Bo sur la Porsche 718/2 "usine" (châssis 718/2#04
)


En parallèle avec cette carrière de pilote de Formule 1, il participe à de nombreuses courses de voitures de sport. Il remporte la Targa Florio en 1960 et 1963 ainsi que les 12 Heures de Sebring en 1962. L'année 1964 est sa meilleure années en tant que pilote, il prend la seconde place des 24 Heures du Mans (en équipe avec Graham Hill)

Le Mans 1969...



à bord d'une Ferrari P et gagne une course à Montlhéry ainsi que les 12 Heures de Reims, toujours avec Graham Hill. Sa dernière grande victoire a lieu en 1966 quand il remporte les 1 000 kilomètres du Nürburgring (avec Phil Hill).

Ayant accidenté sa propre McLaren aux essais du Grand Prix du Mexique 1968, JoBo se fait prêter le mulet RA301 de l'équipe Honda usine par Nakamura...
Au volant, il va faire une course modeste et solitaire et, en terminant à un tour, il s'empare de la cinquième place et rapporte deux points au championnat du monde !
(Châssis RA301#F802)



En 1968, il participe à la CanAm au volant d'une Mc Laren, finissant second lors du premier Grand Prix mais étant poursuivi par des problèmes mécaniques pendant tout le reste de la saison.

Grand Prix d'Allemagne 1966
Cooper T81 Maserati (châssis T81#F1-5-66)
Notez la taille de l'arceau...de sécurité !



... aux 24 Heures du MANS :





Au début des années 1970, il monte sa propre écurie et la fait participer au Championnat du monde des voitures de sport et remporte le Championnat d'Europe des voitures de sport en 1970. Il se tue lors des 24 Heures du Mans 1972 quand sa Lola T280 entre en collision avec une Ferrari Daytona conduite par le pilote amateur suisse Florian Vetsch. Son véhicule est catapulté dans les arbres et il est tué sur le coup.

Une belle photo de la Maserati T61 Camoradi pilotée par Jo Bonnier à Karlskoga
Copyright Olle Stackman

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites




"La dernière fois que j'ai vu la Lola de Jo, elle volait à travers les arbres tel un hélicoptère...". Vic Elford fut l'un des premiers, en ce 11 juin 1972, à s'immobiliser sur les lieux du crash, peu avant le freinage d'Indianapolis, sur le circuit du Mans. Il n'y avait déjà plus rien à faire. La T280 jaune, après s'être accrochée avec la Ferrari d'un amateur, avait décollé et s'était fracassée sur la cîme des arbres. C'était la... treizième participation de Joakim Bonnier (né le 31 janvier 1930) aux 24 Heures, où il n'avait finit qu'une fois, deuxième en 1964 sur Ferrari 250 LM avec Graham Hill. Graham, un ami cher avec qui il partageait les bons mots et qui lui avait demandé de devenir parrain de son fils Damon.

Un phénomène, ce Bonnier, loin des têtes brûlées qu'on imagine devenir pilotes. Issu d'une riche famille suédoise d'origine allemande ayant fait fortune dans l'édition, il était le fils d'un généticien de l'université de Stockholm, et lui-même avait la tête bien pleine. Ayant étudié un temps les langues à Oxford (après avoir renoncé à une carrière militaire), il en parlait six ou sept couramment.

Destiné à une vie d'homme d'affaires, c'est pourtant vers l'automobile qu'il se dirigea, après avoir débuté sur deux roues. Devenu importateur Alfa Romeo dans son pays, il fit courir des modèles de la marque, essentiellement en rallyes et en épreuves sur glace. En 1955, il s'aligne en GT, en Angleterre.



Premiers pas en F1 dès 1956, sur une Maserati 250F, d'abord dans l'équipe d'usine puis en tant que privé.

Le 2 septembre 1956, il effectue des débuts inattendus en F1, lors du Grand Prix d'Italie. Luigi Villoresi est malade ce week-end-là. Le dimanche, après une poignée de tours, il rentre au stand, incapable d'aller plus loin. Le directeur de course de l'équipe officielle Maserati demande à Jo – qui dispute à Monza une manche de GT – de sauter dans son baquet. Le Nordique n'a jamais mis les pieds dans une Formule 1, mais qu'à cela ne tienne  ! Quatre petits tours seulement avant que le moteur cède, qu'importe  : Bonnier a le virus.
En 1957, il s'aligne, toujours sur une 250F plus très fraîche, tantôt avec sa propre structure, tantôt au sein de la Scuderia Centro Sud. Une septième place en Argentine, puis rien que des casses mécaniques. 1958, dans les mêmes conditions, n'est pas meilleure, en dépit de deux secondes places dans des courses hors-championnat. Il frôle même le pire à Imola, où il se brise une vertèbre et plusieurs côtes dans un monstrueux accident. En fin de saison, BRM l'embauche. Il découvre la P25 à Monza en la... détruisant, mais au Maroc il est quatrième  : il a gagné un poste à temps plein pour 1959.



Sa victoire à Zandvoort en 1959 : premier succès pour BRM et grande première pour un pilote suédois.

La P25 est symbolique de la lente agonie des monoplaces à moteur avant. En outre, elle manque de fiabilité et son freinage est aléatoire vu l'existence d'un seul disque à l'arrière. Mais elle peut rugir, la preuve  : à Zandvoort, troisième rendez-vous de l'année, Joakim est en pole position, cerné par les agiles Cooper T51 à bloc arrière. C'est celle de Masten Gregory qui est la première à porter des banderilles dimanche, l'Américain prenant la tête au deuxième tour. Il va hélas rencontrer des soucis de boîte de vitesses. Bonnier récupère la première place au 12ème tour pour la céder au 30ème passage à Jack Brabham, qui va connaître la même mésaventure.

A la 60ème boucle, la dernière Cooper officielle, celle de Stirling Moss, prend à son tour les commandes jusqu'à ce qu'elle casse sa... boîte. Après plus de deux heures de lutte, Joakim remporte ce Grand Prix des Pays-Bas. Premier succès BRM, le premier aussi d'un Suédois. L'impeccable Bonnier, reconnaissable à son bouc, l'ignore encore  : il ne montera plus jamais sur un podium en Formule 1 (sauf hors-championnat), ni ne décrochera plus la moindre pole. La suite de la campagne se limitera d'ailleurs à une cinquième position en Allemagne, avec la huitième finale au championnat.



Pilote officiel Porsche au début des années 60 en F1 et en F2, mais dans l'ombre du grand Dan Gurney.

Resté chez Alfred Owen en 1960, Bonnier ne peut faire mieux que deux cinquièmes places. Désormais marié (à la petite fille d'Alfred Nobel, l'inventeur de la dynamite !), bientôt père de famille (deux garçons), il s'investit de plus en plus en Endurance. Recruté par Porsche, il enlève la Targa Florio avec Hans Hermann, ainsi qu'une épreuve de Formule 2 dans des conditions climatiques dantesques sur la Südschleife au Ring. Des performances qui lui valent d'intégrer l'équipe F1 quand Porsche s'y lance, en 1961.

Durant deux ans, Jo va être dominé par son équipier Dan Gurney. L'Américain est un champion du monde en puissance, qui offrira au constructeur germanique son unique victoire, au Grand Prix de France 1962 à Rouen. Très marqué par la mort de son ami von Trips l'année précédente à Monza, Bonnier va s'engager en faveur de la sécurité des pilotes, devenant le premier président du GPDA (Grand Prix Drivers Association).


A
près le drame de Monza en 1961, Bonnier devint président du GPDA afin de lutter pour la sécurité.

N'obtenant plus de volant d'usine, le natif de Djugarden se rabat chez Rob Walker, le meilleur team privé. 1963 sera décent avec une Cooper, 1964 et 1965 de plus en plus décevants avec des Brabham. Bonnier brille heureusement en Endurance  : vainqueur des 12 heures de Sebring 62 avec Lucien Bianchi sur Ferrari et de la Targa Florio (de nouveau) en 63 avec Carlo Abate sur Porsche. En 1966, c'est une Chaparral que lui et Phil Hill font triompher aux 1000 km du Nürburgring.

Désormais, c'est avec l'Ecurie Bonnier que Joakim poursuit son périple en F1. Il est un des conseillers du film Grand Prix de John Frankenheimer. Sportivement, c'est la dégringolade. Cooper, Brabham, McLaren, Lotus, il se fera même prêter un châssis de réserve Honda à Mexico en 1968, qu'il mènera au cinquième rang.



Fin de carrière plus discrète en F1, comme ici à Monaco en 1968 sur sa McLaren M5A à moteur V12 BRM.

A partir de 1969, ses participations se font sporadiques, et il recule de plus en plus vers le fond de grille. Watkins Glen 71, sur McLaren M7C, sera son 119ème et dernier engagement en Grand Prix après quinze saisons de F1. Jo s'est aussi testé en Can-Am, a remporté le championnat Sports catégorie 2 litres. Ayant pris part à près de 600 courses, Bonnier passe petit à petit de l'autre côté de la barrière.

Au bord du Lac Léman où il s'est installé, il fait construire une usine, lui qui est devenu importateur Lola. Allez, une dernière participation au Mans pour promouvoir le produit.En 1972, il partage sa T280-Cosworth avec Gérard Larrousse et Gijs Van Lennep. Après avoir été retardés, ils sont revenus en 8ème position dimanche matin, et Bonnier est à l'attaque. On connaît la suite. Un des derniers gentlemen drivers disparaît, à 42 ans.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...