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Une victoire qui ne manque pas de piquant.Enchaîner les temps scratches et faire la nique à une concurrence impuissante - son péché mignon : Sébastien Loeb n'aura attendu que trois rallyes cette saison pour retomber dans ses "travers". L'an passé, le champion du monde avait au moins eu la courtoisie d'accorder une once d'espoir à ses rivaux le temps de cinq épreuves avant de prendre les commandes du championnat pour ne plus les lâcher. Certes la donne est différente cette année - l'Alsacien étant censé courir pour une écurie privée - mais la maestria encore démontrée ce week-end par le fleuron du groupe Kronos laisse augurer un épilogue similaire à celui de l'exercice précédent.

Et pourtant, Petter Solberg et Marcus Grönholm, aspirants principaux à la succession du Français, ont bien des arguments à faire valoir cette saison. Le premier sur Subaru, le second sur Ford, bénéficient de montures flambant neuves, polyvalentes et taillées pour briser la suprématie d'un Sébastien Loeb officiellement orphelin du team Citroën qui l'a révélé. Marcus Grönholm n'a d'ailleurs pas tardé à afficher ses prétentions, devançant le Strasbourgeois lors des deux premiers rendez-vous de l'année, à Monaco et en Suède.

Grönholm rapidement écarté

Le Finlandais a néanmoins précipitamment hypothéqué ses chances de réaliser la passe de trois à l'occasion du rallye mexicain. Très offensif comme à son habitude, le fer de lance du constructeur américain a chèrement payé sa pugnacité dès le quatrième chrono, victime d'un tonneau tandis qu'il cravachait pour combler le retard accumulé sur un Petter Solberg impérial à l'attaque du tracé sinueux et escarpé de la région de Leon, et leader du rallye maya au terme de la première étape. Une domination provisoire bâtie essentiellement sur la première boucle à la faveur d'une position initiale propice. L'ordre de départ des véhicules étant fonction du classement inversé, le Norvégien profitait en effet d'un parcours balayé par la concurrence (les pistes mexicaines étant particulièrement rocailleuses et poussiéreuses) pour se tailler la part du lion.

Accusant un retard de 34 secondes sur l'homme de tête à l'issue des quatre premiers tronçons, Sébastien Loeb amorçait son retour en empochant deux scratches pour conclure la journée de vendredi avec un déficit réduit à neuf secondes. Dès lors insaisissable, le pilote Kronos continuait sur sa lancée dans la deuxième étape, s'adjugeant six spéciales sur sept et prenant les rênes de la course tandis que Petter Solberg, leader déchu et malade, était trahi par une mécanique mise à rude épreuve par la haute altitude des plateaux mexicains (près de 3000 mètres). Fort d'une avance de 50 secondes à l'orée de l'ultime étape, Sébastien Loeb enfonçait le clou dans le premier chrono dominical et gérait sereinement une fin des débats dénuée de suspense.

Le rallye du Mexique comptait parmi les trois épreuves qui se refusaient jusqu'alors au champion du monde français, seuls le Japon et le RAC (1) demeurent aujourd'hui des terres à conquérir pour le pilote vedette de Citroën, dont le palmarès affiche désormais 21 victoires, soit cinq de moins que le record détenu par l'Espagnol Carlos Sainz (26). Une considération qui n'émeut certainement pas le protégé de Guy Fréquelin, soucieux avant tout de défendre son titre suprême et préparer une retraite dorée à la Xsara, déjà consacrée ces trois dernières années. Un objectif en bonne voie puisque l'écurie privée Citroën Kronos pointe dorénavant en tête du classement des constructeurs devant Ford et ses bolides d'usine...


(1) En position de leader l'an passé sur le rallye d'Angleterre, Sébastien Loeb avait volontairement écopé d'une pénalité le privant de la victoire et ajournant son sacre mondial, en hommage à Michael Park, le copilote de Markko Märtin, tout juste décédé sur les pistes du RAC.