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Kelly1111

Lotus Exige S

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Ne vous fiez pas à son 4 cylindres. Cette Lotus est une sportive pure et dure, faisant passer le plaisir de conduire avant toute autre considération.

Si vous trouvez la Lotus Elise trop édulcorée, alors nous avons ce qu'il vous faut : l'Exige S ! A la fois légère, agile et très performante, cette Exige à compresseur à tout d'un kart. Faites vos jeux et en piste !

Depuis l'apparition d'une certaine Seven, voiture de sport minimaliste apparue en 1957, Lotus a pris une place à part parmi les constructeurs de voitures de sport. En fait, sans le savoir, Colin Chapman oeuvrait déjà contre le fléau de notre siècle : la surcharge pondérale ! A ses yeux, "light is right" était devenu une maxime inébranlable, sa raison de vivre. Un adage qui reste d'actualité dans la gamme Lotus actuelle, que ce soit sur l'Europa S ou la frêle Elise, apparue en 1996.

Cette dernière, héritière directe des mythiques Elan, ne cesse de se bonifier au fil des ans... Après un sérieux restylage en 2000, voilà que ce roadster au look so british se métamorphose en un coupé au look ravageur en 2004, pour devenir l'Exige. Cette version extrême, bien que coiffée d'un toit agrémenté d'une prise d'air, n'a pourtant rien d'une confortable GT.

Il s'agit toujours d'une sportive pure et dure, faisant passer le plaisir de conduire avant toute autre considération. Pourtant, son modeste 4 cylindres de 189 ch d'origine Toyota n'a pas de quoi déclencher les passions.


Vrai, mais lorsqu'il est placé en position centrale arrière afin d'optimiser la répartition des masses et qu'il s'invite dans une auto n'excédant pas 875 kg, on obtient alors un rapport poids/puissance détonnant, à faire pâlir une Ferrari. Histoire d'enfoncer le clou, voilà que la puce des circuits devient une bête assoiffée de chronos, à travers la déclinaison S.

Un S qui signifie Supercharged. En effet, cette Exige reçoit l'apport d'un compresseur. De quoi transfigurer cette auto en une redoutable sportive, gagnante sur tous les tableaux. Avec une puissance désormais établie à 220 ch (pour 935 kg), le couple progresse sensiblement, chose appréciable en ville, mais ce gain profite surtout aux reprises, dignes d'une super-sportive ! Avec un rapport exceptionnel de 4,2 kg/ch, l'Exige S pulvérise le 0 à 100 km/h en 4,6 secondes et accroche les 235 km/h chrono. Des valeurs à rapprocher d'une surpuissante Bentley Continental GT qui développe la bagatelle de 558 ch !

Mais en observant l'Exige S, on comprend tout de suite qu'elle évolue dans un autre registre que celui du pullman à réaction. Son gabarit contenu (3,79 m de long pour 1,72 m de large) la situe plutôt dans la catégorie "jouet pour adulte", surtout que la hauteur n'excède pas les 1,16 mètres.

Ce concentré de crème anglaise affiche sans détour sa vraie nature de sprinteuse, que ce soit à l'avant, avec ses phares menaçants de poisson-chat cerclant un sourire carnassier en guise de calandre, ou à l'arrière, surplombé par son imposant aileron.

Les amateurs noteront aussi la généreuse sortie de l'échappement central, placé au niveau d'un extracteur d'air. Le profil de cette carrosserie en matériaux composites est tout aussi évocateur, avec de superbes jantes spécifiques noires de 17", une ouïe latérale dans l'aile avant, une écope dans l'aile arrière et cette dorsale courant le long du pavillon pour venir plonger dans le capot moteur. Spectaculaire !

L'intérieur est du même acabit et s'apparente plus à une (petite) salle de gymnastique pour sportifs avertis qu'à un habitacle de voiture. Outre des sièges baquets très enveloppants équipés de harnais 4 points, l'Exige exhibe sans pudeur les dessous de sa structure en aluminium, gage de légèreté et de rigidité.

La place est comptée et s'installer à bord demande quelques talents de contorsionniste, ne serait-ce que pour enjamber les larges pontons avant de se laisser glisser derrière le petit volant recouvert d'alcantara, histoire de parfaire sa prise en main.

Passée cette épreuve, on se sent certes un rien engoncé, mais en faisant parfaitement corps avec ce cockpit, on a la sensation que ces efforts vont être largement récompensés. Déjà, la vision offerte au pilote est réjouissante. La planche de bord intégralement recouverte d'alcantara, abrite des compteurs à fond blanc d'une brillante simplicité : un compte tours gradué jusqu'à 10.000 tr/min et un compteur de vitesse affichant 260 km/h.

Passons sur la finition, un peu sommaire, pour nous attarder sur un détail appréciable : un pédalier tout en aluminium, à l'image du levier de vitesses, forgé dans le même métal. Ce dernier, qui tombe parfaitement sous la main, invite à réveiller cette bombinette pleine de promesses.

Au ralenti, point de pétarades intempestives ou de glougloutements irréguliers, signe que cette voiture est parfaitement civilisée. Cela se confirme en ville, en adoptant une allure de sénateur. C'est l'occasion d'apprécier la souplesse du moteur, très suffisante pour évoluer en cycle urbain (219 Nm à 5.500 tr/min, dont 80% disponibles dès 2.000 tr/min). Aussi, le confort (relatif) des suspensions à triangles superposés étonne, préservant bien les lombaires, que ce soit sur les pavés et autres joints de dilatation.


Mais cet univers hostile n'est pas vraiment son terrain de jeu favori. La carrosserie, très exposée, n'incite pas à la laisser dans la rue et la rétrovision exécrable transforme tout créneau en roulette russe.

En outre, il faut supporter les regards insistants des badauds et composer avec un trafic qui vous semble en format XXL. La moindre citadine vous paraît être un gros 4x4 ! A l'approche de l'autoroute, l'Exige S retrouve enfin une aire de jeu plus favorable et elle s'accapare rapidement, avec une rare férocité, la file de gauche.

Au delà de 4.000 tr/min, le compresseur entre en scène de manière plus spectaculaire, vous collant littéralement au fond des baquets. La poussée, franche et linéaire, est accompagnée par un sifflement strident qui n'a rien de déplaisant. A l'approche des 8.000 tr/min, une diode rouge s'allume, signe qu'il est grand temps de "monter" le rapport supérieur. Et voilà que c'est reparti pour un tour de manège, avec une vitalité débordante. Un bonheur !

A haute vitesse, le niveau sonore est important, mais la tenue de cap reste imperturbable, signe que l'aileron apporte ce qu'il faut en appui. Quant à la direction à crémaillère (non assistée), ultra-directe et précise, elle invite à laisser les mains en permanence sur le volant, ne serait-ce pour éviter de se faire piéger sur un mauvais raccord de chaussée. La rambarde de l'autoroute défile encore vitesse grand V durant quelques kilomètres, le temps de sortir sur une petite départementale, sinueuse à souhait.

Les grandes courbes sont avalées sans prise de roulis avec un grip inouïe grâce à des Yokohama, semblables à des slicks retaillés, faisant office de ventouses. A chaque coup de gaz, cette authentique propulsion privée de béquilles électroniques vous projette dans le paysage, vous obligeant à rester totalement concentré. Le freinage, assuré par 4 disques ventilés, assure. Dommage que l'ABS, non déconnectable, soit un peu trop sensible sur mauvais revêtement.
C'est bien là le seul reproche que l'on puisse faire à cette Exige S, car l'endurance des freins est irréprochable. D'ailleurs, mis à part peut être une élitiste Porsche 911 GT3, on se demande quelle auto de série pourrait suivre un tel rythme d'enfer.

En enfer qui a tout du paradis pour l'amateur de sensations fortes, épris de pilotage. Redescendons sur terre. Ce joujou extra, radical et égoïste est facturé 52.800 €. Le prix à payer pour jouer une bonne partie de kart !

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