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Bob_wallace11

[nouveauté] : Lincoln MKS 2009

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Lassé de ne plaire qu'aux retraités et aux chauffeurs de voitures de place, Lincoln renouvelle son haut de gamme. Etait-il bien avisé de miser sur la traction alors que Cadillac renoue avec la propulsion ?

Sans le savoir, les fidèles des séries télévisées du samedi soir connaissent la Town Car.

La longue limousine noire dans laquelle s'engouffre l'homme d'affaires véreux ? C'est elle ! La berline anonyme qui glisse devant les palaces ? Encore elle. La vaste malle qui digère jusqu'à trois cadavres ? C'est la sienne…

La grande Lincoln est à l'image des Safrane et des Vel Satis bien de chez nous, la réputation sulfureuse en plus.

Cette longue lignée de limousines au luxe et au confort de bon aloi est idéale pour ceux qui désirent échapper au côté tapageur des belles étrangères : hommes d'affaires inquiets du qu'en dira-t-on, septuagénaires nostalgiques des belles américaines d'antan et gestionnaires de flotte séduits par son rapport inégalé entre coût d'entretien, longévité mécanique, valeur de revente et prestige.

Sans le soutien de cette profession et celui, plus anecdotique, de la pègre, la Town Car n'aurait jamais connu une telle longévité. Car à bien y regarder, sa fiche technique sort tout droit du musée.

C'en est fini du châssis séparé !

La Town Car incarne l'ultime représentante des conceptions qui avaient cours autrefois à Detroit.

Avec ses sœurs Ford Crown Victoria et Mercury Grand Marquis (plus humbles mais mécaniquement identiques), la grande Lincoln est la dernière propulsion américaine à moteur V8 construite sur un châssis séparé. Ce qui explique son habitabilité ridicule au regard de ses mensurations imposantes.

Avec sa boîte à quatre rapports et son 4,7 litres de seulement 289 chevaux, la Town Car est un véritable dinosaure au pays des mécaniques aux rendements prodigieux des orfèvres japonais et allemands. Tout pour le couple ! semble être sa devise, à l'instar de sa concurrente la plus proche, la Chrysler 300 C 5.7 Hemi de 340 ch.

Révolution de style

La Town Car sillonne les beaux quartiers et les parkings d'aéroport sous sa forme actuelle depuis 1998, date de sa dernière refonte en profondeur. Mais elle repose sur une plateforme Panther conçue dans les années 1970 !

Ne croyez pas que la FoMoCo en tire un bénéfice particulier : de tous les modèles que compte sa vaste gamme multimarque, la Town Car est le plus coûteux à produire. Dommage.

Pour autant, et c'est là que l'histoire confine à l'extraordinaire, cette Lincoln n'est pas encore bonne à ranger parmi les "antiquités" qui sillonnent les routes des pays émergents.

Songez qu'elle est la première voiture de tous les temps à laquelle le NHTSA (National Highway and Trafic Safety Administration) ait décerné la note maximale de cinq étoiles dans toutes les catégories (protection des adultes, des enfants comme des piétons).

Il s'agit là d'une belle démonstration de savoir-faire de la part des ingénieurs de chez Ford, sinon de leur obstination. Mais c'est surtout la preuve qu'un long capot fait décidément beaucoup pour l'absorption de l'énergie cinétique en cas de choc… De quoi mieux apprécier l'allongement généralisé des modèles chez tous les constructeurs.

Une succession difficile

Sachant cela, on comprend qu'ils soient quelques-uns à pleurer la Town Car, dorénavant disponible en une seule finition destinée aux loueurs. Ils regrettent déjà son velouté et son charisme, sa ligne élégante et sa calandre imposante.

Pour ses aficionados, la conversion risque d'être difficile. Comme s'il fallait signifier la fin des temps euphoriques, Lincoln a décidé d'en finir avec les noms évocateurs du passé. Fini les Town Car, Zephyr ou Aviator : aujourd'hui s'ouvre le règne des combinaisons de lettres ineptes.

On connaît le raisonnement qui pousse les constructeurs à préférer des désignations alphanumériques aux patronymes francs et entiers. Ils espèrent ainsi favoriser la notoriété du nom de leur marque plutôt que celle d'un modèle à succès. Mais qui voudrait troquer la flamboyance d'une Town Car contre l'anonymat d'une MKS ?

Traction et V6

La grande Lincoln renonce aux roues arrière motrices pile au moment où Chrysler et Cadillac renouent avec cette formule. La 300 C et la toute dernière CTS démontrent de fort belle manière que l'Américaine de luxe et de caractère n'est pas un genre désuet.

La nouvelle MKS devra se mesurer au V8 Hemi ainsi qu'au magnifique V6 Northstar à injection directe de 304 chevaux avec, au lancement, un simple V6 3.7 de 270 ch apparu sous le capot du Mazda CX-9, évolution du 3,5 litres Ford lancé l'an dernier.

Les Américains devront patienter jusqu'en 2010 pour que la MKS hausse le ton avec une version double turbo à injection directe estimée à quelque 415 chevaux. Une puissance qui nécessitera l'adoption de la traction intégrale.

Pour l'heure, aucun V8 n'est inscrit au programme. Et d'aucuns d'espérer voir une Lincoln plus vaste encore venir chapeauter la gamme…

Nous n'en sommes pas encore là et, comme chez Cadillac, Lincoln s'en tient à sa volonté d'égaler le rendement et la souplesse d'un V8 avec un V6 de pointe. En somme, la méthode du downsizing vue par les américains.

Gageons que sur un marché où prime traditionnellement l'attrait des grosses cylindrées, la tâche de la MKS s'annonce difficile.

Au moins sa malle se montre-t-elle à la hauteur de la tâche qui l'attend. Qu'il s'agisse d'accueillir des sacs de golf ou quelque mauvais payeur qui aura oublié ce qu'il en coûte de traiter avec la Mafia…

Au moins un parrain sera satisfait de sa nouvelle Lincoln, c'est déjà ça de pris. Mais la MKS devra faire mieux car, comme le disait avec malice Coluche, " un parrain, c'est bien. Mais deux par deux, ça irait plus vite !"



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