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ernest.geay

Expédition en R16 au Maroc

Messages recommandés

Salut,

Oui, j'ai plusieurs road books de pistes sympas datant de moins de 2 ans, pistes que je connais bien pour les avoir faites, si tu veux des tuyaux pas de pbs.
Comment pars tu là bas, traversée de l'Espagne ou bateau ? Perso je pars le 7 octobre par bateau depuis Sète. Je te donnerai par MP mon parcours et les dates, peut être qu'on se verra là bas...

A+
Guillaume

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Bonjour,

Si tu peux me faire parvenir un road book récent, c'est super je te laisse mes coordonées par MP

Je commence la descente le vendredi 5 octobre dans la nuit ou le samedi 6 au matin (suivant état de préparation), ensuite Andaure, Espagne par Madrid, Portugal, Espagne, Algesiras, bateau, Maroc Ceuta (enclave espagnole au Maroc et essence détaxée) et aprés grosse étape vers le sud et pistes
Je descend seul, car il y pal mal d'endroit ou je suis déjà passé sans avoir jamais eu le temps de m'arrêter, il y a deux ou trois stop que je vais essayer de faire : Ilmilchil, la vallée du todra et la vallée du dadés, et plus au sud Erfoud et redescendre jusqu'à la mer, je verrai bien si la caisse suit ! cela sera un bon rodage pour tester la voiture et vérifier le potentiel raid
j'espère bien rencontrer quelques raiders, des 4x4 treux et pourquoi pas des Gazoline
Remontée classique
Je ferai des photos et un petit compte rendu du voyage
Vivement les vacances et le départ

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Bonjour,

Ca y est les pneus sont montés, j'ai fait un test tout terrain, il y a bien du grip, j'ai pris une montée jusqu'au bout alors qu'avec les pneus neige pas moyen d'aller au 3/4,
Le cable d'accélérateur neuf est monté, la pipe d'admission était toute déserrée, ce qui provoquait du ratatouillage à régime constant
Le radiateur export va bien, pas de fuite
Il reste pas mal de chose à faire, la tôle alu pour protéger boite et carter d'huile, vidanges, le lave glace ne marche pas, et les amortisseurs AV fuient


Déjà l'essai est effectué





A dimanche prochain pour ceux qui vont à la Roche de Glun

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Pas trop bruyants les pneus tout terrain sur route? Tu les laisse montés sur l'auto ou tu ne les monteras qu'une fois au pied des pistes africaines?

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Bonjour,

Sur route t'as la sensation de conduire un 4x4 avec un bruit de roulement bien audible à basse vitesse et le train avant est beaucoup moins directionnel
Je les laisse montés pour tout le voyage et j'emporte deux roues de secours (pneus neige usés à 50% pour les pistes sablonneuses)

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Bonjour,

YYYYeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeesssssssssssssssssssssssssss !!!!

Je l'ai fait
Vendredi 20h15, 7476 km

Heureux et fourbu
Demain, début du récit et photos
Maintenant dodo

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Génial Ernest l'aventurier
Tu peux être fier de toi, je m'incline devant un tel périple. Vivement le récit de ton aventure africaine...
:r16:

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Bonjour,

Les photos sont dans l'ordi et redimensionnées je vais faire plusieurs messages

Samedi 6 octobre
Départ prévu le matin, mais je ne suis pas prêt, je vais voir un copain qui bosse dans un garage pour découper la tôle de protection alu et la fixer, à midi trente c'est fait


c'est du 4 mm strié

Je pars à 16h seulement et il manque encore du matos, extincteur, triangle pour l'espagne, carte et guide du Maroc, je ferai les courses en route, direction Sète ou j'ai rendez vous avec Guillaume ou il doit prendre le bateau
J'ai le temps, je descends par la nationale 86, arrivée à Sète dans la nuit, j'ai pu trouver l'essentiel qui me manquait sur la route, les gens sont intrigués, posent des questions : ou je peux bien aller avec une pareille voiture, la réponse je le vois bien les fait sourire; le "bonne chance" est révélateur de leur incrédulité
Je teste mon système de couchage sur le port d'embarquement à Sète, un matelas pneumatique de plage dans le sens de la longueur, c'est impec, j'ai pu dormir confort, je crains pour mon dos (c'est l'âge)

Dimanche 7 octobre
RDV avec Guillaume à midi, j'en profite pour prendre un petit déj en terrasse au soleil, je réalise que je suis bien parti et en vacances, je visite la vieille ville et je vais au marché au puce, je reste raisonnable et n'achète rien
Midi : rencontre avec Guillaume et le petit groupe qui prend le bateau pour Algésiras, pique nique ensemble sur un banc du port


En place pour l'embarquement

J'ai senti un léger septicisme des raiders Gazoline quand j'ai ouvet le capot de la R16, "mais elle est strictement d'origine", dans son jus effectivement le moteur n'est même pas passé au karcher
14h déjà, il faut penser à partir c'est que j'ai de la route, direction la principauté d'Andorre par les départementales, ça tourne c'est presque l'Ardèche, arrivée au Paz de la Caze en soirée


C'est bizness à tous les étages, qu'est que cela a changé, c'est Monaco sans le soleil

Descente sur l'Espagne, Leirida pour rejoindre l'autovia genre d'autoroute gratuite, je roule de nuit, il faut que je descende au moins jusqu'à Zaragosse, je me motive et decide de stopper à 180 km de Madrid, matelas dans la voiture sur une aire de service
C'est une belle journée, la voiture roule comme une horloge, à 100-105 km/h

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Lundi 8 octobre
Toujours sur l'autovia, je contourne Madrid, c'est un vrai noeud autoroutier (l'union Européenne ça a du bon pour financer le goudron), cette fois je ne me suis pas perdu dans ce dédale, et vite direction Badaroz et le Portugal, j'alterne, je mange soit de la charcuterie et du fromage Ardéchois soit des tapas dans les restau en bord d'autovia
J'ai encore du super 95 d'Andorre à pas cher, il m'en reste encore 20l dans un bidon, j'ai eu juste eu le temps de voir le panneau Portugal sur le bord de l'autovia, même pas un cabane de douanier


Les photos risquent d'être statiques, c'est difficile de rouler et prendre des photos

je me suis fais avoir, je me retrouve sur l'autoroute à péage, je prends la première sortie, et en bon Français je râle au péage, direction plein Sud le long de la frontière Espagnole, je roule en disant je vais arriver à la mer, c'est sans compter sur un petit détour pour photographier une R15 portugaise (c'est rare, les potes de l'amicale R15 R17 vont être content)


c'est pas une R16, mais c'est la première voiture de "collection" que je vois, pourtant je fais gaffe

Devinez ce qui m'arrive? une crevaison à l'AR gauche sur le parking d'un super marché en allant faire le plein, changement de roue sous les spots et avec public (c'est mieux qu'en rase campagne de nuit), bon j'ai pris du retard, je roule, je vais y arriver à la mer, non c'est l'océan, je jardine un peu pour trouver un joli coin sur le bord de la plage, enfin on verra si c'est joli demain, en pleine nuit, c'est pas évident; Casse croute, pneumatique et dodo

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Mardi 9 octobre
Au réveil, endroit féérique, une plage magnifique, vous ne pouvez savoir ce que cela fait du bien de prendre un bon bain d'eau de mer bien salée au petit matin avec le soleil levant, mince j'ai oublié de prendre une photo, je garderai le souvenir égoïstement, petit déj dans la ville voisine


Petite maison portugaise

En route vers l'Espagne, c'est le fleuve qui fait frontière, c'est la seule photo que j'ai à prés pu faire en roulant


Ça craint un peu de photographier en roulant; joli ouvrage, un pont entre le Portugal et l'espagne

Descente au sud est jusqu'à Tarifa, paradis des sky surfers et fun boarders, arrêt sur la plage, il y a du people bien bronzé et bien huilé


Tarifa beach, pointe extrême sud de l'Espagne

Tout va bien, la voiture marche à merveille, je suis déjà content d'être arriver là, de plus ce soir je serai au Maroc, à Algésiras je prends un billet pour le ferry, un rapide, au comptoir, la caissière me demande : aller ou aller-retour, d'un ton convaincu je lui réponds aller et retour, je ne sais pas si elle a compris le sens de mon affirmation. Bonne surprise il font une promo, l'aller et le retour coûtent 56 euros voiture et passager compris, j'ai la baraka

Traversée sans problème jusqu'à Ceuta, enclave Espagnole en terre africaine, plein d'essence et des bidons à 0,81 euro le litre, c'est ce qui s'appelle de la détaxe, même si les policiers espagnols en connivence avec les stations, laissent les touristes faire le plein de leurs bidons et se pointent par hasard pour vous obliger à acheter à prix d'or des bidons soi disant sont homologués et invoquent des raisons de sécurité; je n'ai pas cédé à leurs pressions en affirmant que mes bidons avaient une homologation européenne, ils n'ont plus insisté

A quelques KM de là, la frontière, depuis que je passe par Ceuta, c'est le même rituel avec les policiers et douaniers marocains (ça, ça n'a pas changé), moins d'une heure de formalités quand même et me voilà vraiment au Maroc, le but de ce voyage
Par contre là, ça bouge, la côte méditerranéenne, c'est Marina à gogo et des constructions de tous les côtés, ça doit être ça le fameux essor marocain depuis l'avènement de sa Majesté M6 (je traduis : Mohamed VI)

Les choses sérieuses commencent, aprés Tétouan et Chefchaouen, je me souviens d'une piste pour aller à Fès qui passe par Mokrisset, Zoumi et le grand barrage de Al Wahda, mais je n'ai pas le road book pour cette étape mais je me lance sur les petites routes en demandant mon chemin à chaque intersection. Ce qui est surprenant avec la 16, c'est que tu as capital sympathie à priori, phénoménal, les anciens viennent te voir en disant : la R16, bonne voiture, très bonne voiture et les jeunes sont curieux de voir un Français se balader au milieu de nulle part dans une vieille bagnole. J'ai pas mal tourné en maintenant un cap sud, je suis passé par Ouazzane (pas du tout sur le chemin prévu) pour prendre une mauvaise route puis une piste qui montait dans la bonne direction, à la nuit tombée je me suis dit pour une première tout seul, je ne vais pas rouler de nuit sur la piste donc arrêt, casse croûte et dodo

Belle journée et premiers tours de roue sur les pistes marocaines, fatigué et heureux

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Mercredi 10 octobre
Réveil à l'aube, j'étais juste à côté d'une maison de berger qui fut bien surpris de me voir, me salua chaleureusement et parti aussitôt en rigolant, j'arrive au barrage et demande mon chemin pour me retrouver rapidement sur une piste qui longe le le barrage par l'Ouest, le paysage est magnifique. Je comprends vite qu'il est intéressant pour moi de prendre des personnes en stop et pour deux raisons, la première, je peux rencontrer et discuter avec les gens du pays et deuxième raison ils connaissent vraiment bien les pistes, je leur rends service aussi, c'est gagnant-gagnant (kif-kif)


Le barrage Al Wahda

La voiture se comporte bien, il y a bien des couinements de mouvements de caisse sur la piste mais rien de suspect, le moteur est super souple et coupleux, ça ne chauffe pas même en roulant doucement

Je rejoins le goudron aprés avoir traverser quelques jolis villages et atteins la grande ville, Fés. petit arrêt au centre ville pour faire du change à la banque pour les premiers dihrams en poche

Je décide toujours au dernier moment de l'itinéraire, je sors la carte et je me fixe un objectif, ce sera Imilchil dans le moyen Atlas, c'est parti, je trace par la nationale qui va à Marrakech, Imouzzer, Ifrane, ça grimpe sec, j'arrive à la station hivernale d'Azrou, ça ressemble à un station de ski chic mais je n'ai pas vu de remonte pentes (ni de neige d'ailleurs), juste une belle forêt de cèdres, puis redescente sur Kénifra sur une belle route

je ne vois toujours pas de R16 mais par contre il y a des flopées de R12


Un bel exemplaire, elles ne sont pas toutes dans cet état et ce ne sont pas des voitures de collection pour les marocains

Après Kénifra je sors un vieux road book pour prendre la piste qui monte à Imilchil, tout correspond à détail prêt la piste a laissé la place à un joli ruban bitumeux, j'en profite pour admirer cool les paysages somptueux en me remémorant l'année ou j'avais mouillé la chemise en moto, à se tirer la bourre tel les marteaux du chrono (autre temps, autres mœurs)


Vue depuis un des cols

c'est dans la descente que j'ai une première alerte, en freinant j'ai senti un peu de mou dans la pédale, je continue et quelques KM plus loin, par acquis de conscience je m'arrête pour contrôler les freins au niveau des roues, l'AR gauche est bouillante, ce doit être les machoires qui restent serrer, j'attends le refroidissement, je force le destin en balançant de l'eau froide dessus, ça fume !!! je repars, évite de freiner, m'arrête régulièrement pour vérifier, ça va mieux, ça ne chauffe plus ;

Au détour d'un virage un jeune berger fait du stop, il monte dans la voiture tout content quand tout à coup j'entends un Bêêêêêêêê !!! Le berger tout confus me dit que c'est pas lui mais les deux chevreaux qui ont juste deux jours et qu'il sort hilare de son sac (moment inoubliable)


Devant le lac Tisilt juste avant d'arriver à Imilchil, le Berger et les deux chevReaux

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Suite (j'ai failli perdre le post précédent, chaleur)

Arrivé à Imilchil, je vais direct chez le garagiste, facile à trouver c'est la première maison du village, le mécano est tout heureux de bosser sur la R16, il "connait", démontage du tambour AR gauche, effectivement il a chauffé, mais tout est OK, le mécano a quand même l'air pressé, je demande l'heure, pas loin de 19h, c'est bientôt l'heure de rupture du ramadan, la séance mécanique est finie pour aujourd'hui


Le mécano dans ses œuvres

A deux pas du garage, je trouve un gite d'étape (chambre chez l'habitant), c'est simple, propre, la famille est sympa, je suis choyé et le seul client, j'ai droit à ma première douche chaude depuis mon départ, j'apprécie même si l'eau a été chauffée sur le poêle et l'eau chaude stockée dans une grande bassine, j'ai avalé le repas (cuisine locale excellente), rempli le cahier officiel, il n'y a pas beaucoup de Français qui sont passés là ces deux derniers mois, surtout des Anglais et des Espagnols et je ne traine pas, au lit

Pour le reste, on verra demain, inch'Allah

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Superbe histoire Ernest! Comme quoi tu vas balayer pas mal de prejugés: une R16 au moteur dégeu d'huile et préparée "juste ce qu'il faut", ca emmene à bon port!
Je ferais une page sur le site pour ton aventure, tu pourras me poster une photo de toi avec ton engin stp?

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Jeudi 11 octobre

Levé au point du jour, je retourne directement chez le mécaco pour comprendre cette faiblesse au niveau freinage, après contrôle du maitre cylindre, des tuyaux, du répartiteur de freinage à l'AR, les purges, il y a a peu de pression sur le circuit à l'AR, le patron pense qu'il s'agit d'une faiblesse de la coupelle du circuit AR du maitre cylindre, mais il n'a pas la pièce, je décide de poursuivre jusqu'à Tinehir

Je vais prendre un super petit déj au gite, juste à côté 4 land Anglais top préparation, ils font un circuit de 4 semaines et ont l'air pressé. Je range mes petites affaires, prends congé de mes hôtes et rejoins la piste, pas sorti du village un ancien lève le doigt, je le prends en stop ça tombe bien il va à Tinehir, je laisse tomber road book, carte et garde juste un œil sur le compas.

Ça fait pas une demie heure qu'on roule, pas bien vite la piste est assez défoncée par les ornières laissées par les dernières pluies, il y a même quelques jolies mares à traverser et on tombe sur un convoi de 15 land anglais au pas, à ce rythme il ne va rien leur arriver, je mets plus d'une heure à doubler tout ce petit monde (on n'est pas des sauvages).
Par contre leur propension au néocolonialisme à jeter par la fenêtre des stylos, teeshirts et petits plastics certainement plein de petits gadgets, m'a énervé, en plus c'est dangereux et les gamins, gamines se battent comme des chiens pour s'accaparer l'aumone des riches, c'est déplorable.

Heureusement, la beauté du paysage vient compenser ce pathétique spectacle, au bout de 3 heures (au lieu de 2 heures normalement, dixit l'Ancien), on arrive au gorges du Todra, sublime, je ne me souvenais pas que c'était si beau




Gorges du Todra

Arrivé à Tinehir, je cherche un garage pour changer les fameuses coupelles, un peu septique quand même, l'affaire est réglée en moins d'une heure, le gars est un peu bourru mais efficace


Changement des coupelles du MC

Tout cela creuse, je sors de la ville pour trouver un coin à l'ombre pour casse crouter, j'évite de manger devant tout le monde, c'est ramadan, je m'arrête à l'ombre de la porte d'entrée de ville à 3 km, je n'ai pas fini de satisfaire à un besoin naturel que je vois arriver une 2 cv voisin et une prairie jaune, c'est Guillaume qui rejoint l'hôtel de l'étape, bonjour tchatche (sala malekoum, labes , mehrer ,..., la femme, les enfants), et tout le monde repart plein bu, requinqués

Sur la route je double quelques autres concurrents du raid gazoline, je traverse Boumalne Dadès, et je vais à El-Kelal M'Gouna, porte d'entrée de la vallée des roses

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Suite du 11 octobre

Arrivé à El-kélaa, je cherche la route pour Tourbist, je ne roule pas très vite dans la rue principale, tout à coup, dans le rétro je vois un Adulte qui fait des grands signes sur son vélo, à ma hauteur, il crie : arrêtez-vous, arrêtez-vous, (qu'est-ce qu'il me veut ?), j'ai une R16, J'ai une R16; je stoppe, et je propose d'aller la voir (belle surprise), le Monsieur pose son vélo, monte dans la 16 et on va chez lui voir la voiture


La R16 TL de 1968 de Monsieur Lahcen BOUAZAMA








Les pièces de rechange dans son garage

Monsieur Bouazama est professeur de français, c'est un vrai passionné de R16 dans un esprit de conservation du patrimoine, un collectionneur dans l'âme, vous pouvez lui transmettre votre soutien et l'encourager par mail :
bouazamal@yahoo.ca
Monsieur Bouazama souhaiterait adhérer à l'amicale R16 mais il n'a pas eu de réponse favorable du club, si quelqu'un peut intercéder en sa faveur ! Merci pour lui

Belle surprise et belle rencontre

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Suite,

Après cet heureux intermède, je reprends la route pour rejoindre un hotel Kasbah à 4km de la ville


Pas mal, s'accorder un peu de confort ça fait du bien


Terasses pour le diner en bas et le petit déj en haut


Vue de la terrasse de la chambre, elle est pas belle la vie ?!

J'ai diné avec un couple de jeunes Israéliens en voyage de noce, on a refait le monde, en parlant en anglais toute la soirée, je ne sais pas si voyez ce que cela peut donner, on a bien rigolé aussi

C'est vraiment une étape et une soirée que j'ai appréciées, de quoi se réconcillier avec l'ensemble du Monde

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Vendredi 12 octobre

En pleine forme je repars et suis le road book pour la vallée des roses, en 2 ans le goudron a encore gagné du terrain, enfin la piste qui longe ou serpente dans l'oued il y a pas mal d'eau et de très nombreux passages à gué jusqu'à Bou Tharar, je débranche le ventilateur pour éviter d'aspirer de l'eau, j'ai du mal à trouver la piste d'Aït-Youl, je m'arrête et je demande le chemin, un jeune qui parle bien Français se propose de m'accompagner, je lui paierai le ticket de bus pour le retour depuis Tinehir, la fin de la boucle,

Et c'est reparti, la piste est très peu roulante, on grimpe sur le plateau, passe le col et redescente vers le village, piste très étroite à flan de montagne mais sans problème, la R16 fait merveille dans les petits franchissements, après c'est la vallée du Dadès, c'est tout goudronné


Vallée du Dadès

Arrivés à Tinehir par la route, je dépose mon gars et prends la direction d'Erfoud, je n'ai pas fait 300m que je vois une épave de R16 en pleine ville (que je n'avais pas vu dans l'autre sens)


Une TS, par contre l'année?


Il reste le train avant seuleument

J'ai essayé de négocier les amortisseurs AV, les miens étant fatigués, en vain, le mécano en voulait 200 dirhams soit 20 euros, sans assurance qu'il soient utilisables, j'ai laissé tomber

je repars par la grande route d'Errachidia jusqu'à Tinejdad ou je bifurque vers Erfoud, la R16 ronronne à 100km/h de croisière
Le temps se gate, le ciel s'assombrit, les bourrasques de vent annoncent la pluie, ça y est il pleut, des très grosse gouttes, mes essuye-glaces ne sont pas terribles, ça se calme, un arc en ciel
Ça ne dure pas pas, maintenant c'est le vent de sable qui se lève, je roule bien moins vite, la visibilité se réduit, je ne veux pas avaler de sable par le carbu et faire la segmentation (ça m'est déjà arriver une fois en Mauritanie) au plus fort du vent de sable, une jeune Berbère très digne dans son habit traditionnel fait des grands signes sur le bord de la route, je m'arrête, il va à Merzouga, ça tombe bien moi aussi

On traverse Erfoud sans arrêt, le jeune Berbère me demande si je veux passer par la piste,"bien sûr", la piste approche, je sais quelle est très roulante, j'en quille à 80 km/h mais cela se gate vite, il pleut averse, la piste est détrempée, maintenant l'eau ruisselle, j'ai l'impression de rouler sur du verglas, ça glisse un max, j'ai vraiment du mal à rester en ligne, je braque et je contre braque à grand coup de volant, j'essaye de ne pas perdre de vitesse, je suis à fond de 3 à 70/80 km/h, c'est très chaud mais ça passe, comme du temps des "spéciales"

Un léger mieux, la piste est bien moins détrempée, je baisse légèrement le rythme à 60 km/h, je regarde dans le rétro une masse noire avance à une vitesse folle, j'interpelle le jeune, c'est la tempête de sable qui nous rattrape en un kilomètre elle nous double, je n'insiste pas, de toute façon je ne vois pas ou je vais, donc arrêt total. On a eu 40 minutes pour discuter; la poussière tournoyait à l'intérieur de la voiture (c'est sûr, ma 16 est est une passoire pour l'air) et j'ai mis le chèche à la manière Touareg

Après la tempête, le soleil réapparait et les dunes de Merzouga pointent


Arrivés à Merzouga

Le jeune Berbère est le fils d'une grande famille, son frère gère un grand hôtel le "Nasser Palace" avec piscine, je suis invité, diner et chambre luxe

Voilà une étape qui aurait dû être anodine mais pleine de rebondissements

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Je me régale à lire ton aventure Ernest ; encore 1000 fois merci de nous faire vivre celle-ci Wink ...

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Samedi 13 octobre

Une grosse étape aujourd'hui, Merzouga-Zagora dont une grosse partie par la piste
Le jeune Berbère m'accompagne jusqu'à Rissani, il va rendre visite à sa famille, je prends le goudron en direction de Ouarzazate et je suis plus ou moins le road book, je bifurque sud ouest vers Tazoulait et au premier oued que je longe je ne fais 800 m que je me plante, je sable avant de pouvoir remonter sur la berge plus ferme, ça commence bien, séance dégonflage, pelletage (sans pelle), un gars qui passe par là en mob m'aide, me pousse et je sors, les pneus à crampon pour le sable, ça chie, 1 km plus loin je me retrouve sur un bout de goudron puis à nouveau sur une piste bien roulante mais très large, globalement je suis la direction de la ligne électrique
Et maintenant une crevaison à l'AV, j'en suis quitte pour changer les 2 roues, je monte les 2 pneus neige usées, dans les bandes sablonneuses, c'est mieux, c'est un dédale de piste, au bout de 15 km je me rends compte que je tire trop à l'est, dans les bleds, les gamins me racontent n'importe quoi, seuls les stylos, bonbons et dirhams les obnubilent, je prends plus au sud-ouest sur encore 15 bornes et à nouveau une piste qui est plutôt sud-est, finalement je rencontre une famille sympa qui m'offre le thé et les biscuits et m'indique la bonne direction, j'ai dû pas mal jardiner et faire au moins 70 bornes pour retrouver la piste qui rejoint Oum-Jrane, à ce village, je me sens plus confiant, la piste pour Tissemounine est plus facile à suivre et ça roule bien, après la montée sur le col du Tizi-n-Tafilalet devient plus chaotique, c'est de plus en plus de gros cailloux même dans les traces, c'est première, seconde et 15 km/h de moyenne et il reste 80 km pour rejoindre Zagora, on est pas sorti de l'auberge


Début de la piste


Après le col

Je suis obligé de rouler à cheval sur la bande centrale et le bas côté pour éviter de trop toucher la protection alu, je manque de garde au sol et deux ou trois fois la voiture s'est carrément soulevée en surfant sur des gros cailloux que je n'ai pu éviter, au total, 4heures pour faire 60 km, je tiens le bon bout, il reste une douzaine de KM à parcourir et à l'approche de la civilisation la piste devient plus roulante jusqu'au "fameux" oued ensablé

Là j'ai galéré, avant de descendre dans l'oued, j'ai fait une reconnaissance à pied, c'est pas gagné, je choisis un itinéraire moins brassé par les traces de véhicules et je me lance avec de l'élan, en vain je fais 30 m et sablage magistral, l'oued fait 200m, aprés quelques tentatives ou j'avance d'un mètre à chaque fois, je reconsidère la situation, sans un 4X4 pour me sortir de là, ça va être dur. je traverse l'oued à pied pour grimper sur l'autre berge, c'est rassurant on voit au loin les premières habitations, je retraverse dans l'autre sens et j'aperçois un campement à 500m, la nuit approche mais je pars à pied avec ma frontale et une bouteille d'eau en direction du campement, à mi chemin j'apercois au loin le même nuage noir tourbillonnant, je continue ou je fait demi-tour, je pars en courant dans le sable en direction du campement, à 250 m, la tempête de sable arrive en même temps que moi, c'est un campement pour les touristes d'un hôtel qui veulent passer la nuit dans les dunettes, à peine arrivé et encore essouflé, un gars de demande si je veux bien m'accrocher à un mat de la tente centrale pour éviter qu'elle s'envole, on resté accrocher chacun à son mat pendant 20 minutes et la nuit est tombée

Le calme revenu, j'expose ma situation, nous partons 3 gars dans un land pour me tirer d'affaire en me tractant en marche AR et remonter sur la berge, sauf que je ne suis toujours pas du bon côté de l'oued et il fait nuit, un gars m'explique par ou passer, je rebrousse chemin sur 4 km mais ne trouve pas la bifurcation et la petite piste, je décide de retourner là ou j'étais (pas loin du campement) et de dormir là, demain il fera clair

Je commence à m'installer pour la nuit et à casse crouter quand arrive en face de l'oued un 4X4 qui à la première dunette se plante (tiens, il n'y a pas que moi!), ils sont plusieurs, le 4X4 est posé royal, et mettent les warnings, un quart d'heure après, arrive un 2° 4X4 qui vient les tracter, arrive un 3° 4X4 juste au moment ou le premier sort de son bac à sable et repartent tous les 2 en trombe vers la ville (je me dis, il y a de l'animation ce soir), le 4X4 dépanneur se dirige vers moi et m'explique le tout
Me voyant à nouveau là, une équipe du campement s'est dévouée pour venir me tracter mais il se sont plantés, en pelletant un gars s'est fait piqué par un scorpion d'où l'arrivée du 3° 4X4 et départ en trombe pour l'hôpital (Que d'émotions), je n'ai pas pu voir ces gars pour les remercier

En suivant le 4X4 dépanneur, j'ai sablé encore une petite fois, un coup de treuil et c'est reparti, je suis arrivé au camping à Zagora vers 21h30, fatigué mais bien content d'être là, même si il a fallu payer le dépannage que je n'avais commandé

Longue et épuisante étape bien mouvementée

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GENIAL: Je ne suis pas venu sur le forum depuis plusieurs jours. J ai tout avalé d un coup. Ca mériterait un bouquin:bananes dance:
encore bravo

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Le "Paris-Dakar" à côté de ton périple c'est de la gnognote...

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Dimanche 14 octobre
Je peux vous assurer que j'ai bien dormi, le matin au camping j'ai retrouvé les Allemands : un couple en toy que j'ai rattrapé sur la piste avant l'épisode "oued", et un couple en moto, l'homme et la femme, chacun sur sa KTM 640 et bien tous aussi on eu leur lot de petites galères sur l'étape d'hier
Après avoir regonflé les pneus et vérifié les niveaux, je prends direction Ouarzazate par la route


La vallée du Draa

Je bifurque à Agdz pour rejoindre par la piste Tazenakht et ensuite Agadir car j'ai envie de manger du poisson sur la port et voir la mer
Point de chance, la piste vient d'être goudronnée (le Mec qui a une société de goudron, c'est sûr, il fait fortune au Maroc),
le parcours est sauvage et magnifique, je roule tranquille, peinard, convoie quelques paysans qui se rendent au marché du village voisin, toujours ravis de monter dans la R16 et de faire un bout de chemin avec un Français.

Je prends aussi en stop un Monsieur âgé qui est tombé en panne de gasoil avec sa R11; avec son fils, ils ont poussé depuis une piste adjacente la voiture sur un KM pour être sur le goudron, il a l'air exténué, je l'emmène jusque chez lui au village, pour prendre un bidon, il m'invite à boire le thé, il est commerçant en laine de mouton et de chèvre, laine qui sert à la confection de tapis, de questions en discussions, il me montre les tapis que fait sa femme, des kilims et des mosaïques, pour finir et aprés palabres et négociations, j'achète à sa femme 3 tapis (" l'argent des tapis va toujours à la femme"), ça a bien duré un heure, tout d'un coup il se lève, la main sur la bouche puis crie : "j'ai oublié mon fils et la voiture sur le bord de la route", et part illico en mobylette avec son bidon en plastique

je continue ma route avec les 3 kilims, sur la nationale par Taliouine et Taroudant, la R16 ratatouile de temps en temps, allumage ou carburation ? on verra ça demain à Agadir
J'arrive sur la plage pour le coucher de soleil, c'est superbe, je prends un bain de pied (seulement) avant de rejoindre un hôtel au standard européen dans le centre ville


La plage à Agadir

Avec la circulation et les bouchons, je préfère le taxi pour aller manger le poisson, déception, il n'y a que 3 petits resto d'ouverts sur les 30, vraiment pas beaucoup de monde, le poisson et les gambas sont moyens et les prix chers (tout se perd), je rentre à l'hôtel après avoir sacrifié à la balade sur la promenade aménagée en bord mer ou il y a foule (c'est presque la promenade des anglais à Nice, en été)
C'est déjà le retour à la civilisation urbaine

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quel bonheur de lire ton récit !!!
et quel dépaysement !!!
le temps de lire tous tes posts et j'ai l'impression d'etre
déconnecté de toute réalité .....
je pense que ça , c'est la vraie aventure avec un grand A
bel hommage à la r 16 également , et aussi à la débrouillardise!!
je vois en te lisant que ton bonheur est immense .....
sache qu'à te lire ,notre plaisir est également immense..... :lolicon: :lolicon: :lolicon:

MERCI

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RESPECT !!!
Quel récit !!!
C'est beau, je suis admiratif devant ton courageux périple !!!!
Encore bravo, tu forces vraiment le respect....
Super reportage, on a qu'une seule envie....c'est de lire la suite !!!

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Dimanche 15 octobre
Après un petit déj sans vraiment de saveur, il faut que je m'occupe de la 16, un bon lavage, une réparation de crevaison et un réglage sont nécessaires, je me mets en quête d'un garage qui puisse faire le tout, il en faudra 3. Un premier pour le lavage de la carrosserie dans un station, un deuxième pour réparer la crevaison chez un spécialiste du pneu et un troisième, pour la mécanique, qui ne fut pas le plus facile à trouver, je suis arrivé devant une échoppe de la taille de la moitié d'un box, remplie d'outils et de pièces, l'atelier est dans la rue

C'est l'apprenti qui a commencé à étudier mon cas, le patron est parti faire une course, mon brave apprenti ne parle pas un mot de français, c'est pas facile de lui expliquer le ratatouillement du moteur, il faut changer les bougies que nous allons acheter chez le revendeur de pièces veuves du quartier, ça ratatouille toujours autant, enfin le patron arrive, je suis toujours moyennement rassuré, en fait c'est un as de la mécanique, en un quart d'heure il a réglé l'écartement des vis platinées, l'avance de l'allumage, la carburation, richesse et ralenti et trouvé la cause du lent dérèglement du carbu : la vis de ralenti a un peu de jeu, un fil fin entouré autour du pas de vis mit fin à ce problème , le moteur ne pète plus à la décélération. Tout a été fait à l'oreille sans aucun instrument, il m'a complètement bluffé


L'apprenti et l'atelier, en haut à gauche le box

Après cette bonne révision, la 16 va bien mieux, je suis prêt à reprendre la route, il est déjà 14h, direction Essaouira par la route du bord de mer, une petite étape

En cours de route je transporte des stoppeurs dont deux remarquables, un jeune que j'avais pris pour un routard Irlandais en fait c'est un Berbère rouquin avec une longue tignasse bouclée, il est légèrement décalé par rapport à la jeunesse locale, c'est un surfer, il ne bosse que quand il n'a plus de rond, mais il n'a pas besoin de rond, "je fais du surf et je mange peu", Belle philosophie de vie dans un contexte ou tout pousse à la consommation donc à la course à l'argent. Le deuxième est hollandais, très sympa, il est l'inverse du premier, il fait des plans business, il achète des petits appart pas cher dans la Médina d'Essaouira, les repeint vite fait, et les revends à prix d'or à des compatriotes en manque d'exotisme ; je n'ai pas réussi à déterminer à qui pouvait aller ma sympathie, tellement ces deux types sont deux reflets d'une même planète, la réalité du monde d'aujourd'hui

J'ai passé une soirée et une nuit dans un ryad de rêve dans la Médina, j'aime les contrastes (pneumatique dans la R16 et luxe contemporain)


Vue sur la Médina et la mer depuis les terrasses du ryad à Essaouira

Cette ville Marocaine est certainement un des rares endroits hors de France ou je pourrai vivre à l'année et m'installer, je ne peux aller au Maroc sans y faire étape

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Lundi 16 octobre
En me levant ce matin, je prends conscience que je commence le voyage du retour, je grimpe vite sur la terrasse pour profiter de l'air matinal et marin, je prends le petit déj, j'ai encore le cri des mouettes à l'oreille, je redescends sur terre, paye ma note, embarque ma valise à roulette et reprends mes bonnes habitudes, le ronron du moteur, la bras à la fenêtre et les Km qui défilent, je longe la côte, les plages sont magnifiques mais tellement crades, c'est la poubelle de l'Afrique, je n'ose même pas me baigner, dommage !


Plages, belles de loin mais loin d'être belles

J'ai décidé de rouler aujourd'hui, il fait beau, la température est idéale, la 16 tourne à nouveau comme un charme, j'ai dépassé les 5700 km sans problèmes majeurs, toto va bene

le Maroc c'est le pays de la R12, je roule dans cette région (autour d'Essaouira), qui est un vrai champ de mine, je tombe sur un garage, ce doit être un agent Renault


R12 break et berline, pas un pneu de la même taille, et tous me proposent d'acheter les Fédima


R12 break et R4 fourgonnette

Je roule bien , j' ai déjà passé EL-Jadida toujours sur la nationale quand à la sortie d'un village je vois un bitza sur le trottoir, je fais demi-tour et vais à la voiture en question pour la photographier, ça tombe bien le proprio est llà, c'est un vieux Monsieur, aide mécanicien qui, à ses heures perdues (et il en a m'a-t-il dit), a préparé cette R4 berline à l'origine pour faire le Paris- Dakar en ajoutant, très lucidement, qu'il n'était pas tout à fait prêt pour s'inscrire


Une R4 très spéciale




c'est un pick up, qui roule au quotidien

La route est longue mais sans péripétie, je poursuis, je contourne Casablanca, chose que je j'ai pas réussi à faire à Rabat, je me suis retrouvé en plein centre ville dans les bouchons, j 'ai perdu un temps fou moi qui ne veux pas frayer avec ces grandes métropoles à l'urbanisme sauvage et tapageur, je continue, la nuit tombe j'arrive à Kénitra ou je me fait réprimander par un policier pour avoir brulé un feu rouge alors que j'attendai mon tour en milieu de chaussée pour tourner à gauche, je n'ai pas essayé de le convaincre, je sentai la fatigue, il l'a vue et m'a accorder le bénéfice du doute, merci Monsieur l'Agent, c'est plus raisonnable de prendre l'autoroute, car je m'obstine sans savoir pourquoi à avancer

Autoroute, de Kénitra au nord de Larache, c'est bien plus cool, c'est payant donc presque pas de circulation, pas de rencontre inopportune non plus avec une charrette, un âne, un gosse qui traverse ou une voiture sans phare, à cet instant je ne sais pas si j'aurai suffisamment de réflexes , je sors de l'autoroute direction Tétouan, encore 80 km dans la montagne, deux cols, je cherche un endroit pour dormir et m'arrête sur le parking d'une grande station service à l'entrée de Tétouan, je dors direct, je l'apprécie ce matelas pneumatique

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Merdredi 17 octobre
(Il y a un petit problème de date, c'est rétabli)
J'ai bien dormi, je reprends la route vers Ceuta, il me reste quelques dirhams, je décide de faire la vidange juste avant la frontière et avec les sous qu'il restera, complèterai en essence, j'ai attendu l'arrivée du spécialiste dans la station essence


5500 km, vidange huile moteur, le niveau d'huile de boite est bon

Très peu de monde dans ce sens pour passer la frontière, les formalités sont rapidement effectuées et premiers contrôles espagnols , Police et Douanes, plein d'essence pas chère et direction le port pour prendre le ferry pour Algésiras et trois nouveaux contrôles, Sécurité, Police et Douanes avec le chien snifer, je pensai à la drogue mais un passager du Ferry m'indiqua que c'était pour rechercher les clandestins (quelle ambiance !), traversée toute tranquille, j'avai juste oublié de mettre le frein à main, heureusement la voiture a été calée dès le départ, débarquement à Algésiras sur le vieux continent et trois nouveaux contrôles, ça devient de la parano cette chasse au clandestin.


Le ferry, moyennement rapide

Direction Granada, je veux y faire deux choses, dormir dans le Paradore de Grenade et visiter le palais de l'Alhambra, je prends l'autovia.

Je ne suis pas pressé, j'ai le temps, heureusement car j'entends un bruit bizarre de vibration que je ne connaissais pas, c'est dans un point minute Renault que j'ai pu trouver d'où cela venait, le collier entre le collecteur et le tube intermédiaire joue des castagnettes, la petit jeune du garage c'est proposé (gratos) de me donner un coup de main, il a essayé, sans résultat le collier est grippé de chez grippé


Un collier déserré

je repars à peine que je constate que l'aiguille de témoin de charge flirte avec le rouge, il faut que je fasse contrôler l'alternateur, je bataille un peu à trouver un spécialiste électricité auto à Fuengirola, il est 15h, le garage ouvre à 17h (c'est les horaires classiques), j'ai deux bonnes heures pour prendre un super bain dans la méditerranée, l'eau est super bonne, la plage immense et il y a une densité d'un touriste au km² ; Diagnostic : l'alternateur fonctionne très irrégulièrement mais il charge, réparation : il faut compter au minimum deux jours et encore ! évidemment, j'ai emporté des pièces, allumeur complet, pompes, bobines, courroies, ... tout sauf l'alternateur. Ça peut rouler et ça peut tomber en carafe à n'importe quel moment, allez, je repars, on verra bien

J'arrive à Granada, grande ville, circulation impossible dans le centre ville, je ne trouve pas le Parardore, galère pour trouver une place de parking décente et me réfugie dans un petit hôtel recommandé par le routard.

Jeudi 18 octobre
Je me lève tôt pour aller visiter l'Alhambra, me fais piétiner pendant l'attente pour acheter le billet d'entrée, il n'y a plus de billet aujourd'hui, c'est complet, revenez la semaine prochaine, j'ai cru comprendre de travers mais non terminé, j'ai râlé (normal) et me suis cassé vitesse grand V (quelle organisation de m---e !), vraiment déçu, pour la première fois des vacances !

Depuis l'épisode Granada, c'est vraiment la phase retour "téléphone Home", je ne quitte plus l'autovia A2 : Madrid, Zaragoza et maintenant la nationale pour éviter l'autopista payante, il fait nuit, je n'ai jamais vu autant de camions sur une route de ma vie, c'est impressionnant, un cortège sans fin, je suis toujours un camion, je roule en veilleuse pour épargner mon alternateur qui faiblit lentement mais surement, arrêt sur une aire de service et dodo bercé par le ronron incessant des camions


Pause ravitaillement du bonhomme


Ravitaillement voiture

Vendredi 19 octobre
Au vue de la faiblesse de l'alternateur, il est préférable que je roule de jour, et si tout se passe bien je suis à la maison ce soir
J'arrive à Barcelone facilement par la nationale et l'autovia, toujours autant de camions (c'est pas gagné pour le CO²), pour éviter de me faire doubler je roule un peu plus vite qu'eux à 110 km/h, le moteur va bien, l'alternateur tient le coup, je prends l'autoroute avant Girona pour ne plus la quitter; en fait, soit je me dépêche et j'arrive avant 20h, soit c'est une étape de plus et arrivée Samedi, je tente le coup direct
Cette partie autoroutière est agrémentée par une discussion avec un stoppeur (le seul que j'ai vu en Espagne) que j'ai rencontré au péage de Girona, c'est un Brésilien, il parle couramment 5 langues, il habite à Lodève et parcourt l'Europe à vélo tout en produisant un spectacle de marionnettes, il revenait de Barcelone pour prendre livraison d'une nouvelle et repartait à Dakar en vélo, "c'est facile maintenant, ils ont goudronné la piste entre Nouadibou et Nouatchok", eh bien ! si tu le dis !

Je suis arrivé à la sortie de l'autoroute à Loriol la nuit tombée, sur l'autoroute rien que de mettre les veilleuses, l'aiguille du témoin de charge a basculé dans le rouge, je reste en veilleuse et je roule en suivant une voiture sauf entre St Laurent du pont et Vernoux en Vivarais ou il n'y a pas de voiture, monter le col à la lueur de la lune c'est romantique mais pas évident, au bout d'une heure de cet exercice j'arrive enfin chez moi, la batterie est vide, l'alternateur a rendu l'âme dans la montée mais il y a un drôle de souffle ce soir, ça a le gout du bonheur et de la joie mais, si, si c'est que du bonheur et de la joie,

Vendredi 19 octobre, 20h15, 7476 km, je l'ai fait .....

Merci à tous pour vos commentaires
Je pense déjà au prochain

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merçi pour tout ernest pour ce dépaysement ,encore bravo pour ton aventure sa me laisse reveur ,j'ai dévoré ton reçi d'un trait et les photos sont superbe,chapeau bas car honnetement j'en serai pas capable et bravo à ta r16 qui ta ramené à bon port sacré r16 .

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Encore une fois MERCI Ernest pour nous avoir fait vivre cette fantastique aventure R16ienne
:r16: :fille_r16:

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encore merci ernest pour ton superbe récit!!!
j'ai eu l'impression de parcourir un nouvel album de tintin :
TINTIN AU MAROC EN R16

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c'est fabuleux ce que tu nous racontes la.
tu nous fait tous voyager et quel plaisir de suivre tes aventures.
merci encore.

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Bonjour,

Merci toujours pour vos commentaires,,

Je viens de me lancer dans un projet de ouf !

J'ai déposé aujourd'hui ma candidature au Mongol Rally 2008
Un rally de Londres à Oulan Bathor en Mongolie environ 14 000 km
Je vous mets le lien (c'est en anglais)

http://mongolrally.theadventurists.com/index.php?page=overview

réponse et confirmation le 2 nov
Si je suis inscrit je saute au plafond ! mais c'est le début de la galère

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Invité

j'ai enfin pris le temps de lire ton superbe reportage .bravo,je l'ai lu d'un trait ,vraiment genial chapeau bas mr ernest vulement la suite... . A+ OLI 44

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chapeau bas Ernest,bravo et merci,t'es un king !Ton périple m'a fait rêver
Tu as confirmé la signature que j'ai mise dans mon profil:Qui veut voyager loin roule en R16!

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Y z'acceptent les colorales au Mongol Rally Wink ?

Super ton récit en tout cas, je n'ai pas le courage d'en faire autant sur mon voyage Embarassed

A+
Guillaume

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Bonjour,

Le sort ne m'a pas été favorable pour le premier tirage de 1° novembre, j'ai encore une chance pour le 2° tirage du 6 novembre, en fait l'année dernière il y avait déjà plus de 300 candidats pour 200 places, donc cette année 2 tirages au sort pour sélectionner les candidats

Pour les véhicules, la cylindrée est limitée à 1000 cc, donc pas possible avec la colorale, la Savane mais par contre une certaine 2 cv

Si le sort m'est favorable ce sera en Renault, une R6 de 1975, dans tous les cas, je ferai quelque chose en 2008 (c'est trop dure de voir partir les autres)

-> Guillaume
Cette 3° édition du raid gazoline a été riche en rebondissements, c'est chaud le désert quand il y a orage !!!

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Bonjour,

Pour l'inscription pour le Mongol Rally, c'est définitivement cuit, pas été tiré au 3° tirage, ni même sur la liste d'attente, c'est frustrant
Aussi je vais certainement faire autre chose cet été à cette même période, 4 semaines à partir du 19 Juillet en allant vers l'est

Guillaume, est ce que tu fais l'Adriatica Gazoline en octobre ?

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