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Rugbya15

Sauvetage d'OPEL

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BERLIN (AFP) —

Dans un paysage automobile mondial mouvementé une page s'est tournée samedi, donc hier, avec la vente d'Opel, filiale de GM, à l'équipementier Magna alors que le groupe General Motors se rapproche inéluctablement de la faillite et que Chrysler devrait être prochainement vendu à Fiat.

Après plusieurs jours de discussions tendues avec le Trésor américain et GM, le gouvernement allemand a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi un accord pour la cession d'Opel avec l'équipementier canadien Magna, adossé au constructeur automobile russe GAZ et à la banque russe Sberbank.
GM et Magna étaient parvenus à s'entendre plus tôt vendredi, tandis que Berlin a promis 1,5 milliard d'euros de crédits publics d'urgence pour assurer la survie de la filiale allemande du groupe américain.
La vente d'Opel (et celle conjointe de la marque britannique Vauxhall) était un dossier archi-sensible pour les Européens qui craignent un séisme dans leurs emplois automobiles.
Opel "a désormais une perspective d'avenir", s'est félicitée la chancelière allemande Angela Merkel lors d'une brève conférence de presse samedi. Elle a également qualifié ces négociations et cet accord de "test réussi pour les relations transatlantiques".
Le responsable du comité d'entreprise d'Opel s'est dit quant à lui "très satisfait" de ce plan de sauvetage, estimant "être sûr que la solution choisie tiendra le coup".
Le gouvernement autrichien a de son coté promis de soutenir la reprise d'Opel, indiquant par la voie de son ministre de l'Economie Reinhold Mitterlehner que "le ministère utilisera au mieux les instruments à sa disposition pour soutenir Magna dans la suite du processus, tant en Europe qu'en Autriche".
GM emploie en Europe 55.000 personnes, près de la moitié en Allemagne, mais aussi au Royaume-Uni, en Belgique, en Espagne et en Pologne, sans oublier sa filiale suédoise Saab, déjà en faillite et que GM cherche à vendre.
De l'autre côté de l'Atlantique les médias américains s'attendent à un dépôt de bilan lundi de GM, groupe qui fut pendant 77 ans le numéro un mondial de l'automobile.
Pour preuve, une douzaine de membres du cabinet seront dépêchés à partir de mardi dans les grands Etats automobiles (Ohio, Michigan, Indiana, Wisconsin) pour expliquer la politique du gouvernement.
Le dossier s'est débloqué jeudi après un nouveau plan du Trésor américain, plus acceptable par les créanciers de GM.
Les créanciers se sont ainsi vu offrir 25% du "nouveau GM" s'ils soutiennent ce plan devant le tribunal. Le Trésor contrôlerait dans un premier temps 72,5% du groupe restructuré.
L'obstacle syndical a été levé vendredi. Les adhérents du syndicat américain de l'automobile UAW ont accepté les sacrifices demandés par le constructeur.
"Nous sommes convaincus que nous avons fait la chose juste pour donner une bouffée d'oxygène à General Motors, pour lui permettre d'aller de l'avant et de rebondir", a souligné le président du syndicat Ron Gettelfinger à Detroit, la capital américaine de l'automobile.
L'épilogue de l'histoire GM sera difficile: GM devra ensuite soutenir ses équipementiers, dont la plupart ne survivraient pas à une interruption massive de la production du constructeur. Le groupe devra aussi choisir des marques à abandonner, comme Hummer, Saab ou Saturn. Il disposera pour cela des quelque 60 milliards injectés par l'Etat américain dans GM.
Quant à Chrysler, son avenir n'attend plus que l'accord du tribunal des faillites de New York, qui devait se prononcer vendredi soir mais a finalement de nouveau repoussé sa décision à lundi. L'aval - attendu - du juge permettra à Chrysler, qui a déposé son bilan le 30 avril, de sortir de la faillite.
Un "nouveau" Chrysler, délesté de l'essentiel de sa dette, sera confié à un consortium détenu à 20% par Fiat dans un premier temps, et 35% à terme.
Fiat, un temps en course pour reprendre Opel, devra donc se contenter de Chrysler. Il avait décidé de ne pas participer aux réunions de vendredi à Berlin sur Opel, après avoir refusé de débourser 300 millions de dollars supplémentaires réclamés in extremis par GM.

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10/06/2010

GM) devra-t-il se débrouiller sans l'aide du
gouvernement allemand pour restructurer sa filiale européenne, Opel ?
Oui, a affirmé le ministre de l'économie, Rainer Brüderle (FDP), en annonçant, mercredi 9
juin, qu'il n'accorderait pas les 1,1 milliard d'euros que le
constructeur automobile américain réclamait au titre d'une aide
fédérale.



Toutefois, quelques heures plus tard, Angela Merkel estimait, lors d'un discours prononcé
à la chancellerie le soir même, que les possibilités d'aide publique à
Opel n'étaient pas épuisées. Elle a annoncé vouloir s'engager
personnellement sur le dossier et devait rencontrer, jeudi 10 juin, les
dirigeants des Länder où se situent des usines Opel afin de voir dans
quelle mesure ils pourraient venir en aide au constructeur. "Je
crois qu'il est clair que les avis divergent au sein de la coalition.
Cela ne date pas d'hier"
, a-t-elle déclaré. "Je ferai tout,
dans les négociations avec les responsables des Länder, pour que les
salariés d'Opel, qui se sont fortement engagés pour le maintien de leur
entreprise, reçoivent toutes les aides et le soutien possible."

Couac politique au sein de la coalition ? En tout cas, ces
divergences interviennent au terme d'une semaine d'intenses discussions
autour d'un dossier qui concerne 26 000 salariés directement et 50 000
indirectement, lorsqu'on prend en compte les équipementiers travaillant
avec Opel. Préservation de l'emploi contre rigueur budgétaire : tel est
le coeur du débat qui survient quelques jours après l'adoption par le
gouvernement d'un plan d'austérité drastique - il prévoit d'économiser
80 milliards d'euros d'ici à 2014 pour réduire les déficits. Comment
justifier dans ces conditions des dépenses de fonds publics pour le
constructeur automobile américain dont les comptes sont redevenus
positifs un an à peine après sa mise en faillite ?
"GM a les moyens de se restructurer seul", martèle M.
Brüderle. Même si la branche européenne du constructeur reste dans le
rouge avec une perte de 506 millions de dollars (420 millions d'euros)
au premier trimestre, l'ensemble du groupe gagne à nouveau de l'argent :
plus d'1 milliard de dollars sur les trois premiers mois de l'année. En
outre, GM dispose de 16 milliards de dollars de liquidités.
Mais si le groupe a retrouvé quelques marges de manoeuvre, il reste
fragile et ses dirigeants comptaient investir l'argent disponible
ailleurs, aux Etats-Unis ou en Asie, où les marchés sont plus dynamiques
qu'en Europe.
La pilule a d'autant plus de mal à passer auprès des libéraux qu'ils
estiment que les problèmes d'Opel ne datent pas de la crise financière. Modèles peu attractifs, stratégie
pas assez ambitieuse sur les nouveaux segments de marché (low cost,
motorisations alternatives), pertes structurelles, la marque à l'éclair
fait pâle figure en Europe où ses parts de marché sont passées sous les 7
% contre 8,5 % il y a encore cinq ans. De fait, les surcapacités
industrielles sont criantes, d'où le peu d'appétit d'une partie du
gouvernement allemand pour voler au secours de GM. Pour le FDP, en panne
de crédibilité auprès de ses électeurs et au sein de la coalition,
l'affaire est devenue un enjeu politique.
Le constructeur a d'autant plus mauvaise grâce à réclamer des aides
qu'il avait adressé un véritable pied de nez à Angela Merkel en novembre
2009. Alors que la chancelière s'était personnellement impliquée pour
l'aider à trouver un repreneur pour Opel, GM avait décidé, au dernier
moment, une fois obtenu le renflouement du groupe par l'Etat américain,
de ne plus vendre la filiale.
Solutions de repli
Mais, pour les quatre Länder où l'entreprise est implantée (Hesse,
Rhénanie-Palatinat, Thuringe et Rhénanie-du-Nord - Westphalie), l'heure
n'est plus aux questions de respect des principes. Le plan de
restructuration d'Opel prévoit déjà la suppression de plus de 5 000
emplois en Allemagne. Or des régions entières dépendent de l'activité du
constructeur. Les garanties de prêts, qui n'engagent les fonds publics
qu'en cas de défaut de l'entreprise, apparaissent pour les collectivités
un moindre mal par rapport aux allocations chômage qu'elles risquent de
devoir verser en cas de fermeture d'une usine.
Mercredi 9 juin, les dirigeants d'Opel mettaient tous leurs espoirs
dans les déclarations de la chancelière. Le patron de la filiale, Nick Reilly, espère que "25 % à 50 % des
garanties de prêts demandées au niveau fédéral puissent être obtenues au
niveau des Länder"
. Opel pourrait également bénéficier d'une aide
de la Banque européenne d'investissement, dans la perspective d'un
soutien au développement de nouvelles technologies.
Rien ne permet cependant d'affirmer que ces solutions de repli
puissent fonctionner. Le feuilleton Opel, qui dure maintenant depuis
dix-huit mois, n'est pas prêt de trouver son épilogue. -

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